Analyse clôture AOF France / Europe - 2015 débute sous le signe de la baisse

02/01/2015 - 17:48 - Option Finance

(AOF) - Les marchés européens ont fini en retrait une première séance de l'année pourtant marquée par les propos du président de la BCE qui ont alimenté les anticipations d'un assouplissement quantitatif. Les indices actions ont été lestés par des statistiques décevantes pour le secteur manufacturier européen. Au terme d'une journée aux allures de " tour de chauffe " avant le véritable départ de l'année boursière lundi prochain, le CAC 40 a cédé 0,48% à 4 252,99 points et le FTSE Eurotop 100 a reculé de 0,42% à 2 746,17 points. 2015 s'annonce comme une resucée de 2014 pour le secteur bancaire, qui s'était vu infliger de lourdes pénalités par les autorités réglementaires pour ses péchés passés. Royal Bank of Scotland pourrait ainsi se voir imposer plus de 5 milliards de livres sterling (6,4 milliards d'euros) d'amendes pour avoir vendu des titres adossés à des créances mobilières "toxiques", affirme le Times qui cite des sources proches du dossier. Le titre de l'établissement bancaire britannique affiche de ce fait l'une des baisses les plus prononcées de l'indice FTSE 100 : -1,47% à 388,60 pence. A Paris, Renault a reculé de 1,04% à 59,90 euros tandis que Peugeot a abandonné 0,20% à 10,20 euros après l'annonce d'une chute de 6,8% des immatriculations de voitures neuves en France en décembre. Les consommateurs ont joué la prudence en raison d'une conjoncture économique qui reste incertaine. Le groupe Renault a toutefois bien résisté : ses ventes n'ont reculé que de 0,8% grâce au succès de la Clio 4 et de la Captur. Les immatriculations de la marque au losange ont en effet grimpé 4,7% le mois dernier. Cette performance a quasiment compensé la chute de la marque low cost Dacia (-18,2%). Tarkett (+0,56% à 18 euros) avait annoncé le 30 octobre 2014 le projet d'acquérir 100% du capital de Desso, un des leaders de moquettes commerciales et de terrains sportifs en Europe. Le leader mondial des solutions de revêtements de sol et surfaces sportives, annonce aujourd'hui la finalisation de l'opération après avoir reçu l'approbation des autorités de la concurrence. Basé aux Pays-Bas, Desso a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 202 millions d'euros, emploie environ 820 personnes et dispose de trois sites de production en Europe.

Les chiffres macroéconomiques

Le recul de l'activité dans le secteur manufacturier en France est finalement plus prononcé que prévu en décembre, a annoncé Markit. L'indice des directeurs d'achat pour ce secteur est en effet ressorti à 47,5 selon une version définitive, contre une estimation flash de 47,9 et 48,4 en novembre. Le consensus Reuters était de 47,9. Cet indicateur signale la plus forte contraction du secteur depuis août. La croissance de l'activité dans le secteur manufacturier de la zone euro en décembre est finalement plus faible que prévu, a annoncé Markit. L'indice des directeurs d'achat pour ce secteur est en effet ressorti à 50,6 selon une version définitive, contre une estimation flash de 50,8 et 50,1 en novembre. Le consensus Reuters était de 50,8. Cet indicateur s'élève à 50,4 en moyenne sur le trimestre, soit la plus mauvaise performance du secteur manufacturier depuis le début de la reprise actuelle au troisième trimestre 2013. La croissance dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis en décembre est plus légèrement plus forte qu'annoncé initialement, a annoncé le bureau d'études Markit. L'indice des directeurs d'achat qui la mesure est ressorti à 53,9 selon des données définitives, contre 53,7 en première estimation et un consensus Reuters également de 53,7. La croissance est cependant plus faible qu'en novembre, l'indice étant alors de 54,8, et elle est au plus bas depuis janvier 2014. L'indice ISM manufacturier américain est tombé à 55,5 en décembre après 58,7 en novembre. Les économistes tablaient sur 57,5. Les dépenses de construction ont reculé de 0,3% en novembre aux Etats-Unis alors que les économistes tablaient sur +0,1%. La hausse d'octobre a été révisée de +1,1% à +1,2%. A la clôture, l'euro recule et cote 1,2025 dollar.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Directeurs d'achat (indice des)  : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important. L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi. FTB/MAF/5