AIR FRANCE-KLM : les pertes de l'activité moyen-courrier domestique devraient être divisées par 2 cette année

02/09/2014 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM prévoit de diviser par deux les pertes de l'activité moyen-courrier domestique cette année par rapport à 2012, a déclaré le PDG d'Air France Frédéric Gagey au Figaro. Elles devraient ainsi s'établir autour de 120 millions d'euros. Il a par ailleurs défendu le projet de réorganisation de l'activité court et moyen-courrier alors que le premier syndicat de pilotes d'Air France (SNPL) a appelé à une semaine de grève à compter du 15 septembre en raison de ce nouveau plan. Ce dernier prévoit en effet que certaines lignes de la compagnie aérienne soient reprises par la filiale à bas coût du groupe, Transavia. " Le développement de Transavia n'est pas de l'externalisation. Il ne se fait pas aux dépens du moyen-courrier d'Air France ", a-t-il expliqué.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des leaders mondiaux du transport aérien avec le réseau le plus important entre l'Europe et le reste du monde, numéro un en Europe pour le transport de passagers (les 2/3 de l'activité dont 20 % en moyen-courrier), numéro un mondial pour le fret (11 %) et pour la maintenance aéronautique ; - Présence mondiale, grâce à l'alliance SkyTeam (près de 20 % du marché) et à la joint-venture avec Delta Airlines sur l'Atlantique nord (un quart du marché régional), effective jusqu'en 2019 ; - Offre de correspondances sans équivalent grâce au double hub intercontinental (plate-forme de correspondance) combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol ; - Hausse des ratios de rentabilité (trafic, capacité et taux d'occupation) dans l'activité " passagers " et maintien d'une rentabilité opérationnelle élevée dans la maintenance ; - Bonne tenue de l'activité internationale, supérieure à celle de ses concurrents directs BAT et Lufthansa, et vers les DOM-TOM depuis le début de l'année ; - Réussite de Transavia, la filiale à bas coût lancée en 2007, bénéficiaire depuis 2012 et dont la flotte passera de 8 à 26 avions en 2014 -sous réserve de l'accord du syndicat des pilotes ; - Forte réduction de la perte d'exploitation en 2014 et diminution de l'endettement, d'où la fin des craintes sur une augmentation de capital.

Les points faibles de la valeur

- Forte sensibilité à la conjoncture européenne (61,3 % des ventes hors cargo et fret, dont 28,4 % pour la France et 8,9 % pour le Benelux) et présence internationale encore faible (13,4 % Amérique du Nord, 10,9 % Asie-Pacifique) ; - Concurrence accrue du TGV sur les courts trajets, des compagnies à faible coût telles EasyJet ou Ryanair et, dans le haut de gamme, des compagnies aériennes des états du Golfe et du Sud-est asiatique ; - Surcoût des escales et des taxes en France par rapport aux concurrents ; - Déficit structurel du fret (11 % de l'activité) avec un coefficient de remplissage toujours en baisse et un report à 2015 voire 2016 du retour des comptes à l'équilibre ; - Risque social élevé compte tenu des réductions d'effectifs à venir (une journée complète de grève est estimée à 45 M).

Comment suivre la valeur

- Sensibilité du cours tant aux chiffres du trafic aérien mondial et à la géopolitique qu'aux spécificités de la compagnie (endettement, risques sociaux, impact du prix du carburant) ; - Suivi du plan " Transform 2015 " misant sur 2 Mds d'économies sur 3 ans par réduction des effectifs (plus de 5 100 départs entre 2012 et 2015, allongement de la durée et de la charge de travail des navigants) et par coupe des capacités sur le réseau français mais aussi une montée en gamme des équipements des avions (investissement de plus de 500 M dans le renouvellement des sièges des Boeing 777) ; - Sans oublier la stratégie de développement des recettes auxiliaires (excédents de bagages, option d'un délai de réflexion avant la confirmation d'un achat de billet, surclassement, repas améliorés...) ; - Vers un accord avec les pilotes pour passer d'un plan de vol annuel de 700 à 900 heures ; - Vers une cession de la filiale irlandaise CityJet et éventuelle vente de la participation dans Amadeus ; - Capacité d'Alexandre Juniac, président depuis le 1er juillet 201, à redresser la compagnie qui devra renouer avec les bénéfices, d'exploitation en 2014, et en net en 2015 ; - Société non opéable, l'Etat détenant 15,9 % du capital, devant les salariés (9,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association internationale du transport aérien (IATA) estime qu'en 2014 l'industrie aérienne devrait améliorer ses profits pour une deuxième année consécutive. Elle a néanmoins révisé légèrement à la baisse les perspectives de l'industrie, avec des profits de 18,7 milliards de dollars plutôt que les 19,7 milliards prévus auparavant. Cette révision tient à la hausse du prix du pétrole. L'IATA considère que dans l'ensemble le rendement de l'industrie demeure insuffisant, la marge bénéficiaire nette étant limitée à 2,5%. Si les transporteurs d'Amérique du Nord devraient générer la plus importante contribution aux bénéfices de l'industrie cette année, avec des bénéfices de 8,6 milliards de dollars, la situation demeure compliquée pour les compagnies européennes, confrontées à des problèmes structurels importants (fiscalité élevée, réglementations onéreuses, échec du Ciel unique européen). FTB/ACT/