ATOS confirme ses objectifs annuels après un troisième trimestre porté par les acquisitions

07/11/2014 - 08:45 - Option Finance

(AOF) - Atos a publié vendredi matin un chiffre d'affaires en hausse de 5,9% au titre du troisième trimestre, pour atteindre 2,209 milliards d'euros. La société de services informatiques a vu chacun de ses segments d'activité progresser au cours de la période, excepté sa filiale Worldline introduite à la Bourse de Paris fin juin dernier. En termes organiques (hors effets de change et de périmètre), le chiffre d'affaires trimestriel du groupe dirigé par Thierry Breton s'est en revanche légèrement replié (-0,9%), victime de la dégradation de l'euro face à la livre sterling et du rachat de Bull en cours. Dans le détail, l'infogérance a progressé de 4,4% à 1,124 milliard d'euros, le conseil & intégration de systèmes a crû de 5,3% et l'activité de big data & cybersécurité a crû de près de 14%. La contribution de Wordline a, elle, cédé 0,7% à 272 millions d'euros. Hors effets de périmètre et de change, la situation est plus contrastée, les deux premières activité du groupe ayant affiché un repli de leur chiffre d'affaires. Au 30 septembre 2014, le carnet de commandes était de 16,3 milliards d'euros, intégrant la contribution de Bull pour 0,9 milliard d'euros, indique Atos. Concernant le rachat de Bull, Atos détient désormais 95,6% de la société, ce qui permet désormais son intégration fiscale. Atos lance donc une offre publique de retrait suivie d'un retrait obligatoire sur les actions Bull qui doit être finalisé avant la fin de l'année 2014. Enfin, Atos a confirmé ses objectifs pour l'exercice annuel 2014. Il table toujours sur une croissance d'environ 5% de son chiffre d'affaires, en prenant en compte la contribution de Bull pour 4 mois. En revanche, il devrait être quasiment stable hors effets de change et de périmètre. Il attend aussi toujours un taux de marge opérationnelle de 7,5 à 8% du chiffre d'affaire sen intégrant Bull sur 4 mois.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Huitième mondial des prestataires de services informatiques, deuxième européen dont le profil a été revu après l'OPA amicale, à l'été 2014, sur Bull : 47 % du chiffre d'affaires dans les services, 33 % dans le consulting et l'intégration de systèmes, 11 % dans les paiements sécurisés avec Worldline, 5 % dans le Big data et la sécurité, avec Canopy et 4 % dans le Cloud ; - Portefeuille géographique essentiellement européen (19 % Allemagne, Royaume-Uni 17 %, Bénélux et Scandinavie 15 %, Europe centrale 10 %, Espagne 4 %), la France pesant encore 22 % des facturations et l'Amérique du nord 6 % ; - Qualité du management, notamment dans la gestion des acquisitions, et gains réguliers de parts de marché ; - Cession de la filiale WSDS, spécialisée dans l'activité support, et introduction en Bourse réussie de 30,6 % du capital de la filiale Wordline, ce qui allègera la situation financière ; - Rachat d'actions et hausse du dividende en 2014.

Les points faibles de la valeur

- Encore trop de différences dans la rentabilité des différentes divisions ; - Peu d'avantages compétitifs sur les activités Consulting et Intégration de systèmes ; - Insuffisance persistance de la rentabilité en France ; - Présence offshore (délocalisation dans les pays à bas coûts) insuffisante comparée à celle de ses concurrents malgré les efforts récents ; - Activité encore trop focalisée sur le segment très concurrentiel des datacenters.

Comment suivre la valeur

- Avancées de l'intégration opérationnelle de Bull (80 M de synergies attendues d'ici la fin 2015) et maintien des objectifs d'ATOS " Ambition 2016 " : croissance organique des ventes entre 2 et 3 % par an par un doublement du chiffre d'affaires aux Etats-Unis et une croissance annuelle de 15 % en moyenne dans les émergentes ; hausse de la marge opérationnelle entre 8,5 et 9,5 % et flux de trésorerie annuel proche de 500 M ; - Réalisation de l'objectif 2014 d'une hausse du chiffre d'affaires et d'une nouvelle amélioration de la marge opérationnelle, entre 7,5 % et 8 % (avant intégration de Bull) ; - Caractère spéculatif atténué par l'entrée de Siemens au capital d'Atos (à hauteur de 14,6 %) et la dilution consécutive de PAI Partners (21,1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

La publication des résultats semestriels des SSII françaises confirme que les conditions de marché s'améliorent mais que la croissance demeure atone. Certaines SSII parviennent toutefois à tirer leur épingle du jeu. C'est le cas du leader français, Capgemini, dont le chiffre d'affaires a progressé de 4,7%. Toutefois cette progression provient surtout de l'intégration d'Euriware, l'ex-SSII du groupe Areva. A périmètre constant, la croissance se limite à 1,5% (1,9% pour le seul second trimestre). Quant à Atos, troisième sur le marché français derrière IBM, son volume d'activités a reculé de 2% sur un an en France, et a également subi de mauvaises performances au Benelux et dans les pays nordiques. La marge opérationnelle est tombée à 0,2% en France sur les six premiers mois de l'année, contre 1,6% un an plus tôt. Le rachat de Bull devrait lui permettre d'enrayer son déclin sur le marché français. En revanche, Sopra (septième dans l'Hexagone derrière Accenture) confirme sa solidité avec un chiffre d'affaires français en hausse de 2,5 % sur un an et une marge opérationnelle en nette amélioration (elle passe de 7,5% à 8,3% en un an). Suite à l'absorption de Steria, le chiffre d'affaires du nouvel ensemble dépassera le seuil de 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel en France, devançant ainsi Atos. FTB/ACT/