ORANGE a émis 3 milliards d'euros d'obligations pour financer le rachat de Jazztel

25/09/2014 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Afin de financer une partie de l'acquisition de Jazztel, Orange a indiqué mercredi soir avoir émis des obligations hybrides pour un montant de 3 milliards d'euros. Ces obligations subordonnées perpétuelles, émises en euros et en livres sterling, se divisent en trois tranches. La première, d'un milliard d'euros, offre un coupon annuel de 4% et une première option de remboursement anticipé à 7 ans. La deuxième tranche s'élève à 1,25 milliard d'euros, avec un coupon annuel de 5% et une première option de remboursement anticipé à 12 ans. La troisième, de 600 millions de livres sterling (soit environ 766 millions d'euros) avec un coupon annuel de 5,75% (4% après conversion en euros), propose une première option de remboursement anticipé à 8,5 ans. Les investisseurs ont exprimé un très fort intérêt pour cette émission, avec un livre d'ordres supérieur à 11 milliards d'euros, indique l'opérateur historique français de télécommunications. Les obligations seront comptabilisées en capitaux propres selon les règles IFRS. Pour les agences de notation 50% du montant des obligations hybrides sera comptabilisé en capitaux propres, soit 1,5 milliard d'euros. Orange peut ainsi renforcer la structure de son bilan à un coût de 4,5% par an, en-dessous du coût moyen de sa dette obligataire. Orange a dévoilé le 16 septembre dernier une OPA amicale sur l'intégralité du capital de Jazztel, opérateur de télécoms espagnol pour 13 euros par action en numéraire, ce qui valorise l'ensemble de Jazztel à 3,4 milliards d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier opérateur télécom du mobile et du fixe à haut débit sous la marque Orange en France, ainsi qu'en Pologne ; - L'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services ; - Accélération des réductions de coûts, refus de participer à la guerre des prix dans le fixe avec un positionnement dans l'offre haut de gamme (40 % du marché dans l'internet haut débit en France) ; - Fusion SFR/Numéricable bénéfique à moyen terme sur les prix dans le fixe et le mobile ; - Relais de croissance avec le développement rapide dans les pays émergents et le succès des smartphones (gros consommateurs d'Internet mobile) ; - Capacité à accroître la base clients dans les trois pays clés du groupe -France (grâce au succès de la marque à bas prix Sosh), Espagne et Pologne- et à maintenir son avance technologique dans la fibre et le 4G.

Les points faibles de la valeur

- Cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices, voire politiques et intervention de l'Etat dans la stratégie du groupe, par exemple en bloquant la vente de DailyMotion ; - Sensibilité de la valorisation boursière aux déclarations des concurrents, tel Vodafone ; - Dans un marché français du mobile très concurrentiel, recul persistant du chiffre d'affaires ; - Sorties de trésorerie significatives pour financer les licences 4G ; - Doutes des investisseurs en la capacité du groupe à réaliser le plan " Conquêtes 2015 ".

Comment suivre la valeur

- Valeur de rendement dans un secteur boursier considéré comme structurellement déflationniste par les analystes ; - Réalisation des objectifs du plan " Conquêtes 2015 " : 300 millions de clients d'ici à 2015, doublement du chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans ; - Rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements au Portugal et en République dominicaine - Rumeurs d'introduction en Bourse de la joint-venture EE au Royaume-Uni et d'une cession d'une partie du réseau mobile espagnol ; - Réouverture non exclue de discussions pour le rachat de Bouygues Télécom ou un partage de réseau ; - Atteinte des objectifs 2014 d'un chiffre d'affaires en recul de 3-4 % et d'un excédent brut d'exploitation entre 12 et 12,5 Mds ; - Versement, le 9 décembre, d'un acompte sur le dividende 2014 ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (13,45 % directement et 13,5 % par le FSI), ce qui affecte la valorisation boursière.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Globalement Le chiffre d'affaires des opérateurs télécoms sur le marché de détail a reculé de 7,7% à 38 milliards d'euros en 2013, selon l'Arcep. Les recettes issues des communications mobiles ont chuté de 14% alors que les utilisateurs recourent de plus en à leur mobile : le volume de données échangées a bondi de 63,3% sur un an. Plus inquiétant : l'écart se creuse entre les opérateurs français et américains. Les opérateurs américains bénéficient non seulement d'un revenu moyen élevé mais aussi de fortes marges. Le géant Verizon a affiché des résultats record en 2013, avec un bénéfice net multiplié par treize en un an. La facture mobile de ses abonnés s'établit en moyenne à 157 dollars par mois (110 euros), en progression de 7% sur un an, grâce au prix élevé des communications mobiles outre-Atlantique, et à l'augmentation de la consommation de services sur smartphones. Aux Etats-Unis le revenu moyen par utilisateur s'établit à 52,82 dollars (39 euros), contre 22 euros en France. En deux ans, les opérateurs historiques français ont subi une chute de 25% à 30% de leurs revenus par abonné mobile. Or les opérateurs doivent mener d'importants investissements dans leur réseau, notamment pour développer l'Internet mobile très haut débit dans le fixe (fibre) et dans le mobile (4G). FTB/ACT/