CORR : A suivre aujourd'hui... TECHNIP

05/01/2015 - 10:29 - Option Finance

(AOF) - A la fin de notre précédente dépêche concernant Technip, nous avons indiqué par erreur que le chiffre d'affaires du groupe était de 5,6 milliards d'euros en 2013 alors qu'il est ressorti à 9,3 milliards. Le reste de la dépêche est inchangé. La chute des cours du brut a coûté cher à Technip en 2014. Depuis le 2 janvier 2014, la capitalisation boursière de la première société française de services pétroliers a fondu de près de 29,27% à 5,7 milliards d'euros. En un an, l'action est passée de 70 euros à 49,415 euros avec une chute prononcée depuis cet été. Pénalisés par un excès d'offre, les prix du brut ont perdu plus de la moitié de leur valeur entre la mi-juin et aujourd'hui. Confrontés à cette spectaculaire chute de l'or noir qui grève la rentabilité de leurs projets, les groupes pétroliers comme BP, Shell ou Total, ont accéléré ces derniers mois le mouvement de réduction de leurs investissements dans l'exploration-production. Une très mauvaise nouvelle pour les sociétés de services pétroliers comme Technip ou le fournisseur de tubes sans soudures Vallourec, dont l'activité dépend en partie des dépenses des majors. Cette situation difficile a encouragé les poids lourds du secteur à racheter leurs concurrents dans l'espoir d'atteindre une taille critique ou à se diversifier pour offrir une gamme élargie de services aux clients. Aux Etats-Unis, le numéro deux du secteur, Halliburton, a fait le choix de la taille en s'offrant son rival Baker Hughes pour 34,6 milliards de dollars. En France, Technip a fait le choix de la diversification en tentant, sans succès, de s'emparer du spécialiste national des services et équipements géophysiques CGG. Un échec qui n'a pas découragé le champion français. Le groupe entend continuer à développer des technologies dans l'amont afin d'offrir à ses clients un savoir-faire allant du gisement à la production dans un environnement concurrentiel tendu. Enfin, Technip reste malgré tout l'un des meilleurs élèves du secteur avec un carnet de commandes de près de 20 milliards de dollars à mi-décembre, soit un peu plus de deux ans de chiffre d'affaires (9,3 milliards d'euros en 2013).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial de l'ingénierie et de la construction pour l'industrie de l'énergie, présent sur tous les segments porteurs de la chaîne pétrolière, sous-marin (51 % de l'activité) et plates-formes en mer et infrastructures sur terre (49 %) ; - Chiffre d'affaires équilibré entre les Amériques (31 %), l'Europe-Russie-Asie centrale (29 %), l'Asie-Pacifique (21 %), le Moyen-Orient (10 %) et l'Afrique. - Environnement sectoriel porté par une forte dynamique d'investissement, les dépenses d'exploration & production (E&P) augmentant de 10 à 15 % en raison de l'obligation pour les producteurs pétroliers de compenser le déclin naturel des champs matures et de trouver de nouvelles réserves ; - Politique de proximité et offre à " contenu local " avec des implantations historiques au Brésil et en Angola et des développements au Mexique ; - Très fortes positions dans le segment sous-marin avec une offre totalement intégrée, le groupe étant numéro un mondial des pipelines souples ; - Remontée à 88 % du taux d'utilisation de la flotte ; - Niveau de carnet de commandes record à 19,8 Mds ; - Bonne flexibilité financière.

Les points faibles de la valeur

- Fortes exigences des investisseurs sur les perspectives de croissance : sanction à la moindre déception ; - Sensibilité à la baisse du dollar (30 % du CA) contre l'euro et au cours du baril ; - Interrogations sur la rentabilité future des contrats long terme et sur le maintien de la marge opérationnelle ; - Exposition forte au Brésil, renforcée par le démarrage fin 2013 du site d'Açu, alors que le pétrolier Petrobras ralentit ses dépenses d'exploration, et exposition au déstockage au Moyen-Orient ; - Environnement très concurrentiel en " on-shore-of-shore " et poids sur la rentabilité des nouveaux contrats, non rentables à leur démarrage ; - Absence de taille critique dans la construction offshore.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité à l'évolution du prix de baril de pétrole ; - Sensibilité aux déclarations des concurrents Saipem et Subsea 7 ; - Sensibilité du cours à l'obtention des " gros contrats " tels ceux remportés début 2014 en Angola et en Russie ; - Confirmation de la reprise des commandes de Petrobras intervenue au 2ème trimestre 2014 ; - Plan ambitieux de redressement pour 2015 avec un chiffre d'affaires supérieur à 5 Mds$ et une marge opérationnelle de 15-17 % pour l'activité sous-marine et une rentabilité stable pour l'onshore-offshore ; - Réalisation des objectifs 2014, révisés à la baisse, d'un taux de marge opérationnelle de 12 % au moins pour la branche sous-marine et de 5 à 6 % pour l'activité onshore-offshore ; - Spéculations sur un rachat de CGG ; - Intérêt spéculatif limité dans un secteur en concentration, l'actionnariat bien que fragmenté contenant le FSI (5,2 %), l'IFP (2,5 %) et le Trésor français (2 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) les tensions au Moyen-Orient pèsent moins sur le cours de pétrole que le ralentissement de la demande et une production plus abondante grâce au pétrole de schiste d'Amérique du Nord. L'AIE a donc révisé à la baisse son estimation de la demande mondiale pour 2014 et 2015. Elle prévoit désormais que la consommation mondiale de pétrole n'augmentera cette année que de 900.000 barils par jour (b/j), pour s'établir à 92,6 millions de barils, soit 150.000 de moins que prévu précédemment. Cette révision provient essentiellement du ralentissement économique en Europe et en Chine. En 2015 la consommation devrait progresser de 1,2 million de b/j, soit 100.000 de moins que les estimations précédentes. FTB/DIV/6