LVMH progresse et HERMES chute : la spéculation prend fin

03/09/2014 - 09:47 - Option Finance

(AOF) - Hermès chute de plus de 10% à 236,25 euros tandis que LVMH grimpe de 2,78% à 136,75 euros après l'annonce de la paix conclue entre les deux groupes. Suivant la conciliation proposée par le tribunal de commerce de Paris, une transaction a été signée aux termes de laquelle la totalité des actions Hermès détenues par LVMH seront distribuées à ses actionnaires, étant entendu que la société Christian Dior, maison mère de LVMH, distribuera à ses propres actionnaires les actions qu'elle aura ainsi reçues. Ces distributions seront réalisées d'ici le 20 décembre et Dior, maison-mère de LVMH, et le Groupe Arnault, holding du PDG de LVMH Bernard Arnault, se sont engagés pour un délai de cinq ans à ne pas acquérir de nouvelles actions Hermès. Cette annonce met fin à la spéculation concernant une éventuelle OPA de LVMH sur Hermès, spéculation qui expliquait la forte surévaluation boursière de la maison de la rue du Faubourg Saint Honoré comparée au reste du secteur. LVMH, qui détient à ce jour 22,6% du capital d'Hermès, avait créé la surprise en octobre 2010 en annonçant détenir 17% du capital du sellier. Cette irruption au capital avait été réalisée sans déclaration de franchissement de seuil auprès d'Hermès comme de l'AMF. LVMH avait utilisé des "equity swaps", des options d'achat portées par des établissements bancaires. Trois banques françaises avaient acheté des blocs d'actions Hermès pour le compte de LVMH et ce dernier avait "débouclé" ces opérations en annonçant à la surprise générale détenir plus de 14% puis 17% d'Hermès. Cette menace d'une prise de contrôle de son entreprise avait poussé la famille Hermès à rassembler une grosse partie de ses participations dans une holding verrouillant le capital du groupe. En juillet 2013, au terme d'une enquête, la Commission des sanctions de l'AMF avait infligé une amende record de 8 millions d'euros à LVMH. Elle reproche au géant français du luxe de s'être abstenu d'informer le marché de la préparation de sa " montée " au capital d'Hermès et d'avoir manqué à son obligation d'information à l'occasion de la publication de ses comptes consolidés des exercices 2008 et 2009. Le collège de l'AMF avait cependant requis fin mai 2013 la sanction maximale, soit 10 millions d'euros. Par ailleurs, Hermès avait déposé différentes actions en justice en 2012 et 2013 pour faire annuler les contrats financiers, les "equity swaps", grâce auxquels le groupe de luxe est monté à son capital. La riposte du numéro un mondial du luxe ne s'est d'ailleurs pas faite attendre : il avait porté plainte contre Hermès pour " chantage, dénonciation calomnieuse et concurrence illicite ". FTB/ACT/