AIR France-KLM sur le point de dévoiler sa nouvelle stratégie sur le low-cost

04/09/2014 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - Selon Les Echos, la compagnie aérienne doit annoncer ce soir à l'issue d'un conseil d'administration une nouvelle stratégie qui passe par la transformation progressive de sa filiale low cost Transavia en une véritable compagnie européenne à bas coûts, afin de concurrencer Easy Jet et Ryanair. Le groupe souhaite en effet renforcer ces positions dans ce segment de marché où il dispose d'une flotte de 50 avions exclusivement basée à Orly Sud et Amsterdam. Selon le quotidien économique, l'objectif sera d'ouvrir trois nouvelles plateformes l'an prochain, à Porto, Lisbonne et Munich. Chacune de ces nouvelles bases, toujours selon les Echos, disposerait ainsi de ses propres personnels navigants embauchés aux conditions locales de ces pays et permettre ainsi à la compagnie franco-néerlandaise de réaliser d'importantes économies sur les coûts salariaux, par rapport aux conditions proposées dans l'Hexagone. Une éventualité battue en brèche par les syndicats de pilotes et notamment le premier d'entre eux, le SPNL, qui exige que les appareils soient pilotés par des équipages sous contrat avec Air France, avec, de facto, des conditions de rémunérations plus avantageuses. Le groupe a, pour le moment, opposé une fin de non recevoir à cette éventualité, la jugeant "incompatible" avec les conditions de développement de la filière low cost. Toutefois, le groupe franco-néerlandais pourrait proposer, selon les Echos, aux syndicats le transfert d'une quarantaine de pilotes d'Air France vers Transavia se ferait sur la base du volontariat, aux conditions de Transavia. En échange, les personnels pourrait évoluer dans l'entreprise recevraient l'assurance de réintégrer Air France au bout de " quelques temps ". Une nouvelle rencontre entre les syndicats et la direction est prévu le 9 septembre, deux jours avant la présentation officielle du plan de compétitivité intitulé "Perform 2020".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des leaders mondiaux du transport aérien avec le réseau le plus important entre l'Europe et le reste du monde, numéro un en Europe pour le transport de passagers (les 2/3 de l'activité dont 20 % en moyen-courrier), numéro un mondial pour le frêt (11 %) et pour la maintenance aéronautique ; - Présence mondiale, grâce à l'alliance SkyTeam (près de 20 % du marché) et à la joint-venture avec Delta Airlines sur l'Atlantique nord (un quart du marché régional), effective jusqu'en 2019 ; - Offre de correspondances sans équivalent grâce au double hub intercontinental (plate-forme de correspondance) combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol ; - Hausse des ratios de rentabilité (trafic, capacité et taux d'occupation) dans l'activité " passagers " et maintien d'une rentabilité opérationnelle élevée dans la maintenance ; - Bonne tenue de l'activité internationale, supérieure à celle de ses concurrents directs BAT et Lufthansa, et vers les DOM-TOM depuis le début de l'année ; - Réussite de Transavia, la filiale à bas coût lancée en 2007, bénéficiaire depuis 2012 et dont la flotte passera de 8 à 26 avions en 2014 -sous réserve de l'accord du syndicat des pilotes ; - Forte réduction de la perte d'exploitation en 2014 et diminution de l'endettement, d'où la fin des craintes sur une augmentation de capital.

Les points faibles de la valeur

- Forte sensibilité à la conjoncture européenne (61,3 % des ventes hors cargo et frêt, dont 28,4 % pour la France et 8,9 % pour le Benelux) et présence internationale encore faible (13,4 % Amérique du Nord, 10,9 % Asie-Pacifique) ; - Concurrence accrue du TGV sur les courts trajets, des compagnies à faible coût telles EasyJet ou Ryanair et, dans le haut de gamme, des compagnies aériennes des états du Golfe et du Sud-est asiatique ; - Surcoût des escales et des taxes en France par rapport aux concurrents ; - Long historique de pertes d'exploitation.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité du cours tant aux chiffres du trafic aérien mondial et à la géopolitique qu'aux spécificités de la compagnie (endettement, risques sociaux, impact du prix du carburant) ; - Suivi du plan " Transform 2020 " : réductions d'effectifs (plus de 5 100 départs entre 2012 et 2015, allongement de la durée et de la charge de travail des navigants) ; restructuration du réseau moyen courrier, toujours déficitaire, sous les marques Transavia et Hop !, avec fermeture de lignes ; renforcement du long courrier ; développement dans la maintenance et le catering ; - Sans oublier la stratégie de développement des recettes auxiliaires (excédents de bagages, option d'un délai de réflexion avant la confirmation d'un achat de billet, surclassement, repas améliorés...) ; - Risque de grève des pilotes en septembre 2014 (une journée complète de grève est estimée à 45 M) ; - Vers une cession de la filiale irlandaise CityJet, et rumeurs de vente de la participation dans Amadeus ; - Rumeurs de vente de Martinair, en charge de l'activité fret, principal foyer de perte pour le groupe ; - Capacité du président Alexandre Juniac à redresser la compagnie qui devra renouer avec les bénéfices, d'exploitation en 2014 (autour de 2,25 Mds), et en net en 2015 ; - Société non opéable, l'Etat détenant 15,9 % du capital, devant les salariés (9,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association internationale du transport aérien (IATA) estime qu'en 2014 l'industrie aérienne devrait améliorer ses profits pour une deuxième année consécutive. Elle a néanmoins révisé légèrement à la baisse les perspectives de l'industrie, avec des profits de 18,7 milliards de dollars plutôt que les 19,7 milliards prévus auparavant. Cette révision tient à la hausse du prix du pétrole. L'IATA considère que dans l'ensemble le rendement de l'industrie demeure insuffisant, la marge bénéficiaire nette étant limitée à 2,5%. Si les transporteurs d'Amérique du Nord devraient générer la plus importante contribution aux bénéfices de l'industrie cette année, avec des bénéfices de 8,6 milliards de dollars, la situation demeure compliquée pour les compagnies européennes, confrontées à des problèmes structurels importants (fiscalité élevée, réglementations onéreuses, échec du Ciel unique européen). FTB/ACT/