TOTAL réduit encore la voilure pour assurer sa rentabilité

22/09/2014 - 11:41 - Option Finance

(AOF) - L'heure est à la rigueur chez Total. Confrontée à la faiblesse persistante des cours du brut, la compagnie pétrolière taille dans le vif pour atteindre son objectif financier 2017, à savoir la réalisation d'un cash flow disponible de 15 milliards de dollars. A l'occasion d'une journée investisseurs à Londres, le géant français a annoncé son intention de céder pour 10 milliards de dollars d'actifs sur la période 2015-2017, après avoir réalisé un programme de 15 à 20 milliards en 2012-2014. En parallèle, le groupe dirigé par Christophe de Margerie veut réduire ses coûts opérationnels de deux milliards de dollars entre 2015 et 2017. Total a également confirmé la réduction de ses investissements organiques, qui devraient s'élever à 25 milliards de dollars en 2017 après un pic de 28 milliards atteint en 2013. Pour atteindre son objectif, le groupe compte par ailleurs sur les démarrages de projets majeurs dans la division Amont et sur la poursuite de la restructuration de ses activités de raffinage et de chimie. Affecté par des arrêts de production en Libye, au Kazakhstan et au Nigeria, la major française a abaissé sa prévision de production 2017, tablant désormais sur 2,8 millions de barils par jour contre 3 millions auparavant. Les investisseurs ont bien régi à ces annonces rassurantes pour les actionnaires. En repli à l'ouverture, le titre progresse en effet de près de 0,5% à 50,26 euros

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Dans le " top 5 " des compagnies pétrolières opérant dans le pétrole, pour 57 %, et le gaz et le pétrole ; - Visibilité de l'activité pétrole, avec une cible de production de 3 Mbep (millions de barils équivalent pétrole) par jour en 2017 contre 2,3 Mbep en 2012, et une accélération de la croissance après 2015, 90 % du potentiel 2017 étant en production ou en cours de développement ; - Taux de 93 % de remplacement des réserves, le plus élevé des majors européennes, maintenu par une politique d'investissements ambitieuse, essentiellement dans l'amont ; - Production équilibrée géographiquement avec des positions fortes en Afrique (Nigeria et Angola surtout, pour 33 %) et en Norvège (14 %) ; - Mise en place de relais de croissance (GNL et gaz de schiste au Canada, aux Etats-Unis, en Pologne, Chine, Argentine, Bolivie et Grande-Bretagne), notamment dans le projet canadien de gaz de schiste à Fort Hills ; - Diversification dans le solaire avec des projets de grande taille, telle la centrale solaire Shams 1 aux Emirats arabes unis, le groupe étant numéro 1 mondial de l'énergie solaire ; - Qualité de la génération des flux de trésorerie et retour à la hausse des dividendes et aux rachats d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Bonne marche de l'activité perturbée par le déclin des champs matures, par la longueur de mise en service des nouveaux gisements et par les variations de quotas de l'Opep ; - Enlisement de la crise structurelle du raffinage européen, partiellement compensé par un relèvement des marges aux Etats-Unis ; - Exposition aux risques géopolitiques en Afrique, au Moyen-Orient et en Russie ; - Recul de la production en début d'année, affectée par les travaux de maintenance en Norvège, au Royaume-Uni et en Thaïlande ; - Relative déception à l'égard du manque de retombées des ambitieux programmes d'exploration.

Comment suivre la valeur

- Forte sensibilité aux cours du baril de pétrole et au dollar ; - A compter de 2014, présentation des comptes en dollar ; - Après celles de Voyageur et de TIGF, d'autres cessions à venir dans le cadre d'un plan de rationalisation du portefeuille d'activités portant sur 15-20 Mds$ d'actifs de 2012 à 2014 ; - Exécution du plan de réduction des coûts, qui portera essentiellement sur la branche raffinage en France, affectée par la baisse de la demande d'essence et la prédominance du diesel ; - Arrivée en production des 15 projets en développement et redémarrage d'Elgin en mer du Nord, après une fermeture d'un an, ainsi que de celui d'Ibewa au Nigeria ; - Démarrage de la production en Libye ; - Capacité du groupe à maintenir la production au niveau de 2013, à renouer en 2014 avec la progression des bénéfices ; - Politique de distribution de 50 % du bénéfice, avec service d'acompte ; - Capital éclaté, le premier actionnaire étant GBL-CNP avec 4,8 % du capital, devant les salariés -4,7 % du capital et 8,6 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de consommation pour 2014. La demande mondiale devrait atteindre 92,8 millions de barils par jour (Mb/j) cette année (1,32 million de plus qu'en 2013), un nouveau record historique. Pour satisfaire cette demande en hausse, l'AIE estime que l'Opep devra augmenter sa production en moyenne à 30 millions de barils par jour sur l'année, le niveau de son plafond actuel. La plupart des compagnies pétrolières vont réduire leurs investissements en 2014, après avoir lourdement investi dans l'exploration-production. Les investissements de Total vont diminuer de 28,3 à 26 milliards de dollars entre 2013 et 2014. Shell devrait réduire ses dépenses de 44,3 à 35 milliards de dollars en 2014, ExxonMobil de 42,5 à 38 milliards, et BP devrait les stabiliser à moins de 25 milliards. FTB/ACT/