AIRBUS voudrait accélérer la production de l'A320

12/09/2014 - 08:12 - Option Finance

(AOF) - L'avionneur européen étudie la possibilité d'une nouvelle augmentation de la production d'appareils de la famille A320, au-delà du niveau record de 46 avions mensuel prévu à l'horizon 2016 a évoqué jeudi soir Barry Eccleston, patron de la filiale Airbus Americas. "Nous étudions la question de savoir si l'on devrait accroître la production des monocouloirs ; certainement la demande est là pour le faire", a-t-il déclaré lors d'un sommet Reuters sur l'aéronautique organisé à Washington. Le patron de la filiale suit "l'affaire de très près" et promet rapidement une décision sur ce dossier. Airbus produit actuellement 42 avions de type A 320 par mois. Barry Eccleston vise une production mensuelle de 50 monocouloirs par mois. "Cela ne veut pas dire que nous ferons 50, c'est juste que c'est ce que nous étudions en ce moment", a-t-il souligné.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen et numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l'espagnol Casa et de l'allemand Dasa ; - Réorganisation, à partir de 2014, en 3 divisions : aéronautique civile avec Airbus, défense et espace par l'intégration dans une entité unique des activités dispersées entre Airbus Militaire, Astrium (leader européen des programmes spatiaux) et Cassidian (électronique de défense) et, enfin Airbus Helicopters qui remplacera Eurocopter ; - Secteur bénéficiant de fortes barrières à l'entrée et d'un bon " pricing power " ; - Carnet de commandes très élevé pour Airbus commercial, de 7,1 années de livraisons hors A 350 (soit 1 700 avions à fin 2013) et bonne visibilité avec une augmentation des cadences A 320 jusqu'en 2017 ; - Forte implantation dans les pays émergents (environ 50 % de l'activité) et auprès des compagnies aériennes de ces pays ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et le recul des provisions sur l'A380 et l'A 350 ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Activité encore trop dépendante d'Airbus (3/4 des revenus et 9/10èmes du carnet de commandes) ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar avec 60 % des ventes facturées en dollars américains pour une base de coûts majoritairement en euros ; - Fort impact des coûts de R&D, de près de 5 % du chiffre d'affaires, qui devraient cependant reculer vers 3 % après 2017/18 ; - Forte concurrence dans le spatial de la part de Space X ; - Valeur chère à ses plus hauts historiques et distribution jugée un peu faible par les analystes.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans l'activité ; - Spéculations sur une consolidation des activités spatiales, sur une prise de contrôle total du missilier MBDA et sur des acquisitions hors du marché européen ; - Résultat au 1er semestre 2014 des négociations en cours avec les Emirats-Arabes-Unis sur la commande d'une soixantaine d'hélicoptères et certification de l'A 350 attendue pour le troisième trimestre 2014 ; - Poursuite du plan " Vision 2020 ", initié en 2009 et visant à un équilibre entre l'aviation commerciale et les autres activités, à un doublement à 25 % de la part des services dans le chiffre d'affaires, à un renforcement à l'international avec 40 % des approvisionnements hors Europe ; - A l'horizon fin 2017, premiers vols de l'A330neo, concurrent du Dreamliner de Boeing ; - Vers une cession des 46 % détenus dans Dassault Aviation, d'où des rumeurs de retour aux actionnaires ; - Obtention des certifications européenne puis américaine pour le nouvel avion civil A350 ; - Réalisation de l'objectif 2015 d'un contrôle de la dilution du programme A 350 et d'une marge opérationnelle comprise entre 7 et 8 % ; - Atteinte de l'objectif 2014 d'une stabilité des ventes et d'une croissance modérée de la marge opérationnelle ; - Restructuration du capital, réparti depuis juin 2013 entre l'Etat français (11,96 % via la Sogepa), l'état allemand (10,69 % via GZbv) et l'état espagnol (4,12 % via SEPI), réunis par un pacte d'actionnaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Après la course aux commandes, Airbus et Boeing sont engagés dans une course aux livraisons qui devrait se poursuivre dans les prochaines années. Avec plus de 10.000 appareils à livrer, les deux avionneurs s'affrontent sur les cadences de production. Le Gifas estime que la dynamique du secteur français est bonne en 2014 et devrait suivre la même tendance qu'en 2013 en termes de chiffre d'affaires. L'organisation presse néanmoins les autorités de mieux soutenir la filière pour qu'elle améliore sa compétitivité, amoindrie par une parité euro-dollar défavorable. Des couvertures de change adaptées à cette industrie de cycle long et l'instauration d'un crédit acheteur pour les exportations européennes sur le modèle américain sont préconisées. FTB/ACT/