AIR FRANCE-KLM compte développer sa filiale low cost Transavia

05/09/2014 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Au cours de sa séance du 4 septembre 2014, sur proposition d'Alexandre de Juniac, Président-Directeur Général, le Conseil d'administration d'Air France-KLM a approuvé le projet de développement du groupe dans le marché Loisir en Europe. Ce développement s'effectuera sous la marque Transavia, la marque low cost du groupe, à partir des 2 compagnies existantes - Transavia France et Transavia Pays-Bas - ainsi que de nouvelles bases à créer dans d'autres pays européens. Ce projet renforcera le développement de Transavia France et Transavia Pays-Bas. Les conditions de ces développements font l'objet de concertations dans ces deux pays. Le groupe explique qu'il " se positionne comme un acteur majeur de ce marché en forte croissance en Europe ". Ce projet s'inscrit dans le nouveau plan de croissance et de compétitivité du groupe Perform 2020, qui fera l'objet d'une présentation détaillée aux investisseurs et à la presse le 11 septembre prochain.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des leaders mondiaux du transport aérien avec le réseau le plus important entre l'Europe et le reste du monde, numéro un en Europe pour le transport de passagers (les 2/3 de l'activité dont 20 % en moyen-courrier), numéro un mondial pour le frêt (11 %) et pour la maintenance aéronautique ; - Présence mondiale, grâce à l'alliance SkyTeam (près de 20 % du marché) et à la joint-venture avec Delta Airlines sur l'Atlantique nord (un quart du marché régional), effective jusqu'en 2019 ; - Offre de correspondances sans équivalent grâce au double hub intercontinental (plate-forme de correspondance) combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol ; - Hausse des ratios de rentabilité (trafic, capacité et taux d'occupation) dans l'activité " passagers " et maintien d'une rentabilité opérationnelle élevée dans la maintenance ; - Bonne tenue de l'activité internationale, supérieure à celle de ses concurrents directs BAT et Lufthansa, et vers les DOM-TOM depuis le début de l'année ; - Réussite de Transavia, la filiale à bas coût lancée en 2007, bénéficiaire depuis 2012 et dont la flotte passera de 8 à 26 avions en 2014 -sous réserve de l'accord du syndicat des pilotes ; - Forte réduction de la perte d'exploitation en 2014 et diminution de l'endettement, d'où la fin des craintes sur une augmentation de capital.

Les points faibles de la valeur

- Forte sensibilité à la conjoncture européenne (61,3 % des ventes hors cargo et frêt, dont 28,4 % pour la France et 8,9 % pour le Benelux) et présence internationale encore faible (13,4 % Amérique du Nord, 10,9 % Asie-Pacifique) ; - Concurrence accrue du TGV sur les courts trajets, des compagnies à faible coût telles EasyJet ou Ryanair et, dans le haut de gamme, des compagnies aériennes des états du Golfe et du Sud-est asiatique ; - Surcoût des escales et des taxes en France par rapport aux concurrents ; - Long historique de pertes d'exploitation.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité du cours tant aux chiffres du trafic aérien mondial et à la géopolitique qu'aux spécificités de la compagnie (endettement, risques sociaux, impact du prix du carburant) ; - Suivi du plan " Transform 2020 " : réductions d'effectifs (plus de 5 100 départs entre 2012 et 2015, allongement de la durée et de la charge de travail des navigants) ; restructuration du réseau moyen courrier, toujours déficitaire, sous les marques Transavia et Hop !, avec fermeture de lignes ; renforcement du long courrier ; développement dans la maintenance et le catering ; - Sans oublier la stratégie de développement des recettes auxiliaires (excédents de bagages, option d'un délai de réflexion avant la confirmation d'un achat de billet, surclassement, repas améliorés...) ; - Risque de grève des pilotes en septembre 2014 (une journée complète de grève est estimée à 45 M) ; - Vers une cession de la filiale irlandaise CityJet, et rumeurs de vente de la participation dans Amadeus ; - Rumeurs de vente de Martinair, en charge de l'activité fret, principal foyer de perte pour le groupe ; - Capacité du président Alexandre Juniac à redresser la compagnie qui devra renouer avec les bénéfices, d'exploitation en 2014 (autour de 2,25 Mds), et en net en 2015 ; - Société non opéable, l'Etat détenant 15,9 % du capital, devant les salariés (9,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association internationale du transport aérien (IATA) estime qu'en 2014 l'industrie aérienne devrait améliorer ses profits pour une deuxième année consécutive. Elle a néanmoins révisé légèrement à la baisse les perspectives de l'industrie, avec des profits de 18,7 milliards de dollars plutôt que les 19,7 milliards prévus auparavant. Cette révision tient à la hausse du prix du pétrole. L'IATA considère que dans l'ensemble le rendement de l'industrie demeure insuffisant, la marge bénéficiaire nette étant limitée à 2,5%. Si les transporteurs d'Amérique du Nord devraient générer la plus importante contribution aux bénéfices de l'industrie cette année, avec des bénéfices de 8,6 milliards de dollars, la situation demeure compliquée pour les compagnies européennes, confrontées à des problèmes structurels importants (fiscalité élevée, réglementations onéreuses, échec du Ciel unique européen). FTB/ACT/