BNP PARIBAS : croissance à deux chiffres du bénéfice net au troisième trimestre

31/10/2014 - 08:29 - Option Finance

(AOF) - Première banque française à dévoiler ses comptes du troisième trimestre, BNP Paribas a dévoilé un résultat net part du groupe de 1,5 milliard d'euros, en hausse de 10,6%. Il était cependant attendu à 1,6 milliard par le consensus Reuters. Hors éléments exceptionnels, il s'est élevé à 1,73 milliard d'euros, en hausse de 12,5%. Le résultat brut d'exploitation a, lui, progressé de 4,2% à 2,914 milliards d'euros, soutenu notamment par le repli de 9,2% à - 752 millions du coût du risque. De son côté, le produit net bancaire est ressorti à 9,537 milliards d'euros, soit un accroissement de 3,9%. Il était attendu à 9,53 milliards par le marché. Hors éléments exceptionnels et à périmètre et change constants, le produit net bancaire a progressé de 2,8%. BNP Paribas a souligné que les revenus ont progressé dans tous les pôles opérationnels, tirés notamment par les métiers spécialisés, la banque de détail à l'international et ses métiers de taux. Ayant été condamnée à payer 9 milliards de dollars de pénalités par les autorités américaines, la banque française avait essuyé au deuxième trimestre une perte nette (part du groupe) de 4,317 milliards d'euros. Sur le plan de la solidité financière, la banque annonce un ratio de fonds propres durs de 10,1% selon l'application intégrale de Bâle et prise en compte des résultats de la revue de qualité des actifs. Le ratio de levier de Bâle 3 plein s'est établi à 3,5%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première banque de dépôt en Europe continentale avec 4 marchés domestiques (Belgique, France, Italie et Luxembourg). Leader mondial en assurance des emprunteurs, septième asset manager européen, sixième banque privée mondiale, leader des prêts syndiqués pour la zone Europe,Moyen-Orient et Afrique, leader mondial dans l'aéronautique... ; - Parmi les groupes bancaires de taille mondiale les plus résistants à la crise ; - Diversification équilibrée des revenus entre banque de détail pour 63 % (les [-13]ó du bénéfice d'exploitation), banque d'investissement (21 % des revenus et du résultat) et gestion d'actifs (16 % et 11 %) ; - Forte rentabilité de la branche d'investissement " CIB " ; - Renforcement du plan d'économies " Simple & Efficient " qui vise 2,8 Mds de réduction des coûts entre 2013 et 2015 ; - ROE (rendement des fonds propres) parmi les plus élevés au monde ; - Mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles bientôt exigées des banques européennes, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10,3% en 2013, supérieur aux 9 % requis par Bâle III, et un ratio de levier de 3,7 %, supérieur aux 3 % exigés ; - Valeur considérée par les gérants et analystes comme " best in class " de son secteur.

Les points faibles de la valeur

- Volatilité du titre, comme toutes les valeurs financières, aux soubresauts des crises en zone euro ; - Présence encore faible dans les pays émergents ; - Rentabilité encore en retard par rapport aux niveaux d'avant crise et affectée en 2013 par des amendes aux Etats-Unis ; - Montée des coûts de transformation de la banque dans le cadre du plan d'efficacité et de transformation ; - Faiblesse persistante de la France et l'Italie, deux grands marchés pour la banque ; - Amende de 6,6 Mds$ environ aux Etats-Unis qui amputera le bénéfice du 2nd semestre 2014 ; - Risque de baisse du cours en cas de cession de sa participation par l'Etat belge ; - Plan stratégique 2014-2016 jugé peu innovant par les investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Exécution du " Plan de développement 2014-2016 " : ROE (retour sur fonds propres) de 10 % au moins ; croissance des bénéfices par action de 10 % par an ; économies en année pleine de 2,8 Mds ; en banque de détail, croissance en Allemagne et Turquie redimensionnement du réseau d'agences et montée de la banque privée ; en financement et investissements, développement en Asie-Pacifique et Amérique du nord ; - Résultat de l'offre d'acquisition de la 11ème banque polonaise BGZ ; - Mesures à prendre pour compenser les revenus de la branche négoce international, à l'origine de l'amende exigée par la justice américaine ; - Capacité à maintenir un niveau de solvabilité de 10 % fin 2014 malgré l'amende US ; - Capital éclaté mais pratiquement non opéable en raison de la présence d'actionnaires publics, notamment l'Etat belge premier actionnaire (10,3 %), devant les salariés (6,2 %), Axa (2,9 %) et le grand duché de Luxembourg (1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Standard & Poor's estime que le produit net bancaire (PNB) des grandes banques d'investissement internationales devrait reculer de 5% à 10% cette année, par rapport à 2013, et devrait rester stable en 2015. Le PNB des quinze premières banques d'investissement internationales a déjà diminué de 11% au premier semestre. Ce recul provient à la fois du durcissement de la réglementation du secteur, qui se manifeste par une progression du coût des litiges, et d'une faiblesse persistante de la volatilité monétaire. L'agence de notation indique que, pour compenser des revenus plus faibles, les principales banques d'investissement devront, durant les douze prochains mois, baisser leurs coûts, limiter leurs activités à faible rendement ou non stratégiques et réallouer leurs fonds propres vers des activités plus rentables. FTB/ACT/