EIFFAGE avertit sur son chiffre d'affaires 2014

12/11/2014 - 18:32 - Option Finance

(AOF) - Eiffage a dévoilé, après la clôture des marchés, un chiffre d'affaires en repli de 4,1% à 3,6 milliards d'euros pour le compte du troisième trimestre. Un repli essentiellement dû à son activité "Travaux publics" dont les revenus se sont contractés de 11,2% sur la période à 1,11 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires de sa branche "Construction" est également en recul, dans des proportions moindres, de 2,7% à 894 millions d'euros tout comme le pôle " Energie " qui cède 2,2% à 744 millions d'euros. En revanche, les revenus liés à l'activité Concessions progressent de 3,8% à 678 millions d'euros. En raison de cette performance relativement décevante, le groupe de BTP et de concession a prévenu qu'il s'attendait désormais à une légère baisse de son chiffre d'affaires en 2014 en raison d'une contraction plus forte que prévu de la commande publique de routes. Eiffage envisage toujours, en revanche, une progression de son résultat opérationnel courant et de son résultat net cette année, ainsi qu'une diminution de son endettement net.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Quatrième européen et deuxième français du BTP intervenant dans les travaux publics (30 % des revenus), l'énergie (22 %), la construction (21 %), les concessions (16 %), le métal (6 %) et l'immobilier (5 %) ; - Deuxième français et troisième européen des concessions autoroutières ; - Rééquilibrage du portefeuille, depuis l'acquisition d'Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APPR), vers des activités résilientes et récurrentes ; - Visibilité de l'activité, avec un carnet de commandes d'un montant équivalent au chiffre d'affaires annuel. - Contraintes budgétaires dans les pays européens favorables aux projets de concessions et de PPP (Partenariat Public / Privé), très rentables pour le groupe (16 % des revenus mais 72 % du bénéfice opérationnel) ; - Signature avec l'Etat d'un contrat de plan 2014-2018 pour les filiales autoroutières avec une hausse programmée des tarifs ; - Forte culture d'entreprise et actionnariat salarié fort ; - Bonne maîtrise de l'endettement, logé essentiellement dans l'activité concessions, en voie de refinancement ; - Flottant élargi depuis le départ de Groupama.

Les points faibles de la valeur

- Marge opérationnelle encore insuffisante dans les division énergie et travaux publics en France ; - Faible visibilité sur l'évolution du trafic routier, en recul depuis deux ans, et abandon des grands chantiers des lignes TGV; - Pratiques anti-concurrentielles condamnées par la justice ; - En France, sensibilité aux dépenses publiques qui devraient baisser en 2014 et recul net des chiffres d'affaires travaux, énergie, métal et construction ; - Faiblesse du chiffre d'affaires de la division énergie en Europe ; - Faible présence à l'étranger (16 % du CA dont 13 % pour l'Europe).

Comment suivre la valeur

- Partie de l'activité sensible à la conjoncture économique, au niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et au climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers) ; - Sensibilité boursière aux déclarations du concurrent Vinci ; - Attente pour l'automne du feu vert de Bruxelles au plan de relance des autoroutes (930 M pour APRR) ; - Reprise du désendettement -objectif de 2 Mds-, initié par la déconsolidation du partenariat public-privé du Centre hospitalier sud francilien ; - Réalisation de l'objectif 2014 d'une hausse de 1 % du chiffre d'affaires et d'une amélioration de la marge opérationnelle et du résultat net ; - Valeur non opéable, les salariés détenant 28 % du capital, devant la BPI (16,5 % du capital), très présente dans les choix stratégiques.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La chute des mises en chantier de logements neufs en France se poursuit, ces dernières ayant même atteint leur plus bas niveau depuis 1998. Entre les mois de mai et juillet 2014, elles ont affiché un recul de 13,3% sur un an, pour s'établir à 73.468 unités. Sur les douze mois écoulés entre août 2013 et juillet 2014, le recul du nombre de logements neufs mis en chantier est moins notable et s'établit à 10,8%, pour 305.079 unités. Quant au nombre de permis de construire, qui indique l'évolution des futures mises en chantier, sa diminution s'est limitée à 1,1% entre mai et juillet, à 101.885 unités. Ils enregistrent même une nette amélioration, car à fin mai les permis de construire des trois mois écoulés étaient en repli de 16,1%. Sur douze mois, la baisse des permis de construire atteint 17% à fin juillet (contre 20,7% à fin mai) à 391.474 unités. La Fédération française du bâtiment (FFB) évalue à 20% la chute de l'activité dans le bâtiment depuis 2008. Ce secteur emploie 1,150 million de salariés et représente près de 5% du PIB de la France. FTB/ACT/