PEUGEOT va céder 51% de sa filiale scooters au conglomérat indien Mahindra

07/10/2014 - 10:35 - Option Finance

(AOF) - Le groupe automobile PSA Peugeot Citroën veut céder 51% de sa filiale scooters, en difficulté à cause d'une baisse de ses marchés, à l'indien Mahindra & Mahindra (M&M). Un "plan de redressement de l'activité", présenté mardi matin par PSA en comité d'entreprise extraordinaire, a officialisé ce projet de partenariat au terme duquel le conglomérat indien devrait investir 15 millions d'euros et acquérir 51% du capital de Peugeot Scooters, qui emploie 488 personnes sur son site français de Mandeure, dans le Doubs, département historique de la marque au lion. "Confronté à un marché européen en très forte baisse depuis plusieurs années, ce partenariat avec M&M permettrait à Peugeot Scooters de diversifier ses activités et d'accélérer son développement international en alliant ses points forts et ceux de M&M", déclare le constructeur dans un communiqué. Le Directeur général de Peugeot Scooter, Frédéric Fabre a également évoqué ce futur partenariat, destiné à "sécuriser" l'avenir de Peugeot Scooters. "J'ai commenté ce matin à nos partenaires sociaux un plan qui éclaire l'avenir de Peugeot Scooters. Il y a d'abord le plan pour le redressement de l'activité qui est primordial. Au-delà, le partenariat stratégique avec le Groupe Mahindra & Mahindra nous donnerait l'opportunité d'accélérer notre développement géographique. Ce sont autant d'opportunités pour donner un futur industriel au site de Mandeure. Saisissons-les collectivement pour continuer à écrire notre histoire". Ce plan s'accompagnerait de la mise en oeuvre d'un dispositif d'adaptation des emplois et des compétences avec notamment un congé senior sur la base du volontariat qui concernerait environ 80 personnes.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième constructeur européen derrière Volkswagen, avec 14 % du marché sous les marques Peugeot, Citroën et bientôt DS pour le segment luxe, et septième mondial, avec une accélération de la croissance en Chine et au Brésil ; - Management visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ; - Fortes positions en Europe avec 11 % de parts de marché ainsi qu'en Chine, premier marché à l'international où le groupe va ouvrir une 4ème usine en 2016, visant 1,5 million de véhicules vendus en 2020 ; - Partenariat financier et opérationnel avec le chinois DongFeng qui donnera de la souplesse financière au groupe ; - Arrivée à la direction de Carlos Tavares, apprécié des investisseurs ; - Redressement très net de la rentabilité opérationnelle au 1er semestre 2014, salué par une remontée des cours de Bourse ; - Stratégie de montée en gamme dans les pays émergents.

Les points faibles de la valeur

- Un des constructeurs les plus exposés à un marché européen (environ 60% de volumes) frappé par la chute des immatriculations ; - Fortes pertes de parts de marché en France et exposition à la Russie ; - Perte de contrôle de 50 % des activités de financement en Europe ; - Dilution de la part des actionnaires après l'augmentation de capital de 3,9 Mds au printemps 2014, réservée pour 1,05 Md au chinois DongFeng et à l'état français.

Comment suivre la valeur

- Valeur de redressement, ultra-cyclique ; - Exécution du plan 2014/2018 " Back in the race " : free cash flow positif dès 2016 et marge opérationnelle de 2 % ; différenciation des 3 marques Peugeot, Citroën et DS, marque premium ; croissance offensive en Chine avec un doublement du réseau entre 2013/2014, grâce au partenariat avec DFM ; forte réduction du nombre de modèles d'où une production plus rationnelle ; - Réussite du nouveau positionnement de Citroën, qui lance 2 nouveaux modèles, la C4 Cactus et la C1, assortis de modes de commercialisation en leasing ; - Poursuite ou non de la collaboration avec Mitsubishi dans les voitures électriques et du projet technologique Hybrid Air ; - Spéculations sur une cession totale ou partielle de la participation dans l'équipementier Faurecia ; - Poursuite de la réduction des pertes en Amérique latine et en Russie et de l'amélioration de l'autofinancement ; - Rumeurs de retour au CAC 40 ; - Incertitudes sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot qui devra laisser entrer le chinois Dongfeng dans le capital, à hauteur de 14 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

La concurrence s'accroît sur le marché du haut de gamme car plusieurs grandes marques, telles que Lexus, Volvo, Jaguar ou Land Rover, cherchent à remettre en cause la domination des marques allemandes (Audi, BMW, Mercedes, ou Porsche). Attirés par la santé du secteur de l'automobile de luxe et par ses fortes marges, ces acteurs adaptent leur stratégie, à travers un élargissement de leurs gammes et une internationalisation poussée. Sur les sept premiers mois de l'année, la marque Lexus a commercialisé 322.000 voitures, en hausse de 15%. Les ventes de Land Rover et celles de Volvo ont respectivement bondi de 14% (225.000 unités) et de 9,3% (265.451 unités). Certains analystes s'attendent à ce que ces challengers s'accaparent près de 30% de la croissance du marché premium automobile entre 2014 et 2018. FTB/ACT/