AEROPORTS DE PARIS : le trafic chute en septembre à cause de la grève d'Air France-KLM

15/10/2014 - 18:03 - Option Finance

(AOF) - Le trafic d'Aéroports de Paris a reculé de 10,4% au mois de septembre avec 7,2 millions de passagers, notamment en raison de la grève des pilotes d'Air France-KLM, a indiqué l'exploitant des sites de Roissy CDG et Orly. Le trafic à Roissy a chuté de 12,3% à 4,9 millions de passagers, contre 2,3 millions (-6,2%) à Orly. Le repli s'est nettement concentré sur les deux semaines de grève des pilotes, la tendance des quinze premiers jours du mois étant celle d'une hausse de 4,4%. Hors Europe, le trafic international a diminué de 11%. L'Amérique latine (-23,8%) et l'Amérique du Nord (-17,5%) sont les zones les plus touchées, suivies des DOM-COM (-10,2%), de l'Asie-Pacifique (-8,9%) et de l'Afrique (-8,4%). En revanche, le Moyen-Orient a affiché une croissance (+2,5%). En Europe hors France, le trafic a diminué de 3,6% sur le mois. En France, la chute est la plus marquée, avec une baisse de 25,4%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième groupe aéroportuaire européen après British Airports, cinquième par le nombre de passagers premier européen pour le fret et le courrier, propriétaire et opérateur de Paris-Charles-de Gaulle, Paris-Orly and Paris-Le Bourget ; - Modèle économique résilient basé sur la première destination touristique mondiale, la France, et le hub aérien (plate-forme de correspondances) le plus puissant d'Europe, les commerces étant les plus forts contributeurs au bénéfice ; - Compétitivité des aéroports parisiens par rapports à Francfort et Heathrow ; - Après la modernisation de Roissy, lancement des investissements à Paris-Orly pour la jonction des aérogares Sud et Ouest ; - Partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex, Schiphol Group (Aéroport d'Amsterdam) et La Poste pour le fret ; - Contribution élevée, de l'ordre de 20 %, des sociétés mises en équivalence, notamment le turc TAV Airports, dont ADP détient 38% du capital ; - Situation financière assainie laissant anticiper un taux de distribution de 60 % jusqu'en 2015.

Les points faibles de la valeur

- Forte dépendance au trafic aérien, lui-même lié à la conjoncture économique (actuellement défavorable), aux grèves, aux intempéries ou phénomènes naturels ; - Environnement réglementaire et fiscal jugé de plus en plus contraignant par les analystes ; - Révisions à la baisse des perspectives de trafic aérien sur la période 2011-2015 ; - Risques de contentieux tarifaires avec les compagnies aériennes ; - Absence de liaison directe entre Roissy et Paris, le chantier ne devant pas être lancé avant 2017 pour une exploitation en 2023 ; - Appétit de l'actionnaire principal -l'Etat français- pour les liquidités, d'où un taux de distribution élevé de 60 % pouvant entraver les programmes d'investissement.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation au PIB français et à la santé financière des compagnies aériennes ; - Evolution du cadre réglementaire, avec notamment le projet " d'association des collectivités locales à la gouvernance des aéroports d'intérêt national " et relance du projet CDG Express de liaison rapide entre Paris et Roissy ; - Plan 2015 de maintien de la croissance des charges à moins de 3 % par an grâce à un plan d'économies cumulées et à un programme de départs volontaires ainsi que d'une hausse du chiffre d'affaires par passager ; - Volonté, à terme, de faire d'ADP le numéro un mondial de l'exploitation d'aéroports, ce qui passe par l'amélioration des performances opérationnelles des aéroports parisiens, par l'intégration de TAV et par le renforcement des filiales d'ingénierie ADPI et ADPM ; - Réponse, à l'automne, à l'appel d'offres pour la rénovation de l'aéroport new-yorkais LaGuardia et pour celui de Santiago du Chili ; - Réalisation de l'objectif 2014 d'une croissance du trafic entre 2,7 et 3,2 % et d'un bénéfice opérationnel supérieur à 1, Md ; - Valeur non opéable, l'Etat, détenant 50,6 % devant le groupe Vinci (8 %) et Schipol Group, exploitant de l'aéroport d'Amsterdam (8 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'IATA estime que le secteur devrait afficher des bénéfices en hausse cette année, tout en soulignant les facteurs de risque (en particulier les conflits en cours et la nouvelle épidémie d'Ebola). Le secteur aérien européen, l'un des moins rentables au monde, doit se transformer et s'engager, selon les analystes de la Coface, dans une nouvelle phase de concentration. Pour le moment, les acteurs traditionnels cherchent à se renforcer dans le low-cost, à l'image d'Air France-KLM avec Transavia. Depuis 2012, en Europe, pour les courts et moyens courriers la part de marché du low-cost a dépassé celle des transporteurs traditionnels. Les compagnies à bas coûts se développent, elles, depuis quelques années sur le marché du voyage d'affaires. La compagnie irlandaise Ryanair a récemment franchi le pas tandis qu'EasyJet affirme séduire de plus en plus de clients d'affaires. FTB/ACT/