HERMES maintient ses perspectives après un trimestre solide

06/11/2014 - 09:06 - Option Finance

(AOF) - Hermès a publié jeudi avant bourse une croissance de son activité de 10,6% au troisième trimestre, tirée par l'ensemble de ses marchés géographiques et par la hausse de la majorité de ses activités. Le chiffre d'affaires du groupe de produits de luxe est ainsi ressorti à 990,6 millions d'euros, en croissance organique de 11,1%. En France, les ventes ont progressé de 6,2% tandis qu'elles grimpaient de 8,2% dans le reste de l'Europe. En Asie, son premier marché, le revenu a bondi de 10,8%, contre +15,6% dans les Amériques et +25,6% dans le reste du monde. Du côté des métiers, la maroquinerie & sellerie (+18,5%), les vêtements & accessoires (+8,8%) et les parfums (+11,7%) ont nettement crû sur la période. La croissance des ventes de soie & textiles (+3,4%) est, elle, plus mesurée. Enfin, l'horlogerie (-14,6%) et les autres produits (-6,5%) ont cédé du terrain. Hermès rappelle aussi que les sociétés Hermès International et LVMH ont conclu le 2 septembre 2014, sous l'égide du Président du Tribunal de commerce de Paris, un protocole transactionnel au terme duquel LVMH s'est engagée à distribuer à ses actionnaires la totalité des actions Hermès détenues par le groupe LVMH, étant entendu que la société Christian Dior distribuera à ses propres actionnaires les actions Hermès ainsi reçues. En termes de perspectives, Hermès a conservé son objectif de croissance annuelle de ses ventes de 10% à taux de change constant. En revanche, sa rentabilité opérationnelle devrait être inférieure au plus haut historique de 2013, où elle s'était était élevée à 32,4%. Le groupe de luxe a mis en cause des effets de change.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe de luxe spécialisé dans la maroquinerie de taille moyenne mais de notoriété mondiale ; - Ventes réparties entre l'Europe pour 36 %, l'Amérique pour 17 %, le Japon pour 12 %, l'Asie-Pacifique hors Japon pour 33 % ; - L'une des marques les plus diversifiées dans l'univers des produits de luxe, de la maroquinerie (44 % des ventes), aux vêtements et accessoires (22 %), en passant par la soie et textiles (12 %), les parfums (7 %), l'horlogerie, les arts de la table... ; - Capacité de résistance aux effets de mode et aux contextes économiques grâce à son image "classique" et son caractère intemporel d'où une croissance régulièrement maintenue à deux chiffres ; - Pouvoir de négociation élevé, forte capacité à augmenter ses prix grâce à un positionnement très haut de gamme et stratégie de sécurisation des approvisionnements ; - Caractère historique et familial du groupe, renforcé par la nomination, en janvier 2014, d'Axel Dumas à la direction du groupe ; - Pouvoir de négociation élevé et forte capacité à augmenter ses prix grâce à un positionnement très haut de gamme ; - Succès en Chine, grâce à une offre équilibrée entre hommes et femmes et au maintien d'une image de rareté pour la maroquinerie ; - Rentabilité opérationnelle à ses plus hauts historiques en 2013 ; - Structure financière saine permettant des investissements réguliers, notamment dans le réseau de distribution.

Les points faibles de la valeur

- Frais fixes importants ; - Impact défavorable de la cherté de l'euro par rapport aux autres grandes monnaies, notamment le yen ; - Incertitudes pour 2014 au Japon où la hausse de la TVA risque de peser sur la consommation ; - Léger recul du bénéfice opérationnel en début d'année ; - Prime élevée en Bourse et valorisation souvent jugée excessive par les analystes ; - Distribution au titre de 2013 jugée un peu insuffisante par les analystes ;

Comment suivre la valeur

- Valeur défensive au sein du secteur ; - Sensibilité aux flux touristiques et donc au trafic aérien, à la conjoncture japonaise et américaine ; - Sensibilité à l'évolution du dollar et du yen dont la surévaluation par rapport à l'euro pourrait peser sur les résultats 2014 ; - Accueil réservé à Shanghaï à la 5ème Maison Hermès, après Paris, New York, Séoul et Tokyo, ouverte en septembre 2014 ; - Interrogations sur l'utilisation de la trésorerie, supérieure à 1 Md ; - Atteinte de l'objectif d'une stabilité du bénéfice d'exploitation 2014.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Le secteur a pâti d'un ralentissement de la croissance et d'un effet devises négatif au premier semestre. Les cours de l'euro, de la livre et du franc suisse, qui se maintiennent à des niveaux élevés face au dollar, au yen japonais et au yuan chinois, pénalisent les groupes de luxe, qui dépendent beaucoup des clientèles asiatique et américaine. Le britannique Burberry ou les français Hermès et LVMH ont ainsi subi des parités monétaires défavorables à leurs activités. Autre élément négatif : l'activité en Asie, principale zone de développement pour le luxe depuis une décennie, se tasse. La marque phare de LVMH, Louis Vuitton, a enregistré un recul de son chiffre d'affaires en Chine au second trimestre. De même, Richemont (Cartier, Van Cleef ou Montblanc), qui réalise environ 17% de ses ventes à Hong Kong, a vu sa croissance organique limitée à 4% entre avril et août, avec des ventes en repli en Chine, à Hong Kong mais aussi à Macao. Prada a, lui, affiché son plus faible taux de croissance depuis trois ans au cours de son premier semestre, clos fin juillet. Il s'attend à une croissance nulle dans la deuxième partie de son exercice. FTB/ACT/