IPSEN et le CNRS créent un laboratoire commun

20/11/2014 - 18:12 - Option Finance

(AOF) - Ipsen et le CNRS ont annoncé jeudi soir la création du laboratoire commun Archi-Pex (Architectures peptidiques et formulations) en association avec le CEA et l'université de Rennes 1, fruit d'un partenariat public / privé noué en 1999. La création du laboratoire commun Archi-Pex, soutenu par l'Agence Nationale de la Recherche, a pour ambition d'offrir une approche pluridisciplinaire associant des équipes de recherche académique de physique et de biologie et le centre de développement pharmaceutique d'Ipsen à Dreux. Archi-Pex permettra de développer de nouvelles formulations à libération prolongée basées sur des auto-assemblages de peptides et d'accélérer le développement de voies alternatives d'administration (par exemple par voie orale ou transdermale), notamment dans le domaine de l'endocrinologie. Depuis quinze ans, cette collaboration public/privé a déjà permis des avancées majeures scientifiques et médicales autour des peptides pharmaceutiques. Ainsi, la formulation à libération prolongée de lanréotide, constituée simplement d'eau et de principe actif, propose une période exceptionnelle de libération de 28 jours. La compréhension des mécanismes fondamentaux à l'origine de ces propriétés remarquables, fruit d'une collaboration entre Ipsen et le CNRS, a permis de consolider le dossier d'enregistrement de certains produits d'Ipsen.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Société familiale biopharmaceutique spécialisée dans les peptides et les toxines, visant à devenir leader dans le traitement des maladies invalidantes et se développant dans les franchises de neurologie, endocrinologie et uro-oncologie ; - Activité équilibrée entre l'endocrinologie (25 % des ventes), la neurologie (19 %), l'uro-oncologie (26 %), trois secteurs plus margés que la médecine générale (26 %) et moins exposés à la concurrence des grands laboratoires ; - Forts investissements en R&D, supérieurs à 20 % du chiffre d'affaires, avec une avance technologique dans les peptines et les toxines, renforcée par l'achat du britannique Syntaxin, spécialiste des toxines combinantes ; - Poursuite de la rationalisation du portefeuille sur les franchises clés Somatuline (endocrinologie) et Dysport (neurologie), piliers de la croissance future ; - Intérêt croissant pour le Tasquinimod (cancer de la prostate) en phase clinique III ; - Montée en puissance des pays émergents -Asie, Amérique latine et Europe de l'est- qui génèrent 40 % des ventes, la filiale Chinoise apportant 8 % des ventes ; - Retour à la rentabilité en 2014.

Les points faibles de la valeur

- En Europe, notamment en France, poursuite des déremboursements, de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) et pressions gouvernementales sur le prix des médicaments ; - Lourde restructuration dans le réseau commercial en France dont les effets ne seront pas positifs avant la fin 2014 ; - Forte dépendance à 3 médicaments, assurant près des 2/3 des ventes- le Dysport (challenger du Botox), commercialisé aux Etats-Unis, le Décapeptyl (cancer de la prostate) et le Somatuline ; - Présence encore insuffisante aux Etats-Unis (5 % des ventes), premier marché pharmaceutique mondial avec 34 % des parts de marché.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance et défensive remis en cause par les déceptions récentes sur le pipeline ; - Valorisation boursière liée à celle d'Allergan, propriétaire du Botox ; - Stratégie de la nouvelle direction qui a réorganisé la société en deux divisions, l'une pour la médecine générale, l'autre pour la médecine de spécialité, afin de parvenir, en 2020, à un doublement des ventes et à un triplement du résultat d'exploitation ; - Réorganisation des forces commerciales aux Etats-Unis avec pour objectif la rentabilité en 2014 et le lancement du Somatuline (tumeurs neuroendocrines) ; - Attente des résultats de la phase III du Tasquinimod dans le cancer de la prostate ; - Elargissement du partenariat mondial entre Dysport /Azzalure, dirigé par le laboratoire dermatologique Galderma ; - Atteinte de l'objectif 2014 d'un chiffre d'affaires en hausse de 4 à 6 % et d'une marge opérationnelle entre 16 et 17 % ; - Incertitudes sur la stratégie de la famille fondatrice Beaufour (68,3 % des actions et 81,5 % des droits de vote) : rachat des minoritaires ou élargissement du flottant ?

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Les stratégies de scission sont actuellement à l'oeuvre dans le secteur. Bayer a annoncé la mise en Bourse de son activité plastique, Bayer MaterialScience, pour mieux se concentrer sur les sciences de la vie, qui offrent un meilleur retour sur investissement potentiel. Pfizer, qui présentera pour la première fois cette année des comptes individualisés pour ses trois grandes divisions pharmaceutiques, pourrait également scinder ses activités. Alors que les brevets des médicaments " blockbusters " sont menacés d'extinction et que les géants pharmaceutiques sont à la recherche de nouvelles sources de revenus, les opérations de fusion se multiplient. Abbvie mène une OPA sur le britannique Shire, qui donnera naissance au dixième groupe pharmaceutique mondial en termes de chiffre d'affaires. Pfizer tente, lui, de racheter AstraZeneca. FTB/ACT/