BOUYGUES : résultats en baisse au troisième trimestre, la France pèse sur le BTP et les télécoms

14/11/2014 - 08:25 - Option Finance

(AOF) - Bouygues a publié vendredi matin des résultats globalement en baisse au titre du troisième trimestre. Son résultat net part du groupe a cédé près de 12% à 318 millions d'euros, tandis que son résultat opérationnel a chuté de près de 21% à 420 millions d'euros. Enfin, son chiffre d'affaires s'est légèrement apprécié de 1% à 9,04 milliards d'euros, là où le consensus Reuters attendaient 8,62 milliards d'euros. Sur neuf mois depuis janvier, les activités du groupe de BTP et de médias ont été marquées par une situation difficile dans le secteur français de la construction, compensée par un certain dynamisme à l'international. Du côté de Boygues Telecom, Bouygues s'est félicité de son succès commercial, avec une forte hausse de ses abonnés à l'Internet mobile à très haut débit (4G) mais la concurrence reste difficile, notamment face à Iliad. En termes de perspectives, le groupe table sur un chiffre d'affaires annuel "proche de celui de 2013" pour l'exercice 2014 en cours. Il devrait ainsi ressortir en baisse de -1% à 0% sur un an, précise Bouygues. Bouygues Telecom a par ailleurs confirmé son objectif de générer un solde " EBITDA - Investissements " proche de zéro en 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Holding industriel aux positions mondiales, historiquement dans le BTP puis diversifié dans les médias, les télécoms et l'énergie ; - Trois pôles d'activité sur des cycles économiques différents : la construction avec le numéro mondial Bouygues Construction (37 % du chiffre d'affaires), les routes avec Colas, également leader mondial (40 %), l'ingénierie civile et la promotion immobilière (7 %) ; les médias avec TF1, détenu à 43,7 % (7 % du chiffre d'affaires) et la téléphonie avec Bouygues télécoms (14 %) ; le transport énergétique avec Alstom, détenu à 29,4 % ; - Dans l'activité construction, forte présence dans les émergents ; - Gestion patrimoniale prudente, notamment dans la maîtrise des coûts, issue du caractère familial du groupe ; - Structure financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Décote appliquée en Bourse en raison du statut de conglomérat ; - Part importante de la France dans le chiffre d'affaires ; - Doutes des investisseurs sur la stratégie globale, après l'échec de diversification dans le nucléaire avec Alstom, dont la participation a dû être dépréciée dans les comptes 2013 ; - Très forte cyclicité des activités Construction/Immobilier et Routes par ailleurs sensibles aux dispositifs fiscaux sur l'immobilier ; - Dans la téléphonie, insuffisance de la taille en haut-débit fixe et insuffisance de gains de parts de marché malgré le lancement de l'offre 4G (avantage compétitif avec une couverture des 2/3 de la population française, mais au prix d'une dérive des coûts).

Comment suivre la valeur

- Activité construction et routes influencée par l'état général de l'économie (niveau de confiance des ménages et mises en chantier) et par les actions de relance des gouvernements ainsi que les mesures fiscales ; - Volatilité boursière liée aux annonces sur les télécoms et aux résultats de TF1 ; - Dans la téléphonie, spéculations sur un rapprochement avec Orange ; - Utilisation du cash qui sera tiré de la cession par Alstom de sa branche énergie et incertitudes sur le maintien de la position dans Alstom ; - Pour 2014, atteinte des objectifs, revus en baisse, d'un chiffre d'affaires en baisse de 1 à 2 % ; - Valeur non opéable, la famille fondatrice détenant encore 20,5 % des actions (29,2 % des droits de vote) et les salariés 23,7 % (28,7 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La chute des mises en chantier de logements neufs en France se poursuit, ces dernières ayant même atteint leur plus bas niveau depuis 1998. Entre les mois de mai et juillet 2014, elles ont affiché un recul de 13,3% sur un an, pour s'établir à 73.468 unités. Sur les douze mois écoulés entre août 2013 et juillet 2014, le recul du nombre de logements neufs mis en chantier est moins notable et s'établit à 10,8%, pour 305.079 unités. Quant au nombre de permis de construire, qui indique l'évolution des futures mises en chantier, sa diminution s'est limitée à 1,1% entre mai et juillet, à 101.885 unités. Ils enregistrent même une nette amélioration, car à fin mai les permis de construire des trois mois écoulés étaient en repli de 16,1%. Sur douze mois, la baisse des permis de construire atteint 17% à fin juillet (contre 20,7% à fin mai) à 391.474 unités. La Fédération française du bâtiment (FFB) évalue à 20% la chute de l'activité dans le bâtiment depuis 2008. Ce secteur emploie 1,150 million de salariés et représente près de 5% du PIB de la France. FTB/ACT/