LEGRAND : nette baisse à l'ouverture après des résultats décevants et l'abaissement des objectifs

06/11/2014 - 09:29 - Option Finance

(AOF) - Legrand dévisse de 5,01% à 39,965 euros dans les premiers échanges et enregistre ainsi la plus forte baisse du CAC 40. Le groupe a publié ce jeudi avant bourse des résultats en demi-teinte au titre de ses neuf premiers mois d'exercice. Son résultat net part du groupe a cédé 1% à 398,3 millions d'euros. Le résultat opérationnel ajusté s'est, lui aussi, replié de 1% à 663,2 millions d'euros, ne représentant plus que 20% du chiffre d'affaires contre 20,2% un an plus tôt. Enfin, le chiffre d'affaires du groupe d'infrastructures électriques pour le bâtiment a très légèrement progressé de 0,16% à 3,324 milliards d'euros. Hors effets de change et de périmètre, la croissance organique s'est établie à +0,8%. En revanche, le seul troisième trimestre a mis en évidence un ralentissement de la croissance organique des ventes de Legrand. Sur l'ensemble de ses marchés, celle-ci ont reculé de 0,3% hors effets de périmètre et de change. Si elles ont accéléré leur hausse aux Etats-unis & Canada (+2% contre +1,3% sur neuf mois), elles ont baissé de 0,6% dans les "nouvelles économies" (pays émergents) contre une hausse de 2,6% depuis janvier. En France, la situation s'est aggravée sur la dernière période (-3,5% contre -2,4% sur neuf mois). Concernant ses perspectives, le groupe s'appuie sur un abaissement de ses anticipations macroéconomiques et dit maintenir ses objectifs annuels tout en visant désormais leur borne basse. Le groupe attendait une croissance organique de ses ventes comprise entre 0 et 3% sur l'année 2014, et une marge opérationnelle ajustée entre 19,8% et 20,2% du chiffre d'affaires.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial de l'équipement électrique basse tension pour le bâtiment, avec 6 % des parts d'un marché très fragmenté ; - Portefeuille complet, organisé en quatre divisions, le contrôle et la commande , le management du câble, la distribution d'énergie et le VDI/Dataco, les 2/3 des ventes provenant de produits n°1 ou 2 sur leurs marchés ; - Chiffre d'affaires bien réparti entre l'Europe (50 %, dont 21 % pour la France et 11 % pour l'Italie), l'Amérique du Nord (17 %) et le reste du monde (33 %) ; - Stratégie de croissance externe dans les marchés des particuliers et de la construction commerciale, et dans la rénovation, aux dépens de l'industrie, ce qui limite la dépendance aux cycles économiques ; - Développement sur le marché en pleine croissance de la domotique : équipements plus sophistiqués, plus esthétiques, et donc à plus forte valeur ajoutée et à plus forte rentabilité ; - Capacité à maintenir ses marges malgré le recul des ventes grâce à une politique d'innovation générant un fort pouvoir de prix ; - Redressement de la situation financière salué par les agences de notation ; - Distribution aux actionnaires élevée avec un taux de 52,5 %.

Les points faibles de la valeur

- Forte exposition au ralentissement économique en Europe, notamment sur ses deux premiers marchés européens, la France et l'Italie (pays contributeurs à la moitié du bénéfice d'exploitation), compensé par les hausses des ventes en Amérique du nord, en Chine, en Inde et au Moyen-Orient ; - 60 % des ventes réalisées dans le non-résidentiel, segment profitant plus tardivement de la reprise économique que le résidentiel ; - Forte sensibilité à la cherté de l'euro par rapport aux autres monnaies, malgré l'équilibre entre les ventes et les coûts en monnaie locale ; - Difficultés économiques en Italie et en France ; - Taux d'imposition réel supérieur à celui de ses concurrents, tels Schneider ou Assa Abloy's ; - Cherté de la valeur, avec un cours à ses plus hauts historiques, à plus de deux fois le prix d'introduction en 2006.

Comment suivre la valeur

- Risque de difficultés à maintenir une rentabilité élevée avec une faible croissance organique des ventes ; - Croissance externe maintenue, ciblant les sociétés leaders sur leur marché dans les économies émergentes, avec une enveloppe maintenue entre 300 et 500 millions d'euros par an ; - Impact sur les résultats des acquisitions récentes (Lastar aux US, Neat en Espagne, SJM à Singapour) ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une croissance des ventes comprise entre 0 et 3 % et d'une marge opérationnelle entre 19,8 et 20,2 % ; - Flottant accru (90,7 %) suite à la sortie définitive de KKR et partielle de Wendel (5,5 % du capital). Rumeurs récurrentes sur d'autres évolutions du capital renforcées par l'offre de Schneider sur Invensys.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Le Gimélec, syndicat professionnel des industriels de l'équipement électrique, et le Symop, syndicat des machines et technologies de production, appellent à la transformation numérique de l'appareil productif français, pour enrayer le sous-investissement industriel. Les technologies de l'usine connectée ou 4.0 sont déjà bien présentes chez certains professionnels comme ABB, Bosch, Schneider, ou Siemens, avec une offre d'automatismes et de robots visant à accroître la productivité et la flexibilité de l'industrie. Les deux syndicats préconisent une relance des investissements dans l'appareil productif d'au moins 5 milliards d'euros par an, pendant cinq à sept années, et recommandent également une meilleure structuration de l'offre d'outils de production pour faire émerger une véritable filière. FTB/ACT/