MICHELIN est ouvert au rachat d'une marque d'entrée de gamme

09/10/2014 - 09:09 - Option Finance

(AOF) - Michelin n'est pas contre le rachat d'une marque de pneumatiques d'entrée de gamme en vue de compléter son portefeuille, constitué pour une large majorité de produits premium, a déclaré hier son président Jean-Dominique Senard sur la radio France Info. Le groupe possède déjà des marques comme Kleber, Uniroyal ou Tigar, qui proposent des pneumatiques à des prix moins élevés afin de répondre à la demande des consommateurs dans un contexte de pression sur les prix.

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Les points forts de la valeur

- Leader mondial des pneumatiques, à peu à près à égalité avec Bridgestone et Goodyear (autour de 15 % du marché chacun) avec une rapide montée en puissance dans les économies émergentes ; - Chiffre d'affaires équilibré entre tourisme (52 %), poids lourds (31 %) et spécialités (17 %), avec une montée en puissance de l'Amérique du nord y compris Mexique (36 %), l'Europe représentant encore 40 % et le reste du monde 36 % ; - Activité réalisée aux trois quarts sur le marché des pneus de remplacement, moins cyclique que la " première monte " et moins sensible à la santé des constructeurs automobiles ; - Diminution de la sensibilité au cours du caoutchouc naturel (1/3 des achats), aux noirs de carbone et aux matières premières dérivées du pétrole (40 % des achats) grâce à la moindre dépendance aux fournisseurs (" in-house solutions ") ; - Positionnement différenciant sur le pneu de spécialités (aéronautique, agriculture, génie civil, mines, deux roues de compétition) et montée en gamme avec le pneu " premium ", deux fois plus margé que le pneu classique ; - Forte capacité de recherche et d'innovation, y compris dans les process de production, avec une forte automatisation dans les sites industriels européens ; - Préservation des marges et politique de prix très réactive aux fluctuations des prix de matières premières ; - Redéploiement de la base de production industrielle dans les pays émergents qui devrait avoir un impact positif sur les comptes à partir de 2014 ; - Avancées dans les " pneus verts " à faible résistance au roulement qui devraient représenter 40 % du marché du tourisme, contre 10 % aujourd'hui ; - Situation financière plus solide que celle de ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- Exposition au marché automobile européen, très déprimé ; - Fort impact de la cherté de l'euro sur les profits ; - Faible visibilité dans l'activité poids lourds dont le marché est attendu stable en 2014 et 2015 après un recul en 2013 ; - Rentabilité insuffisante de l'activité première monte et net recul de l'activité pneus miniers, très rentable ; - Faible valorisation boursière chronique liée au verrouillage du capital et à la faible génération de cash flows destinés aux investissement de capacités pour accompagner la montée en gamme.

Comment suivre la valeur

- Performances de la " première monte " étroitement liées à celles du marché automobile mondial et activité de remplacement sensible au taux de chômage ; - Evolution du programme de compétitivité (1 M d'économies de 2012 à 2016), notamment sur les sites français ; - Evolution des parts de marché en Chine où le groupe a investi 1,2 Md dans une usine dans la zone de Shenyang ; - Application du programme des ambitions majeures pour 2020 : améliorer d'au moins 10 % la performance des produits, améliorer l'efficacité énergétique, atteindre un retour sur capitaux employés de 15 % au moins ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une hausse des volumes de 3 % et d'un rendement des capitaux (ROCE) supérieur à 11 % ; - Société en commandite par actions, statut juridique peu apprécié par les investisseurs car il bloque toute tentative d'OPA.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Sur les dernières années les équipementiers automobiles ont su évoluer. Alors qu'ils étaient précédemment considérés par les constructeurs comme de simples sous-traitants, ils ont su s'émanciper de ces clients et améliorer leur valeur ajoutée. Ils ont investi les nouveaux marchés porteurs et incorporent aujourd'hui un fort niveau de technologies dans les pièces qu'ils livrent. Le rapport de force s'est donc inversé : les constructeurs sont souvent devenus, pour une part croissante de leur production, de simples assembleurs, de plus en plus dépendants de leurs fournisseurs. L'exemple de Valeo est particulièrement parlant. Le groupe, qui parie beaucoup sur l'innovation, mise sur la réduction des émissions de CO2 et la conduite dite autonome ou intuitive, pour consolider ses positions. FTB/ACT/