Groupama s'intéresserait à CNP ASSURANCES

05/11/2014 - 09:49 - Option Finance

(AOF) - L'assureur mutualiste Groupama cherche à promouvoir un projet de rapprochement avec CNP Assurances, qui passerait par la mise en commun de toutes leurs activités dans l'assurance de personnes, affirme Les Echos. Pour autant, aucune négociation n'est en cours entre les différentes parties, Thierry Martel, le directeur général de Groupama aurait cependant déjà testé son projet auprès de l'Elysée et du Ministère de l'économie. Groupama chercherait ainsi à créer un grand groupe mutualiste mieux équilibré entre l'assurance-dommages et l'assurance-vie.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader français de l'assurance-vie des particuliers avec 20 % du marché ; - Diversification à l'international (49% du produit net d'assurances en France, 40 % en Amérique latine et 11 % dans le reste du monde, essentiellement en Europe) ; - Transition de l'offre vers les produits de risques assurantiels à marges élevées -prévoyance, santé et assurance-emprunteurs (leader sur l'assurance des prêts avec 30 % du marché français) ; -Visibilité assurée par la signature d'un partenariat de distribution avec BPCE (Banques populaires-Caisses d'Epargne) d'une durée de sept ans ; - Bonne couverture de la marge de la solvabilité (374 % y compris les plus-values latentes, 185 % de marge " Solvabilité 2 ") qui sera améliorée encore par l'achat de 51 % des filiales d'assurance Santander Consumer Finance; - Accord de distribution jusqu'en 2021 avec le réseau bancaire du Brésilien Caixa Seguros sur un marché très dynamique (40 % du résultat opérationnel), seul vrai relais de croissance de l'assureur ; - Distribution en numéraire, après trois ans de versement en actions.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité faible sur le marché français ; - Concurrence très forte des produits d'épargne bancaires (Livrets A, LDD...) et décollecte sur les contrats en euros, principalement ceux distribués par La Poste; - Faible dynamique à moyen terme du marché de l'épargne en France (marchés financiers volatils, évolutions dans la fiscalité de l'épargne, maturité des contrats, accélération des départs à la retraite liés au " Papy Boom ", baisse de la consommation...) ; - Sensibilité à la parité euro contre real brésilien et peso argentin ; - Difficultés à obtenir une diversification internationale rentable hors Brésil ; - Refus de la direction de donner des objectifs annuels, mal compris de certains investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Revenus des assureurs fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt d'une part, par les tendances du marché de la retraite, de la santé et de l'épargne d'autre part ; - Risque lié à l'environnement législatif : réflexions en cours sur une obligation d'investir dans l'immobilier résidentiel qui serait imposée aux assureurs en contrepartie de l'avantage fiscal offert aux porteurs de contrats ; - Vacillement du plan stratégique en quatre points dont le premier (renforcement des partenariats Banques Populaires-Caisses d'épargne) est remis en cause par la BPCE (autres points : déploiement des assurances emprunteurs et prévoyance, développement de la prévoyance collective auprès des TPE/PME, renforcement des parts de marché au Brésil) ; - Pacte d'actionnaires publics regroupant 77,6 % du capital : intérêt des minoritaires peu défendus.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Le marché français de l'assurance-vie retrouve les faveurs des épargnants. La collecte nette du mois de juillet (dépôts moins retraits) a atteint 3,9 milliards d'euros, alors qu'en mai et en juin elle avait seulement dépassé le milliard d'euros. Cette tendance positive provient de la baisse de rémunération du Livret A, qui est passée de 1,25% à 1% début août, son plus bas niveau historique. Les fonds en euros de l'assurance-vie ont, eux, servi, avant impôts, en moyenne 2,8% en 2013. Mais les assureurs, confrontés au défi de taux d'intérêt durablement bas, vont avoir de plus en plus de difficulté à maintenir les rémunérations. Certains professionnels soulignent que le modèle de l'assurance-vie en euros est aujourd'hui fragilisé : les compagnies d'assurance, qui doivent investir dans des obligations d'Etat moins rémunératrices, subissent une baisse significative de leurs marges financières. C'est pourquoi certains groupes comme AXA ou Groupama réorientent les épargnants vers les unités de compte (UC), des supports investis directement dans des actions, ou d'autres classes d'actifs. Pour le moment la collecte est néanmoins toujours réalisée à 85% sur les supports en euros, qui présentent l'avantage d'offrir la garantie du capital aux assurés. FTB/ACT/