CLUB MEDITERRANEE : le conseil d'administration devrait donner son feu vert à l'offre de Fosun (presse)

05/01/2015 - 08:45 - Option Finance

(AOF) - Le conseil d'administration de Club Med devrait se prononcer en faveur de l'offre de rachat d'un consortium mené par le milliardaire chinois Guo Guangchang dans la semaine, après le refus de l'Italien Andrea Bonomi de relever la sienne, a révélé Reuters ce week end. La décision de l'homme d'affaires italien de jeter l'éponge a mis fin à la plus longue bataille de l'histoire boursière française, ce qui lève l'incertitude concernant l'avenir du groupe français de loisirs, confronté à une baisse de la demande en Europe et à d'importants coûts de restructuration, a rappelé l'agence de presse. La dernière offre de Gaillon Invest II, le véhicule d'investissement de Fosun, propriété de Guo Guangchang, est à 24,60 euros par action, contre 24 euros qui étaient offerts par Andrea Bonomi. Cette huitième offre soumise au Club Med depuis mai 2013 valorise l'entreprise à plus de 15 fois l'excédent brut d'exploitation estimé pour l'exercice 2014-2015, soit 939 millions d'euros, contre une moyenne de 13 fois pour le secteur. La première offre, présentée par le groupe chinois et le fonds français Ardian, proposait 17 euros par action Club Med. L'action Club Med a clôturé à 25,09 euros vendredi.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe à la marque de renommée internationale, avec un chiffre d'affaires réalisé à hauteur de 44 % en France, 27 % en Afrique-reste de l'Europe-Afrique, 15 % aux Amériques et 13 % en Asie ; - Repositionnement sur le marché très rentable et porteur du haut de gamme -71 % des capacités en 4 et 5 tridents qui accueillent 73 % de la clientèle totale ; - Forte homogénéité du parc et concentration sur une niche de clientèle moins volatile à fort pouvoir d'achat ; - Spécificité préservée et améliorée de la marque Club Med (formules tout compris, prise en charge des enfants, axe fort sur les services apportés) : atout clé et différenciant dans un univers très banalisé ; - Fort effet de levier sur les résultats d'une augmentation des ventes (structure de coûts fixes importants) ; - Développement en " asset light " (location des villages et contrats de management pour accroitre la flexibilité) ; - Implantation en Chine, dont le groupe veut faire son deuxième marché d'ici 2015, soutenue par le partenariat opérationnel avec le chinois Fosun Property.

Les points faibles de la valeur

- Exposition aux risques géopolitiques et de catastrophes naturelles dans différentes parties du monde ; - Image encore " populaire " en contradiction avec la montée en gamme, taille modeste, comparée à celle de ses concurrents, et difficultés à ouvrir plus de 3 villages par an; - Sensibilité à la clientèle européenne (65 % du CA) et au marasme du tourisme en France, en Egypte et en Tunisie ; - Concurrence croissante des vacances " self made " grâce au développement du secteur sur Internet ; - Perte nette à la fin de l'exercice 2012/2013 clos le 30 octobre ; - Pas de versement de dividende ; - Incertitudes sur la stratégie à long terme du groupe en raison des offres concurrentes sur le capital.

Comment suivre la valeur

- Activité sensible au moral des ménages, aux tendances du tourisme international, à la situation géopolitique ainsi qu'aux conditions climatiques (manque de neige en hiver...) ; - Croissance au Brésil et en Russie, l'objectif étant d'avoir 1/3 des clients en provenance des marchés " à croissance rapide " en 2015 ; - Offres concurrentes sur le groupe : d'une part, l'OPA des deux premiers actionnaires du groupe, Ardian (9,4 % des actions) et le partenaire chinois Fosum Property (9,96 % des actions et 17 % des droits de vote), lancée en 2013 au prix unitaire de 17,5 euros par action; d'autre part, la contre-OPA de l'italien Global Resorts, de la famille Bonomi, au prix de 21 par titre, qui serait lancée du 7 août au 11 septembre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

En 2013 la France est demeurée le pays le plus visité devant les États-Unis et l'Espagne, attirant 84,7 millions de touristes étrangers. Les Chinois sont désormais les premiers visiteurs asiatiques (+23,4% à 1,7 million). En dépit de ces bonnes performances la France ne se situe qu'à la troisième place en termes de recettes (56,1 milliards de dollars), derrière les États-Unis (près de 140 milliards) et l'Espagne (60,4 milliards). Si les séjours sont plus longs sur notre territoire, la part de l'hôtellerie et des hébergements payants recule (67,1% en 2013 contre 69,6% en 2007), les visiteurs optant plutôt pour l'hébergement chez la famille, les amis, ou l'échange d'appartements. Entre 2000 et 2015, l'offre très haut de gamme d'hôtels à Paris aura augmenté de 50%, passant de neuf établissements (Ritz, Crillon, George V, Meurice, Royal Monceau, Bristol, Plaza Athénée, Prince de Galles, Lutetia) à quinze (en ajoutant Park Hyatt, Fouquet's Barrière, Shangri-La, Mandarin Oriental, Peninsula et Cheval Blanc). L'arrivée des chaînes asiatiques (Raffles et Shangri-La en 2010 et Mandarin Oriental en 2011), oblige les acteurs traditionnels, comme le Plaza Athénée, le Ritz et le Crillon, à réagir et à mener des rénovations. FTB/ACT/