CGG flambe sur des perspectives rassurantes

06/11/2014 - 10:07 - Option Finance

(AOF) - CGG bondit de 17,44% à 5,191 euros malgré des résultats trimestriels en forte baisse. Les investisseurs sont rassurés par les perspectives du spécialiste français des services et équipements géophysiques. En premier lieu, le groupe en phase de transformation s'est dit suffisamment armé pour affronter les vents contraires qui secouent actuellement le secteur pétrolier. Par ailleurs, CGG, qui a renégocié ses crédits, a rejeté l'hypothèse d'une éventuelle augmentation de capital. Enfin, le groupe a confirmé que ses résultats du second semestre surpasseraient ceux du premier. Preuve de sa confiance, CGG a confirmé son objectif d'améliorer sa marge d'Ebit de 400 points de base en 2016. Toutes ces déclarations ont donc relégué au second plan des résultats dégradés. Au troisième trimestre, le groupe a enregistré une perte nette de 116 millions de dollars, contre un bénéfice de 4 millions un an plus tôt. Le résultat d'exploitation (Ebit) avant charges non récurrentes a atteint 40 millions de dollars, contre 95 millions au troisième trimestre 2013 tandis que son chiffre d'affaires s'est replié de 24% à 694 millions.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Un des leaders des services géophysiques et sismiques intégrés (30 % du marché mondial devant Western Geco, filiale de Schlumberger) et leader mondial des équipements géophysiques à travers sa filiale Sercel (60 % du marché mondial) ; - Taille critique dans chacun de ses métiers (43 % du chiffre d'affaires dans l'acquisition sismique, 22 % dans l'équipement sous la marque Sercel et 34 % dans la géosciences) ; - Stratégie de différenciation technologique via l'innovation et la modernisation de la flotte ; - Rationalisation du nombre de partenaires maritimes par la création de joint-ventures pour la gestion des navires sismiques, avec Eidesvik en 2011, Louis Dreyfus Armateurs début 2013 ; - Taux élevé -93 %- de l'utilisation des navires en début d'année, la flotte étant répartie entre les contrats exclusifs (79 %) et les multi-clients (21 %) ; - Retombées positives du rachat des actifs Geoscience de Fugro, avec l'obtention d'un contrat majeur et de long terme de gestion de bases de données ; - Bonne flexibilité financière.

Les points faibles de la valeur

- Activité soumise au risque géopolitique ; - Secteur ultra-cyclique situé au début de la chaîne des services pétroliers et donc très sensible aux réductions d'investissement ; - Marchés mondiaux de la sismique et des équipements attendus en forte baisse en 2014 ; - Méfiance des investisseurs après deux avertissements sur résultats en 2013 et le refus du management de donner des prévisions pour l'exercice en cours ; - Risque d'abaissement de la note de crédit. - Cours proche de son plus bas historique.

Comment suivre la valeur

- Forte dépendance aux investissements des compagnies pétrolières ; - Retombées du plan de rééquilibrage du portefeuille d'activités, de génération de liquidités et d'une meilleure efficacité devant aboutir à une hausse de la marge opérationnelle de 4 % d'ici 2016 ; - Retombée de contrats dans l'offshore brésilien, après la mise aux enchères du gisement de Libra ; - Réduction de l'exposition à la branche acquisition, peu rentable, par les cessions programmées de 5 navires sur 18 et des activités d'acquisition terrestre en Amérique du nord ; - Accélération des réductions de coûts avec une baisse de 10 % des effectifs dans le monde ; - Résultats de la joint-venture créée avec le russe Sovcomflot spécialisée dans les données sismiques des eaux arctiques ; - Rumeurs d'intérêt de l'américain Baker Hughes mais éventualité d'une OPA limitée en raison de la présence du FSI (6,5 % des actions et 11,3 % des droits de vote) et de l'Institut français du pétrole (4,2 % et 8 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) les tensions au Moyen-Orient pèsent moins sur le cours de pétrole que le ralentissement de la demande et une production plus abondante grâce au pétrole de schiste d'Amérique du Nord. L'AIE a donc révisé à la baisse son estimation de la demande mondiale pour 2014 et 2015. Elle prévoit désormais que la consommation mondiale de pétrole n'augmentera cette année que de 900.000 barils par jour (b/j), pour s'établir à 92,6 millions de barils, soit 150.000 de moins que prévu précédemment. Cette révision provient essentiellement du ralentissement économique en Europe et en Chine. En 2015 la consommation devrait progresser de 1,2 million de b/j, soit 100.000 de moins que les estimations précédentes. FTB/ACT/