PERNOD RICARD : résultats annuels pénalisés par les changes

28/08/2014 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Pernod Ricard a enregistré sur l'exercice 2013-2014, clos fin juin, un résultat net part du groupe en repli de 13% à 1,016 milliard d'euros et un résultat opérationnel courant en croissance interne de 2% à 2,056 milliards d'euros. Le groupe de vins et spiritueux visait une croissance interne du résultat opérationnel courant comprise entre 1% et 3% tandis que le consensus Reuters s'élevait à 2,024 milliards d'euros. Le taux de marge opérationnelle s'est, lui, amélioré de 52 points de base hors effets devises et périmètre. Pernod Ricard a bénéficié de la baisse de 4% ses frais publi-promotionnels (-9% en données publiées). L'effet devises est très défavorable (-199 millions d'euros sur le résultat opérationnel courant, comme annoncé). Il impacte fortement la croissance faciale du résultat opérationnel courant (-8%). Le chiffre d'affaires s'est élevé à 7,945 milliards d'euros, en repli de 7%. Hors effets devises et périmètre, il est quasi-stable. S'agissant de ses perspectives, Alexandre Ricard, Directeur Général Délégué, a déclaré : " Dans un contexte qui restera tendu, nous anticipons une amélioration progressive de la croissance de nos ventes et nous augmenterons l'investissement derrière nos marques et les innovations prioritaires afin de soutenir la croissance long terme. "

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Co-leader mondial avec Diageo des vins et spiritueux après les acquisitions de Seagram en 2001, d'Allied Domecq en 2005 et d'Absolut en 2008, à l'activité équilibrée entre l'Europe (33 % des ventes), les deux Amériques (21 %) et l'Asie -reste du monde (41 %) ; - Stratégie de montée en gamme appelée " premiumisation " : leader dans la catégorie des " super " et " ultra-premium " avec 14 marques stratégiques dont Ricard, Chivas Regal, Martel, Mumm ou Absolut qui apportent les [-13]ó des ventes ; - Segment peu dépendant de la consommation des ménages, plébiscité en Asie, notamment le cognac Martell, et montant en puissance dans les pays matures ; - Fort " pricing power " (capacité à imposer ses prix à ses clients) donnant une visibilité à la hausse des bénéfices ; - Réseau de distribution du groupe en développement continu ; - Structure financière relevée à " positive " par Moody's.

Les points faibles de la valeur

- Risque d'image lié à l'alcool, dont la consommation augmente chez les jeunes ; - Forte sensibilité du chiffre d'affaires et du bénéfice opérationnel à la cherté de l'euro ; - Exposition forte à l'économie chinoise, deuxième marché du groupe derrière les Etats-Unis, où les ventes ont chuté de 21 % sur les 9 premiers mois de l'exercice 2013-2014, d'où une alerte sur résultat ; - Valeur chère et rendement très faible.

Comment suivre la valeur

- Forte saisonnalité : deux tiers de l'activité réalisés au premier semestre (juillet-décembre), un quart en décembre ; - Sensibilité boursière aux prévisions et commentaires de son concurrent Diageo ; - Attente de la présentation du plan Allegro d'amélioration de l'efficacité opérationnelle du groupe, les économies attendues devant être réinvesties dans le développement des marques ; - Remontée des investissements et de la stratégie d'implantation en Afrique, futur relais de croissance des économies émergentes ; - Poursuite de la progression des ventes de whiskies indiens ; - Rumeurs de croissance externe aux Etats-Unis, après l'américain Kenwood ; - Réalisation de l'objectif pour l'exercice en cours, clos le 30 juin, d'une hausse de 1 à 3 % du bénéfice courant ; - Capital éclaté mais non opéable, la famille fondatrice détenant 13,1 % des titres et assurant la direction du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Malgré de timides signes de reprise, les professionnels sont pessimistes pour 2014. Même le leader mondial, Nestlé, prévoit une nouvelle année difficile. Les autorités veilleront à la mise en oeuvre du plan appliqué à l'industrie qui a été construit autour du contrat de filière alimentaire signé le 19 juin 2013. Son objectif est de moderniser les processus industriels et de soutenir les entreprises françaises à l'export. En effet, l'exportation est, avec l'innovation, un levier indispensable pour restaurer les marges du secteur. Les exportations ont représenté 43 milliards d'euros l'an passé. Si la guerre des prix entre les distributeurs s'apaise, le secteur prévoit de recruter 150.000 jeunes en 2014. FTB/ACT/