LAFARGE cède ses activités cimentières dans la région de l'Oural

16/09/2014 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a annoncé la vente de ses activités cimentières dans la région de l'Oural (Russie) à Buzzi Unicem pour une valeur d'entreprise de 104 millions d'euros. Lafarge Uralcement opère une usine de ciment située à Korkino, à environ 40 kilomètres au sud de Tcheliabinsk. Cette cession contribuera à l'objectif de réduction de l'endettement net du groupe cimentier. Cette transaction est soumise à l'approbation des autorités compétentes et au respect des obligations réglementaires. Après cette cession, Lafarge reste présent en Russie dans la région dynamique du Centre (Moscou), où se trouve notamment son usine de Ferzikovo inaugurée en mai 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial du ciment (65 % des ventes), numéro 2 des granulats et numéro 3 du béton en voie de fusion, pour la mi 2015, avec le suisse Holcim ; - Réorientation stratégique vers les zones de croissance : 58 % des ventes dans les pays émergents (sans qu'aucun ne pèse plus de 5 % du chiffre d'affaires global), derrière l'Europe de l'ouest et l'Amérique du nord (21 % chacune) ; - Depuis 2012, réorganisation du groupe par pays où les directions gèrent les trois secteurs du groupe (ciment, granulats et bétons) avec l'appui des fonctions supports communes et création, au niveau du Comité exécutif, d'une fonction Performance et d'une performance Innovation ; - Stratégie d'innovation, pour répondre aux modes de construction plus durables, rapidement contributive aux bénéfices ; - Expansion focalisée sur les émergents où ont été implantées 9/10ème des capacités additionnelles des 5 dernières années ; - Poursuite des cessions d'actifs pour ramener l'endettement à 9 Mds fin 2014.

Les points faibles de la valeur

- Exposition à l'atonie de la croissance en Europe de l'ouest et aux risques géopolitiques dans les pays du Proche-Orient où le groupe est leader, ainsi qu'en Russie ; - Fort impact sur les résultats de la cherté de l'euro par rapport au réal brésilien, à la roupie indienne et au dollar canadien et au rand sud-africain ; - Hausse des coûts de l'énergie parfois difficile à répercuter selon les pays (l'énergie représente 25 % à 30 % des coûts de production du ciment) ; - Risques d'exécution du rapprochement avec Holcim et incertitudes sur la stratégie future du groupe, renforcées par les mauvais résultats semestriels du groupe suisse ; - Note de crédit long terme hors de la catégorie " investment grade ", d'où des frais financiers élevés.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement corrélées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - Conditions financières du programme de cessions forcé par la fusion avec Holcim ; - Objectif 2014 de 8 % de rentabilité des capitaux employés, grâce à des hausses de prix dans tous les pays, des réductions de coûts de 400 M, une grande sélectivité des investissements (1,1 Md) et des désinvestissements ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence n'intervenant pas en action de concert : le groupe belge GBL avec 21 % du capital et, avec 14 %, le dirigeant égyptien d'Orascom Construction Industries Nassef Sawiris.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Le SFIC anticipe une nouvelle baisse de la consommation de ciment en 2014 (de 2,5%). Les volumes atteindraient ainsi 18,7 millions de tonnes, un niveau historiquement bas depuis trente ans. Du côté des travaux publics (un tiers des débouchés des cimentiers), les financements sont fragilisés par la baisse des dotations et la remise en cause de l'écotaxe. Pour le bâtiment, le SFIC anticipe une nouvelle baisse de la consommation. A ce contexte peu favorable, s'ajoutent deux menaces selon le SFIC : les importations de clinker (un constituant du ciment artificiel) qui pourraient croître à court terme et le coût de l'électricité. Les industriels estiment que la suppression du plafonnement de la contribution au service public d'électricité (CSPE), et la hausse du prix régulé de l'électricité (dispositif ANREH) va dégrader les marges opérationnelles de la profession. FTB/ACT/