AREVA dans le collimateur de Standard & Poor's

06/10/2014 - 08:31 - Option Finance

(AOF) - Le géant du nucléaire français Areva pourrait annoncer, dès cette semaine, des baisses d'investissements afin d'éviter une dégradation de la part de l'agence de notation Standard & Poor's selon les informations du Journal du Dimanche. En effet, selon l'hebdomadaire dominicale, Standard & Poor rendra ce mercredi les conclusions de son audit sur le groupe nucléaire. Selon les premières informations, le groupe dirigé par Luc Oursel devrait échapper à une dégradation "à condition de réaliser des réductions de coûts et des cessions d'actifs". Les administrateurs d'Areva doivent se réunir mardi afin de mettre sur la table les différentes mesures à leur disposition et préparer ainsi la riposte. Standard & Poor's a annoncé le 9 septembre la mise sous surveillance des notes du spécialiste français de l'énergie nucléaire avec "implication négative" et indiqué qu'il statuerait d'ici à 30 jours sur un éventuel placement des notes de crédit d'Areva en catégorie spéculative. Selon le JDD, l'Etat français, qui contrôle directement ou indirectement près de 87% du capital d'Areva, réfléchirait à le renflouer, mais aucune décision ne devrait intervenir avant le début de l'année 2015.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Paifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Reprise du marché mondial des centrales nucléaires, notamment en Chine, en Inde, en Russie et en Corée du sud (60 réacteurs en cours de construction pour 430 déjà en fonctionnement) ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à près de 90 % grâce aux activités de maintenance et de services ; - Déconsolidation des activités dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), d'où une meilleure lisibilité de la stratégie ; - Signature à mi 2014 d'un accord avec le Niger (29 de la production totale d'uranium du groupe) sécurisant les approvisionnements du groupe et prévoyant l'ouverture de la mine géante d'Imouraren début 2020 ; - Amélioration de la visibilité avec une hausse du carnet de commandes égal à 9 années d'activité dans l'amont et 6 dans l'aval.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au débat sur la sûreté nucléaire et aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger et dégradation de la conjoncture du marché nucléaire ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Chute des prix de l'uranium; - Acquisitions trop nombreuses et chèrement acquises et entre 2006 et 2012, ayant affaibli la situation financière du groupe et entraînant un risque d'abaissement de la note de crédit par Standard & Poor's ; - Absence de dividende depuis 2010 ; - Avertissement sur résultat 2014 après le déficit accusé au 1er semestre 2014, due essentiellement au solaire ; - Flottant étroit.

Comment suivre la valeur

- Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) ; - Obtention des objectifs 2015-2016 d'une hausse organique de 4 à 5 % des facturations, d'une marg ebrute d'exploitation de 14 à 15 % et d'un cash flow positif ; - Réalisation de l'objectif officiel du groupe de signer deux nouveaux projets par an, avec pour 2014 les projets Hinkley Point C au Royaume-Uni, Taishan 3+4 et 4 ATMEA1 en Turquie ; - Retombées des accords de coopération avec les chinois CNNC et CGNPC dans le retraitement des déchets, la fourniture de systèmes de contrôle, la transformation d'alliages de zirconium et dans la construction de deux réacteurs ; - Dans l'éolien offshore, évolution du partenariat technologique et financier avec Gamesa visant à capter en 2020 20 % d'un marché dominé par Siemens (60 à 70 % des ventes mondiales) ; - Evolution technologique et commerciale du réacteur EPR, trop cher et donc non vendu, ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une baisse de 10 % du chiffre d'affaires ; - Valeur non opéable, détenue par l'Etat à hauteur de 86,5 %, position qui pourrait évoluer d'ici fin 2014.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Pénalisés par la conjoncture, les énergéticiens européens engagent des cessions d'actifs et des restructurations. En Allemagne, le développement massif des énergies renouvelables marginalise les centrales conventionnelles. Allié à une baisse de la demande, il fragilise les géants allemands. Au total, E.ON, RWE, Vattenfall Allemagne et EnBW ont annoncé environ 25.000 suppressions d'emplois ces dernières années. En Italie, la chute de la demande d'énergie a entraîné une accélération des cessions d'actifs. En Espagne, en 2013, le développement de la production hydraulique n'a, qu'en partie, compensé les mauvaises performances des centrales thermiques et nucléaires, affectées par la baisse de la demande. Iberdrola compte réduire au minimum ses investissements en Espagne et les orienter en priorité vers d'autres marchés comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis. FTB/ACT/