CREDIT AGRICOLE repousse sa restructuration (Presse)

10/11/2014 - 09:05 - Option Finance

(AOF) - Selon une information des Echos, le projet consistant à transférer l'organe central du véhicule coté Crédit agricole SA (Casa) vers les caisses régionales, a été repoussé. Selon le quotidien, le groupe bancaire espérait boucler sa réorganisation interne avant la prise en charge par la Banque centrale européenne (BCE) de la supervision des 130 établissements bancaires les plus importants de la zone euro. "Un chantier très lourd et très technique " qui a pris du retard. Le coût de l'opération, pour les caisses régionales, freinerait notamment la bonne marche du projet. En effet, selon une source du dossier cité par le quotidien économique, l'indemnisation s'élèverait à "au moins" 5 milliards d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Fortes positions en France et en Europe. Premier banquier de détail en France, par les dépôts des ménages (25 % du marché) et premier en Europe, par les revenus bancaires, sous les marques Crédit agricole et LCL ex-Crédit Lyonnais. Numéro 1 de la gestion collective en France et en Europe sous la marque Amundi ; - Organisation en 6 pôles : la banque de proximité en France - Caisses régionales d'une part, LCL d'autre part-, la banque de proximité à l'international, essentiellement en Italie, le pôle épargne et assurances, les services financiers spécialisés (leasing, factoring...) et la banque de financement ; - Retour à une forte rentabilité depuis 2013 ; - Amélioration de la rentabilité de la banque de détail en France (55 % des revenus et 82 % du bénéfice d'exploitation) ; - Fin des déboires au Portugal - Renforcement de la solidité financière avec un ratio de "Common EquityTier One" de 11,2 % pour l'ensemble du groupe et de 10 % pour la structure cotée, au-dessus du minimum exigé de 9 % par Bâle 3 ; - Retour au versement d'un dividende au titre de 2013.

Les points faibles de la valeur

- Complexité des comptes impactés par des éléments exceptionnels - cessions d'actifs, opérations de bilan ; - Faiblesse persistante du réseau international, malgré le nettoyage opéré en 2013 ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Risque d'amendes par la Commission européenne et par les Etats-Unis ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée, et le groupe Crédit Agricole.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Réalisation du plan stratégique 2014-2016 - renforcement de la position de leader européen dans la banque de détail avec redressement de la filiale italienne Cariparma et programme d'investissements de 3,7 Mds, synergies de revenus, réduction des coûts ; - Rumeurs de simplification de la structure capitalistique, caractérisée aujourd'hui avec participations croisées (Crédit agricole SA détenant 25 % du capital des caisses régionales, celles ci possédant 56,2 % du capital de CASA).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Standard & Poor's estime que le produit net bancaire (PNB) des grandes banques d'investissement internationales devrait reculer de 5% à 10% cette année, par rapport à 2013, et devrait rester stable en 2015. Le PNB des quinze premières banques d'investissement internationales a déjà diminué de 11% au premier semestre. Ce recul provient à la fois du durcissement de la réglementation du secteur, qui se manifeste par une progression du coût des litiges, et d'une faiblesse persistante de la volatilité monétaire. L'agence de notation indique que, pour compenser des revenus plus faibles, les principales banques d'investissement devront, durant les douze prochains mois, baisser leurs coûts, limiter leurs activités à faible rendement ou non stratégiques et réallouer leurs fonds propres vers des activités plus rentables. FTB/ACT/