ALCATEL-LUCENT : nette amélioration de la rentabilité au troisième trimestre malgré la faiblesse de l'activité

30/10/2014 - 08:23 - Option Finance

(AOF) - Alcatel-Lucent a enregistré une perte nette part du groupe de 18 millions d'euros au troisième trimestre, fortement réduite par rapport à celle de 200 millions d'euros un an plus tôt à la même époque. Plus important pour les analystes, le résultat opérationnel ajusté de l'équipementier télécoms a bondi de 50,4% à 170 millions d'euros, représentant 5,2% de ses revenus contre seulement 3,2% au troisième trimestre 2014. La marge brute s'établit à 34% en amélioration de 210 points sur un an, dépassant nettement le consensus Thomson Reuters de 32,2%. " Cette amélioration est essentiellement due à l'amélioration de la rentabilité de plusieurs activités et à un mix favorable ", a commenté le groupe. Cette hausse de la rentabilité a notamment été permise par la réduction des coûts fixes, qui s'est élevé à 73 millions d'euros au 3e trimestre 2014. Alcatel-Lucent a déjà réalisé un total de 645 millions d'euros d'économies sur les coûts fixes, correspondant aux deux tiers de l'objectif du Plan Shift. Son chiffre d'affaires a en revanche reculé de 5,9% à 3,254 milliards d'euros, inférieur au consensus Thomson Reuters de 3,35 milliards d'euros. Les ventes ont en particulier baissé de 14% en Amérique du Nord, la zone géographique la plus importante pour le groupe. Alcatel-Lucent a par ailleurs nettement limité sa consommation de trésorerie, son free cash flow ressortant négatif à hauteur de 81 millions d'euros contre -227 millions d'euros à pareille époque en 2013. Il est même positif pour 1 million d'euros, hors charges de restructuration.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des trois leaders mondiaux du marché des télécoms, numéro un mondial en accès haut débit (ADSL, FTTx), commutation, transmission optique, intégration triple-play/IPT ; - Chiffre d'affaires réparti entre 2 divisions : 42 % des ventes dans le " coeur de réseaux ", soit routeurs, transport et plateformes et 52 % dans " l'access ", fixe et mobile, dont la part devra être réduite ; - Recentrage, depuis deux ans, de la stratégie sur les activités à marge forte -réseaux IP et ultra-haut débit ; - Montée en puissance des émergents - 17 % pour l'Asie-Pacifique et 14 % pour le reste du monde, encore loin derrière les Amérique (44 %) et l'Europe (25 %) ; - Budget de R&D de plus de 2 Mds, parmi les plus élevés du secteur ; - Solidité du segment IP de routage, avec une forte croissance au Japon et en Chine, relais de croissance du groupe, d'où une amélioration des marges en optique ; - Réduction de plus d'un tiers des pertes en 2013 et suppression du risque de liquidités, d'où un relèvement de la note de crédit par Standard & Poor's; - Faible valorisation boursière malgré le retour au CAC 40 fin 2013.

Les points faibles de la valeur

- Portefeuille encore trop vaste de solutions dans un secteur aux coûts fixes élevés ; - Part majeure de l'activité encore dans des marchés très concurrentiels, notamment pour la norme " LTE " et déception dans le secteur des routeurs ; - Risques sociaux en France après la vente à Huaxin de la division " Entreprises " ou ALE ; - Grande faiblesse de la marge opérationnelle et société toujours déficitaire, d'où une grande volatilité boursière à la moindre déception ; - Aucun dividende versé depuis 2006.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité aux déclarations des concurrents Verizon et Juniper ; - Dans la lignée des restructurations très volontaristes annoncées en 2012, exécution du plan Shift 2015 :une hausse de 15 % des ventes, par rapport à 2012, et une marge opérationnelle de 7 à 8 % ; une stratégie de recentrage sur l'IP/Optique (routeurs, optique terrestre et sous-marine, plateformes) ainsi que sur l'accès à très haut débit, fixe (fibre optique et VDSL) ou mobile (4 G) ; des cessions d'actifs d'un montant de 1 Md et un plan d'économies de 1 Md ; - Impact sur le bénéfice des mesures de valorisation des brevets ; - Vers une introduction en Bourse de la filiale optique sous-marine ; - Spéculations sur une cession de la branche mobile ou d'une fusion avec Nokia ; - Validation fin 2014 de l'optimisme de la direction qui table sur une marge brute proche de 32,5 % ; - Entrée attendue de 3 à 5 partenaires capitalistiques et industriels, dont celle de l'américain Qualcom (un peu plus de 1 %), à hauteur de 5 %, ce qui crédibiliserait le plan Shift ; - Valeur spéculative : avec un capital très ouvert (flottant supérieur à 90%) et une part significative d'actionnaires américains mais présence de la Caisse des Dépôts et de la BPI, à hauteur de 3,27 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Gartner prévoit une croissance du marché mondial des mobiles cette année. Les ventes mondiales devraient atteindre 1,9 milliard d'unités, en hausse de 3,1% par rapport à 2013. Les ventes de smartphones, qui ont dépassé pour la première fois l'an passé celles de téléphones mobiles traditionnels, devraient représenter 88% de l'ensemble des téléphones portables d'ici 2018, contre 66% en 2014. Le marché des " phablets " (mobiles à mi-chemin entre le smartphone et la tablette, avec un écran de 5,5 à 7 pouces), popularisés par le " Galaxy Note " de Samsung, est en plein essor. Selon IDC, les ventes vont bondir de 210% en 2014, atteignant ainsi 175 millions d'unités et dépassant les ventes de PC portables, estimées à 170 millions d'unités. La plupart des grands fabricants ont donc enrichi leur gamme de smartphones avec des phablets, comme LG, HTC, Nokia, et Apple. FTB/ACT/