SANOFI passe sous le consensus au troisième trimestre, l'activité diabète a ralenti aux Etats-Unis

28/10/2014 - 08:26 - Option Finance

(AOF) - Les résultats du troisième trimestre de Sanofi ont glissé sous le consensus ce mardi. L'environnement économique difficile sur le marché du traitement du diabète aux Etats-Unis a pesé sur l'activité du laboratoire pharmaceutique français qui affiche sur la période une hausse de 8,1% de son bénéfice net par action (BNPA), à 1,47 euro là où le consensus Reuters attendait 1,48 euro. Le résultat net a progressé de 7,8% à 1,935 milliard d'euros alors que le marché attendait 1,969 milliard. Enfin, son chiffre d'affaires a crû de 4,1% pour s'établir à 8,781 milliards d'euros. A taux de change constants, la croissance de l'activité est ressortie à 5,1%. " Nous avons récemment constaté un environnement plus difficile en termes de prix sur le marché du diabète aux Etats-Unis qui aura un impact sur nos ventes diabète au cours de 2015 ", a déclaré Christopher A. Viehbacher, Directeur général du groupe. Le traitement du diabète, notamment via le premier produit de Sanofi, le Lantus, est l'activité générant la plus importante part du chiffre d'affaires du groupe, soit 1,799 milliards d'euros au troisième trimestre, sur les 6,882 milliards des plates-formes de croissance. Sanofi dit avoir consenti à des rabais sur le Lantus outre-Atlantique, afin de maintenir ses parts de marché face aux remises substantielles consenties par ses concurrents. Si "ces rabais n'affecteront pas les perspectives de BNPA des activités du groupe pour 2014", assure le groupe, les ventes totales de la division Diabète sont cependant attendues "globalement stables" en 2015. En termes de perspectives, Sanofi table toujours sur une progression comprise entre 6% et 8% du BNPA des activités en 2014 par rapport à 2013, "sauf événements majeurs défavorables imprévus".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Quatrième groupe pharmaceutique mondial et premier en Europe, leader mondial dans les vaccins (11 % des ventes), derrière la pharmacie (83 %) mais devant la santé animale (6 %) ; - Facteurs de croissance structurelle : vieillissement de la population, accès plus large aux services de santé dans le monde et amélioration de l'assurance-maladie aux Etats-Unis ; - Stratégie axée sur la réduction de la dépendance à quelques molécules phares (pour contrecarrer les tombées de brevets et la montée en puissance des génériques) et sur le développement, par croissance externe ciblée, des segments en plus forte croissance et moins risqués : médicaments sans prescription, vaccins, biotechnologie et génériques ; - 33 % du CA dans les pays émergents, zones en forte croissance de l'industrie pharmaceutique, devant les Etats-Unis (32 %) et l'Europe de l'Ouest (24 %) ; - Bonne visibilité des moteurs de croissance -l'anti-diabétique Lantus (20 % des ventes) sans concurrence avant mi-2016 au moins, l'anti-sclérose en plaques Aubagio, de Genzyme, et les pays émergents; - Montée en puissance du partenariat avec la biotech américaine Regeneron dont sept molécules sont prometteuses pour le pipeline de Sanofi ; - 8 Mds de liquidités, ce qui permettrait au groupe de racheter la position de l'Oréal dans son capital, avec le renfort d'une émission obligataire.

Les points faibles de la valeur

- Forte concurrence des génériques sur certains des produits phares et perte de brevets ; - Environnement sectoriel difficile : pression des autorités de santé pour réduire les coûts et barrières réglementaires plus importantes ; - Climat social tendu en France ; - Ralentissement de la croissance de Lantus en début d'année ; - Au cours de l'année 2013, deux révisions à la baisse des perspectives.

Comment suivre la valeur

- Indicateurs à suivre : chiffre d'affaires généré par chaque médicament, durée de vie des brevets, résultats des études cliniques, évolutions réglementaires et décisions des autorités sanitaires ; - Sensibilité aux déclarations des concurrents tels Novartis, Roche ou AstraZeneca ; - Poursuite du plan 2012-2015 d'une croissance annuelle de 5 % au moins en moyenne, de plus de 5 % du bénéfice par action et de 2 Mds de réduction des coûts ; - Obtention des autorisations pour les antidiabétiques Lemtrada aux Etats-Unis et Lantus nouvelle génération en Europe, et pour le Cerdelga contre la maladie de Gaucher (4ème trimestre 2014 pour l'Europe, après l'aval de la FDA américaine) ; - Résultats des phases III pour l'anti-cholestérol alirocumab, (3ème trimestre 2014) et pour le vaccin anti-dengue (2ème semestre 2014) ; - Présentation de 4 essais cliniques de phase III pour l'alirocumab développé par Regeneron, biotech détenue à 20 % ; - Retombées du partenariat avec Afrezza, concepteur d'insuline à inhaler ; - Réalisation de l'objectif d'une hausse du bénéfice par action 2014 " entre 4 et 7 % " ; - Capital éclaté, dans lequel l'Oréal veut conserver sa position (8,91 % des actions, 16,13 % des droits de vote).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Les stratégies de scission sont actuellement à l'oeuvre dans le secteur. Bayer a annoncé la mise en Bourse de son activité plastique, Bayer MaterialScience, pour mieux se concentrer sur les sciences de la vie, qui offrent un meilleur retour sur investissement potentiel. Pfizer, qui présentera pour la première fois cette année des comptes individualisés pour ses trois grandes divisions pharmaceutiques, pourrait également scinder ses activités. Alors que les brevets des médicaments " blockbusters " sont menacés d'extinction et que les géants pharmaceutiques sont à la recherche de nouvelles sources de revenus, les opérations de fusion se multiplient. Abbvie mène une OPA sur le britannique Shire, qui donnera naissance au dixième groupe pharmaceutique mondial en termes de chiffre d'affaires. Pfizer tente, lui, de racheter AstraZeneca. FTB/ACT/