LAGARDERE : activité en repli organique au troisième trimestre 2014

13/11/2014 - 18:04 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires de Lagardère a progressé de 1,4% en données brutes au troisième trimestre pour ressortir à 1,903 milliard d'euros, la hausse de 5,5% de son premier pôle Lagardère Services ayant plus que compensé la baisse de ses autres activités. En données comparables, (i.e. hors effets de change et de périmètre) le revenu du groupe de médias a reculé de 1,2%. Lagardère explique que l'effet de devise est négligeable, mais que l'effet de périmètre positif s'est élevé à 46 millions d'euros. Concernant ses perspectives, le groupe d'Arnaud Lagardère a maintenu sa prévision d'un résultat opérationnel de son activité Média en hausse de 0 à 5% en 2014 à change constant.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Holding diversifiée intervenant dans les médias (division Active pour la presse et l'audiovisuel - Elle, le JDD, Paris Match, Télé7jours, Europe 1, - et Lagardère Entertainment pour la production audiovisuelle), dans la distribution (Services : réseaux de librairies et de presse, notamment dans les aéroports) et dans l'édition (Publishing : marques Stock, Grasset, Astérix, Anaya, troisième mondial), ainsi que dans la gestion des droits sportifs (Unlimited) ; - Profil désormais proche d'un pure player des médias, avec quatre branches d'activités détenues à 100% (54 % pour Services, 26 % pour Publishing, 7 % pour Unlimited et 5 % pour Active) ; - Bonne tenue de la division Publishing, tirée par la littérature générale en France et aux Etats-Unis (1er éditeur de best-sellers) et des activités de production télévisuelle, renforcées par le rachat de Réservoir Prod ; - Réussite de la diversification dans la distribution dans les aéroports, qui compense le recul continu de la distribution presse ; - Très bonne situation financière après les cessions dans EADS, Canal+France et Amaury ; - Distribution exceptionnelle en 2014 après la cession de la position dans Canal+France.

Les points faibles de la valeur

- Forte décote en Bourse en raison du maintien de participations minoritaires et du manque de visibilité sur la cession de ses activités jugées non stratégiques ; - Taille européenne encore insuffisante dans la production audiovisuelle, malgré un rang de leader en France dans le métier des séries, fictions et émissions de flux ; - Encore un manque de crédibilité de la branche Sports (Unlimited) depuis sa création en 2007, malgré d'importants investissements par acquisitions ; - Dans la division Publishing, bras de fer avec Amazon pour la distribution des livres aux Etats-Unis ; - Pertes structurelles des parts de marché des magazines face aux autres médias et baisse de leurs recettes publicitaires.

Comment suivre la valeur

- Exécution du plan stratégique 2014-2018 : croissance organique de 3 %, grâce au renouvellement des programmes scolaires en France, et au potentiel du réseau aéroportuaire ; croissance annuelle de 5 % en moyenne du bénéfice opérationnel ; acquisitions pour un montant total de 500 M, dont la moitié dans la distribution dans les aéroports, le reste dans la production audiovisuelle et le publishing ; - Issue du conflit avec Amazon aux Etats-Unis sur la distribution des titres Hachette ; - A suivre les actions de l'investisseur activiste américain Guy Wyser-Pratte (0,53% du capital depuis 2010) : volonté de se faire élire au conseil d'administration pour faire évoluer la stratégie, la gouvernance et le statut de commandite par actions de l'intérieur ; - Atteinte, en 2014, d'un bénéfice opérationnel pour la division Sport ; - Réalisation de l'objectif d'une hausse de 0 à 5 % du résultat opérationnel 2014 ; - Aucun caractère spéculatif en raison du statut de commandite par action (OPA impossible).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La presse écrite française a continué à éprouver des difficultés l'an passé. Le chiffre d'affaires du secteur (quotidiens et magazines) a, en effet, perdu 5,3% en 2013, atteignant 8,25 milliards d'euros. C'est la sixième année consécutive de baisse d'activité pour le secteur. Cette évolution négative a surtout été provoquée par une baisse des recettes publicitaires, qui n'a pu être compensée par la progression des recettes numériques. La Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) estime que ces dernières représentaient à peine 5% du chiffre d'affaires des trois cents plus grands acteurs de la presse en France en 2013. L'an passé les ventes de diffusion (ventes au numéro et abonnements) ont baissé de 3,5% et les recettes publicitaires ont chuté de 8,5%, suite au recul des recettes liées à la vente d'encarts et aux petites annonces, qui souffrent particulièrement de la mauvaise conjoncture. La DGMIC prévoit que le secteur de la presse écrite française est installé de façon durable dans un cycle négatif et que son modèle économique doit se transformer en profondeur. FTB/ACT/