NICOX creuse ses pertes au premier semestre

28/08/2014 - 09:12 - Option Finance

(AOF) - Nicox a dévoilé, avant l'ouverture de la Bourse, une perte nette, en hausse, à 15,9 millions d'euros au titre du premier semestre, contre une perte moindre de 9,19 millions l'an passé à pareille époque. Le groupe pharmaceutique enregistre également une perte opérationnelle, en hausse, à 15,32 millions d'euros contre 9,25 millions au premier semestre 2013. Au 30 juin 2014, le groupe détenait une trésorerie de 41,4 millions d'euros, à comparer à 58,5 millions à fin décembre 2013. En revanche, Nicox voit ses revenus croître sur la période à 2,59 millions d'euros contre seulement 183 000 en 2013. Une hausse de ses revenus essentiellement due au rachat de l'italien Eupharmed, et Nicox table sur une poursuite de cette croissance en précisant que des négociations en cours, sans donner plus d'informations, pourraient aboutir à de nouvelles acquisitions. Le groupe pharmaceutique, qui s'est recentré ces dernières années sur l'ophtalmologie, indique dans son communiqué, en guise de perspectives, que des discussions "pourraient éventuellement aboutir à court ou moyen terme à de nouvelles acquisitions de sociétés présentes en Europe dans le domaine de l'ophtalmologie". Par ailleurs, Nicox annonce que les premiers résultats de Phase III du latanoprostène bunod sont attendus d'ici à la fin de l'année. Début août, le groupe avait annoncé sa décision d'exercer son option de copromotion aux Etats-Unis de ce traitement du glaucome et de l'hypertension aux côtés de Bausch & Lomb, filiale du canadien Valeant Pharmaceuticals International. Valeant a laissé entendre que le produit pourrait être mis sur le marché aux Etats-Unis en 2016, sous réserve d'obtenir l'aval des autorités sanitaires américaines.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Biotech d'ophtalmologie centrée sur le développement et la commercialisation de produits thérapeutiques et diagnostiques contre le glaucome, les conjonctivites, la sécheresse oculaire et le DMLA ; - Partenariats stratégiques avec un ensemble de sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, dont Merck & Co, Bausch & Lomb, Immco Diagnostics et Sequenom ; - Réalisation d'un chiffre d'affaires, pour la première fois, en 2012 ; - 4 grands lancements en 2014 - AdenoPlus, Sjö, Xailin et RenaGene ; - Obtention positive des autorités européennes sur le naproxcinod, anti-inflammatoire contre la dystrophie musculaire de Duchenne, maladie orpheline, ce qui donne à Nicox un droit d'exploitation commercial exclusif de 10 ans ; - Situation financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Très forte volatilité de la valeur, au gré des annonces sur les essais cliniques ; - Creusement des pertes en 2013 du fait des coûts de réorganisation commerciale aux Etats-Unis dont les effets sont attendus à partir de 2014 ; - Recul de la trésorerie du fait des redevances versées à Bausch & Lomb ; - Dilution du capital suite à l'achat de l'italien Eupharmed, financé en actions nouvelles ; - Valeur risquée : les sociétés de biotechnologie sont des sociétés jeunes non rentables et dépendantes aux subventions ou accords avec des laboratoires.

Comment suivre la valeur

- Les molécules nécessitent de nombreuses années de développement, avant d'être éventuellement commercialisées. Elles ne sont, par conséquent, pas valorisées immédiatement en Bourse. Il faut également évaluer le marché potentiel d'une molécule en développement et si elle répond à des besoins médicaux insatisfaits ; - Sensibilité boursière aux fusions-acquisitions dans le secteur ; - Apport de chiffre d'affaires par Eupharmed, plateforme commerciale acquise fin 2013 ; - Retombées du premier lancement commercial, celui de l'AdenoPlus, aux Etats-Unis ainsi que celles du test d'Immco Diagnostics ; - Premiers résultats de la phase 3 la molécule latanoprostène bunod attendus fin 2014 ; - Approbation finale de la Commission européenne et retombées commerciales du naproxcinod ;

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Moody's a renouvelé la perspective "stable" pour le secteur pharmaceutique dans le cadre d'une étude sectorielle sur les douze à dix-huit prochains mois. L'introduction de nouveaux produits devraient assurer la poursuite de la croissance de l'industrie, qui semble avoir résolu la perte de brevets majeurs. Le bénéfice brut d'exploitation (EBITDA) moyen devrait croître de 2 à 3%, grâce à plusieurs facteurs : l'augmentation de la proportion de médicaments sous ordonnances, l'accroissement des ventes sur les marchés émergents et les hausses de tarifs aux Etats-Unis. L'agence de notation considère que le secteur devrait être soumis à un ralentissement des mises sur le marché de médicaments à fort potentiel de chiffre d'affaires (blockbusters) cette année et l'année prochaine. En France le contexte se durcit avec l'annonce par les autorités d'un nouveau plan d'économies de 3,5 milliards d'euros sur les trois prochaines années. FTB/ACT/