SAFRAN et AVIC signent un accord relatif à la création d'une société commune dans les turbopropulseurs en Chine

11/11/2014 - 08:15 - Option Finance

(AOF) - Safran et AVIC via leurs sociétés respectives Snecma et SAIC, ont signé un accord cadre relatif à la création en Chine d'une entité commune dans le domaine des turbopropulseurs pour avions commerciaux. L'objectif de cette coopération est de concevoir, tester et produire des turbines de puissance et des tubes à flamme pour le compte des deux maisons mères. Prenant la forme d'une société 50/50 entre Snecma et SAIC, l'entité sera localisée en Chine, comptera à terme une cinquantaine d'ingénieurs spécialisés et disposera de moyens de conception, d'essais et de production. L'accord vient, par ailleurs, prolonger les nombreux autres partenariats établis depuis plus de 30 ans entre Safran, AVIC et les sociétés de l'industrie aéronautique et de l'aviation civile chinoises. Il complète notamment les accords passés entre AVIC et plusieurs sociétés de Safran : comme le moteur Ardiden 3C/WZ16 (développé dans le cadre d'une coopération entre Turbomeca et AVIC Dong'An), les avions COMAC ARJ21 (pourvus de systèmes de commandes de vol Sagem) et le C919 (équipés de moteurs LEAP de CFM International, d'une nacelle Nexcelle et de systèmes de câblages Labinal).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Equipementier aéronautique issu de la fusion Snecma-Sagem, organisé en quatre divisions, la propulsion (53 % du chiffre d'affaires), l'équipement aéronautique (28 %), la défense (8,9 %) et la sécurité (10 %) ; - Stratégie de croissance claire : priorité à l'aviation civile, renforcement et développement de ses leaderships dans la Propulsion, les Equipements aéronautiques, renforcés avec l'achat des activités de distribution électrique pour cockpit d'Eaton Aerospace, et la Sécurité (marché peu cyclique avec une croissance à 2 chiffres) ; - Partenariat historique (jusqu'en 2040) avec GM sur le moteur civil le plus vendu au monde, CFM56, un catalyseur de croissance pour Safran qui sera remplacé d'ici 2019 par le Leap ; - Récurrence du chiffre d'affaires dans l'après-vente pour moteurs civils (plus de la moitié des revenus) et à rentabilité élevée ; - Après de lourds efforts en R&D (l'un des tous premiers dépositeurs de brevets en France), capitalisée à 60 % en 2013, vers une stabilisation puis un recul à 1,1 Md en 2016, contre 1,3 Md ; - Visibilité des résultats futurs avec des commandes supérieures à près de 4 fois les ventes, cash flows récurrents élevés, situation financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Manque de taille critique, face à l'éventuelle émergence d'un géant EADS-BAE ; - Sensibilité aux monnaies américaine, brésilienne et indienne ; - Poids sur la rentabilité opérationnelle 2015-2018 du lancement industriel du Leap ; - Pressions sur les besoins en fonds de roulement, dues aux retards de paiement des administrations ; - Valeur chère en Bourse, avec un cours à ses plus hauts depuis 13 ans et un risque lié à une sortie partielle de l'Etat.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité aux projets de consolidation du secteur européen -projet avorté de fusion entre EADS et BAE, négociations pour des échanges d'actifs avec Thales ; dossier Zodiac... ; - Capacité de résistance sur les prix lors des négociations tarifaires avec les constructeurs aéronautiques ; - Réponse des clients au moteur LEAP, successeur du CFM 56 ; - Retombées des investissements, en croissance externe et interne, au Brésil, 6ème économie mondiale aux besoins solvables et élevés en défense, sécurité et optronique ; - Réalisation des objectifs 2014 : hausse de 5 % des ventes et " légèrement supérieure à 10 % du résultat opérationnel " ; - Valeur non opéable, l'Etat détenant encore 22,4% des titres, devant les salariés (14,5 % et 22,1 % des droits de vote).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Au premier semestre 2014, le chiffre d'affaires de l'industrie aéronautique française, qui représente toujours l'une des plus gros fortes contributions aux exportations françaises, a progressé de 4,3% par rapport au premier semestre 2013. Les ventes d'Airbus pèsent pour près de 50% de ces exportations. Le constructeur bénéficie de la hausse du transport aérien (+ 4,8% par an en moyenne), des besoins croissants en équipements neufs dans les pays émergents et du renouvellement de flottes, trop consommatrices de carburant, dans les pays matures. Sur le premier semestre 2014 ce sont néanmoins les ventes de satellites et d'hélicoptères qui sont devenues le moteur principal des exportations aéronautiques. Le dynamisme des exportations de satellites au Luxembourg, en Russie et en Inde, ainsi que les ventes d'hélicoptères en Angola, ont soutenu l'activité. Sur le plan mondial, Airbus et Boeing représentent désormais à eux deux 30% des profits du secteur (soient 26,4 milliards de dollars), contre 16% en 2007. Cette sensible progression provient essentiellement des progrès réalisés par l'avionneur français sur le plan de la rentabilité. FTB/ACT/