PUBLICIS en repli après le rachat de Sapient

03/11/2014 - 09:11 - Option Finance

(AOF) - Publicis perd 4,72% à 52,66 euros, pénalisé par le rachat du spécialiste américain de la publicité en ligne Sapient pour 3,7 milliards de dollars, soit un montant en numéraire de 25 dollars par action ce qui représente une prime de 44% sur le cours de clôture de Sapient de vendredi. Les investisseurs s'inquiètent de l'impact de cette acquisition significative sur les comptes du groupe. "L'opération a été approuvée à l'unanimité par le Directoire et le Conseil de Surveillance de Publicis Groupe ainsi que par le Board de Sapient, qui recommande à l'unanimité à ses actionnaires d'apporter leurs titres à l'offre publique d'achat de Publicis Groupe" ajoute le groupe français. "Sapient est "un joyau", une entreprise unique en son genre, née de la technologie, avec des compétences affirmées dans la communication, le marketing, le commerce omnicanal ainsi que le consulting. Ces expertises sont essentielles pour aider nos clients à faire face à la transformation numérique", a déclaré Maurice Levy, président du directoire de Publicis. "Cette opération donne aussi à Publicis Groupe l'accès à de nouveaux marchés et à de nouvelles sources de revenus et permet d'atteindre plusieurs de ses objectifs simultanément : le renforcement de son leadership dans le digital, la réalisation de 50% des revenus dérivés du numérique et de la technologie, avec trois ans d'avance sur le plan stratégique 2018", a-t-il ajouté. "Cette opération est fortement créatrice de valeur pour nos actionnaires, offre à nos talents la possibilité d'évoluer dans un environnement culturel qui correspond parfaitement à leurs aspirations et permet de partager un monde de nouvelles possibilités avec nos clients", s'est félicité, de son côté, Alan J. Herrick CEO de Sapient.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Troisième groupe publicitaire derrière WWP et Omnicom, aux activités réparties entre la publicité traditionnelle pour 29 %, le numérique pour 37 %, le média pour 18 % et les agences spécialisées pour 17% ; - Stratégie fondée sur les activités numériques et de communication interactive qui contribuent à près de 40 % du chiffre d'affaires grâce à des acquisitions ciblées et dégagent une marge supérieure aux autres activités ; - Expansion dans les pays émergents, qui pèsent pour le quart des revenus, contre 78 % pour l'Europe et les Etats-Unis ; - Montée en puissance des marges du numérique, secteur prioritaire pour la croissance externe ; - Qualité et vision stratégique de la direction reconnue par les professionnels et les investisseurs ; - Situation financière très saine.

Les points faibles de la valeur

- Evolution sur un marché publicitaire déprimé dans les pays matures et volatil dans les pays émergents ; - Ralentissement des facturations en Europe, France exceptée ; - Poids des investissements dans le numérique sur la marge d'exploitation qui ne devrait pas retrouver ses niveaux de 2008 avant 2016 ; - Incertitudes sur la stratégie future du groupe après l'abandon, en mai 2014, de la fusion avec l'américain Omnicom.

Comment suivre la valeur

- Forte sensibilité à la conjoncture américaine et au billet vert ; - Capacités de résistance au marasme économique en Europe ; - Poursuite des acquisitions dans le numérique et, après l'accord avec Facebook, dans le big data, dans le cadre du plan " Digital 18 " : croissance à 50 % de la part du digital dans les revenus et marge opérationnelle de plus de18 % en 2018 ; - Réalisation de l'objectif 2014, " difficile à atteindre ", d'une croissance organique des facturations de 4 % ; - Précisions à l'automne 2014 sur des rachats d'actions ou sur une hausse du taux de distribution ; - Capital ouvert, le premier actionnaire de Publicis avant fusion étant Elisabeth Badinter, à hauteur de 9,1 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

L'année 2014 a bien commencé pour les géants de la publicité. WPP, Omnicom et IPG (Interpublic Group) ont tous trois publié des résultats supérieurs aux attentes des analystes sur le premier trimestre, grâce à la bonne santé du marché américain et à la résistance de la zone euro. Les revenus du britannique WPP ont progressé de 1,5%, à 2,5 milliards de livres (4,25 milliards de dollars) sur la période. A taux de change constants, la progression a même été de 9,6%, car le chiffre d'affaires du leader mondial de la publicité a été pénalisé par la force de la livre face au dollar et aux grandes monnaies émergentes. De son côté, sur les trois premiers mois de l'année, son challenger Omnicom a engendré un chiffre d'affaires de 3,5 milliards de dollars, en hausse de 3% par rapport à 2013. Le résultat opérationnel ressort à 389,7 millions de dollars, contre 371,7 millions un an plus tôt. Enfin, IPG affiche un revenu de 1,64 milliard de dollars au premier trimestre, en hausse de 6,1%. Toutes ces bonnes performances ont été essentiellement réalisées grâce à des croissances organiques positives, ce qui est le gage d'un développement sain des leaders : +7% à périmètre constant pour WPP, +6,6% pour Interpublic et +4,3% pour Omnicom. FTB/ACT/