SOLVAY : résultats trimestriels en progression et objectifs 2014 réaffirmés

13/11/2014 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - Solvay a généré au troisième trimestre un résultat net part du groupe de 115 millions d'euros, en hausse de 25%, et un bénéfice brut courant (Rebitda) de 458 millions d'euros, en hausse de 9,5%. Les résultats du groupe chimique ont notamment bénéficié de la hausse des volumes, de sa croissance externe et de la hausse des prix. Le groupe de chimie a précisé que sa marge s'est améliorée grâce à l'ensemble des segments opérationnels, à 17,7% du chiffre d'affaires net, en amélioration de 26 points de base. Le chiffre d'affaires est ressorti à 2,585 milliards d'euros, en progression de 7,9% grâce à la progression des volumes (+5%) et à un effet périmètre positif (+2%). Les prix sont stables. Commentant ces résultats, le directeur général Jean-Pierre Clamadieu a déclaré que ces " bons résultats " reflètent les effets de la transformation en cours et l'évolution de son portefeuille d'activités. " Les démarches d'excellence engagées nous permettent de préserver notre pricing power et de compenser l'inflation ", a-t-il précisé. A propos de ses perspectives, Solvay reste confiant pour 2014 et a confirmé son objectif de croissance du bénéfice brut courant (Rebitda) dans une fourchette qualifiée de " high single-digit " (entre 5% et 10%). Le groupe, tout en étant attentif aux contextes macro-économique et géopolitique qui restent difficiles et incertains, prévoit de réaliser des résultats en croissance au quatrième trimestre par rapport à l'année dernière et de générer un niveau de free cash-flow élevé.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe franco-belge " pure player " de la chimie de spécialités après la vente des activités pharmaceutiques à Abbott et le rachat de Rhodia en 2011, numéro en France devant Arkema ; - Forte présence à l'international -42 % en Europe, 20 % en Amérique du Nord, 10 % en Amérique du sud (présent au Brésil depuis 90 ans) et 26 % ailleurs (depuis 30 ans en Chine)- qui sera renforcée par l'acquisition, pour 1 Md, de l'américain Chemlogics, spécialiste de la chimie pour extraction de pétrole/gaz ; - Très large palette de produits dans la chimie et les plastiques, destinés à des marchés variés, comme les biens de consommation, la construction, l'automobile, l'énergie, l'eau, l'environnement ou l'électronique ; - 90 % du CA réalisé dans des activités où le groupe est parmi les trois leaders mondiaux du secteur ; - Capacité à répercuter la hausse des matières premières et du dollar sur ses prix, et donc à préserver ses marges ; - Création de valeur fondée sur l'innovation qui contribuera à 30 % de la croissance de la rentabilité opérationnelle sur la période 2012-2016 ; - Management reconnu pour sa qualité ; - Structure financière très saine destinée prioritairement aux investissements.

Les points faibles de la valeur

- Groupe belge encore peu connu des investisseurs français, notamment particuliers, malgré le rachat de Rhodia ; - Sensibilité à la conjoncture européenne, notamment dans la construction et l'automobile, débouchés des polymères et des " essential chemicals " ; - Forte dépendance au prix des matières premières, et plus particulièrement à celui des dérivés du pétrole (benzène...) ; - Extinction progressive de l'activité de vente de crédits carbone avec l'arrêt du protocole de Kyoto qui a pesé sur l'activité énergie ; - Résultat net semestriel 2014 impacté par les dépréciations sur le projet de société commune avec Ineos dans le vinyle.

Comment suivre la valeur

- Valeur cyclique et volatile ; - Probables acquisitions, dans les pays émergents ou en Amérique du nord ; - Risques de concurrence des dérivés des gaz de schiste sur le polyamide et le PVC en Europe et des pays émergents dans le domaine des polymères de spécialité ; - Mise en place de " programmes d'excellence " visant pour 2016 à un niveau de marge de 18 % en 2016 et d'un excédent brut d'exploitation de 2,3 à 2,5 Mds ; - Retombées en termes de synergies et d'économies du partenariat dans le PVC avec INEOS, sous forme de joint-venture à parts égales et attente du feu vert de la Commission européenne ; - Croissance externe à venir, avec 700 à 800 M investis annuellement, dont les 2/3 dans les " advanced materials " et les " consumer chemicals " ; - Vers une cession de Eco Services ; - Réalisation de l'objectif 2014 d'une hausse de 10 % de l'excédent brut d'exploitation ; - Tenue des objectifs 2014, d'une amélioration de la rentabilité opérationnelle entre 6 et 9 % ; - Valeur cotée sur Euronext Paris et Bruxelles, non opéable car détenue à 30 % par la société de portefeuille belge Solvac.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Les chimistes ont enregistré des performances mitigées au second trimestre 2014. Le leader mondial, BASF, qui a affiché des revenus quasi stables à 18,46 milliards d'euros, subit des effets de change négatifs mais anticipe toujours une légère augmentation de son bénéfice opérationnel ajusté sur l'ensemble de l'année. Le belge Solvay a pâti d'une perte nette de 292 millions d'euros, liée à des événements exceptionnels, sur le second trimestre. Le groupe a néanmoins publié une hausse de 1,4 point de sa marge au deuxième trimestre (à 18,4%), et table sur une hausse de 7 à 9% de son Ebitda cette année. Le français Arkema a publié un Ebitda en chute de 24,5% au deuxième trimestre et des ventes en recul de 6,7%. Moody's a abaissé sa perspective de "stable" à "négative", tout en laissant sa note à long terme à "Baa2", après l'annonce par celui-ci du rachat de Bostik, la filiale d'adhésifs de Total. L'agence de notation s'attend notamment à ce que l'opération affaiblisse sa situation financière. Quant à l'américain DuPont, il a enregistré des résultats inférieurs aux attentes des analystes au second trimestre. Ses bénéfices ont atteint 1,07 milliard de dollars, contre 1,03 milliard un an avant. Les ventes ont reculé de 1%, à 9,71 milliards de dollars.

Pharmacie - Santé

Les stratégies de scission sont actuellement à l'oeuvre dans le secteur. Bayer a annoncé la mise en Bourse de son activité plastique, Bayer MaterialScience, pour mieux se concentrer sur les sciences de la vie, qui offrent un meilleur retour sur investissement potentiel. Pfizer, qui présentera pour la première fois cette année des comptes individualisés pour ses trois grandes divisions pharmaceutiques, pourrait également scinder ses activités. Alors que les brevets des médicaments " blockbusters " sont menacés d'extinction et que les géants pharmaceutiques sont à la recherche de nouvelles sources de revenus, les opérations de fusion se multiplient. Abbvie mène une OPA sur le britannique Shire, qui donnera naissance au dixième groupe pharmaceutique mondial en termes de chiffre d'affaires. Pfizer tente, lui, de racheter AstraZeneca. FTB/ACT/