MICHELIN finalise l'acquisition du brésilien Sascar

01/09/2014 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Suite à son annonce du 9 juin 2014, Michelin a repris à 100 % le capital de la société Sascar. Le fabricant de pneumatiques précise que la valeur d'entreprise, qui s'établit à 1,6 milliard de reals brésiliens (environ 520 millions d'euros), inclut le montant de l'acquisition, 1,353 milliard de reals brésiliens (environ 440 millions d'euros), et 247 millions de reals brésiliens (environ 80 millions d'euros) de dette. La transaction a été conclue sur la base d'une reprise en numéraire de la totalité du capital de Sascar Participaç[-28]äes S.A. et de ses filiales. Avec 870 collaborateurs et un chiffre d'affaires de 280 millions de reals brésiliens (environ 91 millions d'euros) en 2013, la société acquise par le fabricant de pneumatiques est le leader brésilien de la gestion de flottes et de sécurisation des biens transportés. L'acquisition de cette société permettra à Michelin de développer son offre dans la gestion de flottes et d'accélérer la croissance de son activité poids lourds au Brésil. Sascar bénéficiera pour sa part de l'accès à de grands clients en Amérique du Sud via le réseau de distribution de Michelin. L'opération a été approuvée par les autorités de la concurrence brésiliennes (CADE) et toutes les formalités de clôture ont été finalisées le 29 août 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des pneumatiques, à peu près à égalité avec Bridgestone et Goodyear (autour de 15 % du marché chacun) avec une rapide montée en puissance dans les économies émergentes ; - Chiffre d'affaires équilibré entre tourisme (52 %), poids lourds (31 %) et spécialités (17 %), avec une montée en puissance de l'Amérique du nord y compris Mexique (36 %), l'Europe représentant encore 40 % et le reste du monde 36 % ; - Activité réalisée aux trois quarts sur le marché des pneus de remplacement, moins cyclique que la " première monte " et moins sensible à la santé des constructeurs automobiles ; - Positionnement différenciant sur le pneu de spécialités (aéronautique, agriculture, génie civil, mines, deux roues de compétition) et montée en gamme avec le pneu " premium ", deux fois plus margé que le pneu classique ; - Forte capacité de recherche et d'innovation, y compris dans les process de production, avec une forte automatisation dans les sites industriels européens ; - Préservation des marges et politique de prix très réactive aux fluctuations des prix de matières premières ; - Redéploiement de la base de production industrielle dans les pays émergents qui devrait avoir un impact positif sur les comptes à partir de 2014 ; - Avancées dans les " pneus verts " à faible résistance au roulement qui devraient représenter 40 % du marché du tourisme, contre 10 % aujourd'hui ; - Situation financière plus solide que celle de ses concurrents, renforcée en 2013 avec un désendettement net quasi-total, d'où une hausse du taux de distribution, à 35 %.

Les points faibles de la valeur

- Exposition au marché automobile européen, très déprimé ; - Fort impact de la cherté de l'euro sur le bénéfice 2013 ; - Faible visibilité dans l'activité poids lourds dont le marché est attendu stable en 2014 et 2015 après un recul en 2013 ; - Rentabilité insuffisante de l'activité première monte ; - Faible valorisation boursière chronique liée au verrouillage du capital et à la faible génération de cash flows destinés aux investissement de capacités pour accompagner la montée en gamme.

Comment suivre la valeur

- Performances de la " première monte " étroitement liées à celles du marché automobile mondial et activité de remplacement sensible au taux de chômage ; - Diminution de la sensibilité au cours du caoutchouc naturel (1/3 des achats), aux noirs de carbone et aux matières premières dérivées du pétrole (40 % des achats) grâce à la moindre dépendance aux fournisseurs (" in-house solutions ") ; - Evolution de la compétitivité des sites français qui devrait s'améliorer avec la signature d'accords sociaux d'aménagement du temps de travail ; - Evolution des parts de marché en Chine où le groupe a investi 1,2 Md dans une usine dans la zone de Shenyang ; - Application du programme des ambitions majeures pour 2020 : améliorer d'au moins 10 % la performance des produits, améliorer l'efficacité énergétique, atteindre un retour sur capitaux employés de 15 % au moins ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une hausse des volumes de 3 % et d'un rendement des capitaux (ROCE) supérieur à 11 % ; - Société en commandite par actions, statut juridique peu apprécié par les investisseurs car il bloque toute tentative d'OPA.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Sur les dernières années les équipementiers automobiles ont su évoluer. Alors qu'ils étaient précédemment considérés par les constructeurs comme de simples sous-traitants, ils ont su s'émanciper de ces clients et améliorer leur valeur ajoutée. Ils ont investi les nouveaux marchés porteurs et incorporent aujourd'hui un fort niveau de technologies dans les pièces qu'ils livrent. Le rapport de force s'est donc inversé : les constructeurs sont souvent devenus, pour une part croissante de leur production, de simples assembleurs, de plus en plus dépendants de leurs fournisseurs. L'exemple de Valeo est particulièrement parlant. Le groupe, qui parie beaucoup sur l'innovation, mise sur la réduction des émissions de CO2 et la conduite dite autonome ou intuitive, pour consolider ses positions. FTB/ACT/