RENAULT a surperformé le marché européen en octobre

18/11/2014 - 09:05 - Option Finance

(AOF) - Les valeurs du secteur automobile sont à surveiller ce matin après l'annonce par l'Association des constructeurs européens d'automobiles d'une hausse de 6,5% des ventes de véhicules neufs en octobre. 1 072 837 voitures ont en effet été immatriculées le mois dernier ans l'Union européenne (hors Malte). Il s'agit du quatorzième mois consécutif de croissance du marché. Au chapitre des constructeurs français, Renault a tiré son épingle du jeu puisque ses ventes ont grimpé de 10,5% (+5,6% pour la marque Renault, +25,1% pour Dacia). En revanche, les ventes de PSA n'ont progressé que de 1,1%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Quatrième constructeur automobile mondial, avec 10 % du parc, présent sous les marques Renault (80% des ventes), Dacia (16%) et Renault-Samsung (3%) ; - Stratégie de déploiement à l'international répartie entre l'Europe, la Russie, la Turquie, l'Algérie et l'Amérique latine pour Renault, l'Europe du nord et l'Asie pour Nissan ; - Croissance fondée sur l'offre de véhicules à prix d'entrée très bas, avec la gamme Entry de Dacia, et sur le gain de parts de marché hors d'Europe (50 % des ventes en Inde, en Chine, au Japon, au Brésil...) ; - Renouvellement des gammes Entry et Renault ; - Positionnement industriel en Asie, avec un doublement des capacités de production en Corée du sud ; - Mutualisation de l'outil industriel de Nissan et Renault ; - Renforcement en Russie avec la montée dans le capital d'Avtovaz (à 67,1 % à mi-2014) qui contrôle 40 % de son marché ; - Distribution directe aux actionnaires, à partir de 2014, des dividendes issus de ses diverses participations.

Les points faibles de la valeur

- Encore une forte exposition à l'Europe où les ventes d'automobiles s'effondrent ; - Image brouillée par le succès de la gamme Entry, avec un risque de cannibalisation de Renault par Dacia dans les pays matures, et l'obligation pour le groupe d'accroître ses volumes de vente, le prix de vente unitaire moyen ayant reculé de 4 % en 2013 ; - Interrogations sur l'avenir de la position de 20 % dans le capital de Volvo, et décote implicite appliquée à la participation de 43 % dans Nissan ; - Rentabilité insuffisante des automobiles Renault par rapport à Nissan ; - Exposition au marché russe (3ème marché de Renault), en chute de 10 % sur les 3 premiers mois 2014, et conflit social dur en Corée ; - Incertitudes sur le succès de la stratégie dans la voiture " toute électrique " qui sera, à terme, le catalyseur de la reprise des ventes en Europe ; - Image de la direction ternie par le manque de transparence sur la rémunération du président.

Comment suivre la valeur

- Image de constructeur " mass market " de moins en moins européen ; - Objectifs 2017 d'un chiffre d'affaires supérieur à 50 Mds avec une marge opérationnelle de plus de 5 %, à changes constants et reposant sur l'élargissement de la gamme, la montée en puissance de plateformes de 3 mds d'unité et un taux d'utilisation de 100 % des capacités de production en Europe ; - Avancée des extensions de capacités de production de la gamme Entry au Brésil, en Inde, au Maroc et en Russie ; - Montée en puissance des nouveaux modèles Clio, Captur, Sandero, Zoe et Duster, le 4x4 le plus vendu par le constructeur ; - Poursuite du redressement observé en Europe au premier trimestre 2014; - Evolution de l'accord industriel avec Mitsubishi Motors signé en novembre 2013 ; - Réalisation des objectifs 2014 de hausse des ventes et de la marge opérationnelle ainsi que d'une sortie du rouge de la capacité d'autofinancement dans l'automobile ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (15,01 %), devant la filiale Nissan (participation croisée de 15 %, Renault détenant 43,4 % de Nissan) puis l'allemand Daimler (3,1 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

La concurrence s'accroît sur le marché du haut de gamme car plusieurs grandes marques, telles que Lexus, Volvo, Jaguar ou Land Rover, cherchent à remettre en cause la domination des marques allemandes (Audi, BMW, Mercedes, ou Porsche). Attirés par la santé du secteur de l'automobile de luxe et par ses fortes marges, ces acteurs adaptent leur stratégie, à travers un élargissement de leurs gammes et une internationalisation poussée. Sur les sept premiers mois de l'année, la marque Lexus a commercialisé 322.000 voitures, en hausse de 15%. Les ventes de Land Rover et celles de Volvo ont respectivement bondi de 14% (225.000 unités) et de 9,3% (265.451 unités). Certains analystes s'attendent à ce que ces challengers s'accaparent près de 30% de la croissance du marché premium automobile entre 2014 et 2018. FTB/ACT/