Bourses : l'Ukraine et la BCE en soutien

03/09/2014 - 17:58 - Option Finance

(AOF) - Un vent d'optimisme en provenance d'Ukraine est venu porter les indices européens ce mercredi, reléguant au second plan les indicateurs macroéconomiques décevants. Le CAC 40 a ainsi terminé la séance à 4 421,87 points, s'octroyant 0,99%. L'indice composite européen, le Footsie Eurotop 100, a pour sa part progressé de 0,78% à 2 810,37 points. A 17h30, le Dow Jones était lui aussi bien orienté et gagnait 0,18%. Après l'annonce en matinée par la présidence ukrainienne de la signature d'une trêve permanente avec la Russie, les indices ont nettement progressé. Moscou a démenti rapidement cette information, indiquant qu'il ne pouvait signer un cessez-le-feu, n'étant pas engagé dans les combats qui opposent les indépendantistes pro-russes et l'armée ukrainienne. Vladimir Poutine a cependant convenu qu'une solution au conflit était proche et qu'un accord pourrait être annoncé vendredi. Les indicateurs macroéconomiques de l'institut Markit sont, de leur côté, ressortis sous les premières estimations au mois d'août. Les indices des directeurs d'achat de la France et de la zone euro pour l'ensemble du secteur privé ont mis en évidence un ralentissement plus marqué que prévu de l'activité. Mais les opérateurs y ont vu un nouvel élément en faveur d'une possible aide accrue de la BCE à l'économie de la zone euro, à la veille de la décision de l'institution sur ses taux. Concernant les valeurs, Hermès (-3,43%) a chuté après l'annonce d'un accord avec LVMH (+2,89%) mettant fin à leur bataille juridique vieille de quatre ans. bioMérieux (-2,33%) a, lui, souffert de résultats semestriels dégradés. Les valeurs exposées à l'Europe de l'Est et à la Russie, notamment Société Générale (+2,58%) et Tarkett (+6,33%) ont bénéficié de l'évolution de la situation en Ukraine. Enfin, Danone (+0,89%) a progressé après l'annonce de la promotion d'Emmanuel Faber à la direction générale du groupe toujours présidé par Franck Riboud. (E.B)

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial de l'industrie alimentaire : premier dans les produits laitiers frais (56 % des ventes), deuxième mondial dans la nutrition infantile (20 %) et troisième dans les eaux embouteillées (18  %) et la nutrition médicale (6 %) ; - Stratégie de long terme visant à simplifier le portefeuille d'activités, à renforcer la visibilité des marques, dont 5 dépassent les 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, et à s'implanter durablement dans les pays émergents ; - Bonnes performances en termes de ventes et de rentabilité dans les " MICRUB ", ou six pays prioritaires définis par le groupe -Mexique, Indonésie, Chine, Russie, Etats-Unis et Brésil ; - Dans le lait (, redressement fort en Russie (marque Unimilk) et en Amérique (yaourts grecs sous marques Oikos et Greek) ; - Après de longues difficultés à s'implanter en Chine, obtention de résultats concrets avec le groupe laitier Mengniu Diary, la participation de Danone passant à 9,9 %, et offensive commerciale plus segmentée ; - Meilleure visibilité du pôle Eaux (marques Evian, Badoit...), après la prise de contrôle de Sirma qui fait du groupe le leader en Turquie, onzième marché mondial en volume, et après l'ouverture d'une usine " Solok " en Indonésie ; - Capacité à accroître les prix de vente pour contrer la baisse des volumes ; - L'une des entreprises les mieux notées au monde en terme de " responsabilité sociétale des entreprises ".

Les points faibles de la valeur

- Encore une forte exposition à l'Europe de l'ouest (39 % des ventes) où le marasme de la consommation pèse sur la croissance et la rentabilité du groupe ; - Forte sensibilité aux risques sanitaires ; - Impact négatif des effets de change ; - Présence internationale insuffisamment diversifiée, les trois quarts des ventes se concentrant sur 10 pays ; 11 % en Russie, 10 % en France, 8 % au Royaume-Uni, 7 % en Chine, 6 % en Indonésie, 5 % en Espagne, Mexique, Argentine et Etats-Unis, 4 % au Brésil ; - Hausse de 10 % du prix du lait en 2013 et attendue de 4 % en 2014, due à de mauvaises conditions météorologiques et à la crise de confiance sur la qualité des laits et yaourts en Asie ; - Incertitudes sur la capacité du groupe à relever sa rentabilité sur le 2ème semestre 2014 ; - Perte du statut de valeur défensive en raison du tassement de la rentabilité opérationnelle.

Comment suivre la valeur

- Poursuite du plan de restructuration lancé début 2013 sur 26 pays européens, visant à 200 M d'économies et à la relance des ventes, grâce à des marques phares telles Actimel, Velouté, DanUp...; - Intégration des acquisitions 2013 : entrée dans la nutrition infantile bio avec Happy Family aux Etats-Unis, achat de l'américain YoCrunch, leader des yaourts avec garniture croustillante, et montée, à hauteur de 67 %, dans le capital de Centrale laitière, numéro un du lait et des yaourts au Maroc ; - Poursuite de l'expansion en Afrique, avec l'achat de Fan Milk (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria, Togo) qui fait suite à celui de la Centrale laitière au Maroc ; - Vers une cession de la division nutrition médicale à Nestlé ou Hospira ; - Rumeurs d'acquisitions dans le secteur des laits infantiles ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une croissance des ventes entre 4,5 et 5,5 % et d'un maintien de la marge opérationnelle ; - Société théoriquement opéable, sans actionnaire de référence, mais blocage par le biais de mesures dissuasives (droits de vote doubles, vote limité aux AG, autorisation financière en période d'offre publique...).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Malgré de timides signes de reprise, les professionnels sont pessimistes pour 2014. Même le leader mondial, Nestlé, prévoit une nouvelle année difficile. Les autorités veilleront à la mise en oeuvre du plan appliqué à l'industrie qui a été construit autour du contrat de filière alimentaire signé le 19 juin 2013. Son objectif est de moderniser les processus industriels et de soutenir les entreprises françaises à l'export. En effet, l'exportation est, avec l'innovation, un levier indispensable pour restaurer les marges du secteur. Les exportations ont représenté 43 milliards d'euros l'an passé. Si la guerre des prix entre les distributeurs s'apaise, le secteur prévoit de recruter 150.000 jeunes en 2014. FTB/MAF/