SAFRAN : aucune peine requise dans le dossier de corruption présumée au Nigéria

19/09/2014 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Le groupe industriel Safran, jugé en appel pour corruption présumée d'agents publics étrangers au Nigeria en marge de l'obtention d'un marché de cartes d'identité en 2001, ne devrait finalement écoper d'aucune peine. La responsabilité de l'entreprise, en tant que personne morale dans ce dossier n'a pas été retenue. En première instance, Safran avait été condamné à une amende de 500 000 euros. En revanche, le parquet général a requis des peines de sursis contre deux cadres qui avaient été pourtant relaxés en première instance. Selon l'accusation, une corruption d'agents nigérians a entouré l'obtention par Sagem (devenu Safran en 2005 à la faveur de la fusion Snecma-Sagem), en 2001, d'un contrat de plus de 170 millions d'euros portant sur la confection d'environ 70 millions de cartes d'identité dans le pays. Le procès doit s'achever ce vendredi.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Equipementier aéronautique issu de la fusion Snecma-Sagem, organisé en quatre divisions, la propulsion (53 % du chiffre d'affaires), l'équipement aéronautique (28 %), la défense (8,9 %) et la sécurité (10 %) ; - Stratégie de croissance claire : priorité à l'aviation civile, renforcement et développement de ses leaderships dans la Propulsion, les Equipements aéronautiques, renforcés avec l'achat des activités de distribution électrique pour cockpit d'Eaton Aerospace, et la Sécurité (marché peu cyclique avec une croissance à 2 chiffres) ; - Partenariat historique (jusqu'en 2040) avec GM sur le moteur civil le plus vendu au monde, CFM56, un catalyseur de croissance pour Safran qui sera remplacé d'ici 2019 par le Leap ; - Récurrence du chiffre d'affaires dans l'après-vente pour moteurs civils (plus de la moitié des revenus) et à rentabilité élevée ; - Après de lourds efforts en R&D (l'un des tous premiers dépositeurs de brevets en France), capitalisée à 60 % en 2013, vers une stabilisation puis un recul à 1,1 Md en 2016, contre 1,3 Md ; - Visibilité des résultats futurs avec des commandes supérieures à près de 4 fois les ventes, cash flows récurrents élevés, situation financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Manque de taille critique, face à l'éventuelle émergence d'un géant EADS-BAE ; - Sensibilité aux monnaies américaine, brésilienne et indienne ; - Poids sur la rentabilité opérationnelle 2015-2018 du lancement industriel du Leap ; - Pressions sur les besoins en fonds de roulement, dues aux retards de paiement des administrations ; - Valeur chère en Bourse, avec un cours à ses plus hauts depuis 13 ans et un risque lié à une sortie partielle de l'Etat.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité aux projets de consolidation du secteur européen -projet avorté de fusion entre EADS et BAE, négociations pour des échanges d'actifs avec Thales ; dossier Zodiac... ; - Capacité de résistance sur les prix lors des négociations tarifaires avec les constructeurs aéronautiques ; - Réponse des clients au moteur LEAP, successeur du CFM 56 ; - Retombées des investissements, en croissance externe et interne, au Brésil, 6ème économie mondiale aux besoins solvables et élevés en défense, sécurité et optronique ; - Réalisation des objectifs 2014 : hausse de 5 % des ventes et " légèrement supérieure à 10 % du résultat opérationnel " ; - Valeur non opéable, l'Etat détenant encore 22,4% des titres, devant les salariés (14,5 % et 22,1 % des droits de vote).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Après la course aux commandes, Airbus et Boeing sont engagés dans une course aux livraisons qui devrait se poursuivre dans les prochaines années. Avec plus de 10.000 appareils à livrer, les deux avionneurs s'affrontent sur les cadences de production. Le Gifas estime que la dynamique du secteur français est bonne en 2014 et devrait suivre la même tendance qu'en 2013 en termes de chiffre d'affaires. L'organisation presse néanmoins les autorités de mieux soutenir la filière pour qu'elle améliore sa compétitivité, amoindrie par une parité euro-dollar défavorable. Des couvertures de change adaptées à cette industrie de cycle long et l'instauration d'un crédit acheteur pour les exportations européennes sur le modèle américain sont préconisées. FTB/ACT/