Analyse clôture AOF France / Europe - Wall Street et les télécoms soutiennent les indices

14/10/2014 - 17:51 - Option Finance

(AOF) - En repli ce matin, les marchés européens ont fini proches de l'équilibre grâce à la bonne orientation de Wall Street et à la baisse de l'euro. Ce dernier mouvement s'explique par de nouvelles statistiques européennes décevantes : sentiment des investisseurs allemands sur les perspectives économiques et production industrielle. Les opérateurs télécoms se sont distingués après l'abandon du projet de rachat de T-Mobile US par Iliad. Il a relancé la spéculation sur la concentration du secteur. Le CAC 40 a gagné 0,23% à 4 088,25 points et le FTSE Eurotop 100 a cédé 0,01% à 2 636,89 points. En Europe, Burberry s'est pris une veste à la Bourse de Londres. Le groupe de luxe britannique a en effet abandonné 3,65% à 1 425 pence, pénalisé par des perspectives prudentes formulées à l'occasion de la publication d'un chiffre d'affaires semestriel conforme aux attentes. Le fabricant d'imperméables à 1 600 dollars pièce prévoit pour la deuxième partie de l'année un environnement plus difficile pour le secteur du luxe, marqué notamment par une pression sur la rentabilité. Selon le groupe, le marché fait face à une baisse de la demande des touristes et au regain de prudence des consommateurs européens. A Paris, les investisseurs ont plébiscité Iliad (+9,57% à 171,10 euros) ce mardi suite à l'annonce hier, après la clôture de la Bourse de Paris, de l'abandon du projet de rachat de T-Mobile US par l'opérateur français. Ce dernier dit renoncer à cette acquisition en raison du refus par Deutsche Telekom, actionnaire à 66% du quatrième opérateur de téléphonie mobile aux Etats-Unis, de l'offre améliorée d'Iliad. Le groupe de Xavier Niel indique qu'il avait pourtant amélioré les termes de sa première proposition, en accroissant le montant en numéraire et en convoitant 67% du capital contre 56,6% auparavant. A contrario, Archos a chuté de 8,33% à 2,20 euros au lendemain de l'annonce d'une baisse de 3% de son chiffre d'affaires 9 mois à 84 millions d'euros. Le fabricant de tablettes et de smartphones met ce repli de l'activité sur le compte des difficultés de livraisons sur les dernières semaines de septembre liées à la grève aérienne et, également, par une activité ralentie en France pendant l'été. En guise de perspectives, Archos souligne que les retombées des efforts marketing ainsi que les nouveaux partenariats signés sur la période, devraient avoir un impact positif sur le carnet de commandes des tablettes et smartphones pour le quatrième trimestre 2014.

Les chiffres macroéconomiques

L'indice ZEW du sentiment des investisseurs allemands sur les perspectives économiques est ressorti à -3,6 en octobre, contre 6,9 en septembre et un consensus Reuters de 1. Il s'agit de son niveau le plus faible depuis novembre 2012. La production industrielle corrigée des variations saisonnières a diminué de 1,8% dans la zone euro et de 1,4% dans l'Union européenne en août par rapport à juillet, selon les estimations d'Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. En juillet 2014, la production industrielle avait augmenté respectivement de 0,9% et 0,7%. Le consensus était de -1,6%. L'indice des prix à la consommation a reculé de 0,4 % en septembre 2014, après une hausse de 0,4 % en août, a annoncé l'Insee. Corrigé des variations saisonnières, il a diminué de 0,1 % après une hausse de 0,1 % en août. Sur un an, l'inflation est ressortie à 0,3 % en septembre 2014, en léger repli par rapport au mois précédent (+0,4 %). L'indice des prix IPCH, qui permet la comparaison avec les autres pays européens, a reculé de 0,4% en septembre par rapport à août, mais a progressé de 0,4% par rapport à septembre 2013. La France a enregistré un déficit des paiements courants de 4,5 milliards d'euros au mois d'août après 2,2 milliards en juillet a annoncé ce mardi la Banque de France. A la clôture, l'euro recule de 0,61% à 1,2664 face au dollar.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens. Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses). Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement. Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. FTB/MAF/5