AIR FRANCE-KLM : trafic quasi stable en 2014

08/01/2015 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - La compagnie franco-néerlandaise Air France-KLM a annoncé, avant l'ouverture des marchés, avoir enregistré un trafic quasi stable (+0,2%) sur l'ensemble de l'année 2014. Dans le détail, le groupe a transporté 77,45 millions de passagers l'an dernier, pour un coefficient d'occupation en progression de 0,9 point à 84,7%. Sur le court et moyen-courrier, segment au sein duquel le groupe tente de faire face à la concurrence agressive des compagnies à bas coûts, le taux atteint 78,8%, en progression de 2 points. Pour la seule compagnie Transavia, fer de lance de la stratégie low cost du groupe, le trafic passagers a bondi de 8% avec un taux d'occupation de 89,8% (-0,2%). En ce qui concerne enfin le transport de marchandises, ou fret, l'activité a reculé de 2,4% sur l'ensemble de l'année 2014 avec un repli de 4,2% pour le mois de décembre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des leaders mondiaux du transport aérien avec le réseau le plus important entre l'Europe et le reste du monde, numéro un en Europe pour le transport de passagers (les 2/3 de l'activité dont 20 % en moyen-courrier), numéro un mondial pour le frêt (11 %) et pour la maintenance aéronautique ; - Présence mondiale, grâce à l'alliance SkyTeam (près de 20 % du marché) et à la joint-venture avec Delta Airlines sur l'Atlantique nord (un quart du marché régional), effective jusqu'en 2019 ; - Offre de correspondances sans équivalent grâce au double hub intercontinental (plate-forme de correspondance) combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol ; - Hausse des ratios de rentabilité (trafic, capacité et taux d'occupation) dans l'activité " passagers " et maintien d'une rentabilité opérationnelle élevée dans la maintenance ; - Bonne tenue de l'activité internationale, supérieure à celle de ses concurrents directs BAT et Lufthansa, et vers les DOM-TOM depuis le début de l'année ; - Réussite de Transavia, la filiale à bas coût lancée en 2007, bénéficiaire depuis 2012 et dont la capacité s'est accrue de 15 % en France ; - Forte réduction de la perte d'exploitation en 2014 et diminution de l'endettement, d'où la fin des craintes sur une augmentation de capital.

Les points faibles de la valeur

- Forte sensibilité à la conjoncture européenne (61,3 % des ventes hors cargo et frêt, dont 28,4 % pour la France et 8,9 % pour le Benelux) et présence internationale encore faible (13,4 % Amérique du Nord, 10,9 % Asie-Pacifique) ; - Sensibilité aux cours du pétrole, les achats de kérosène représentant 35 % des coûts d'exploitation, ainsi qu'au cours de l'euro contre le dollar ; - Concurrence accrue du TGV sur les courts trajets, des compagnies à faible coût telles EasyJet ou Ryanair et, dans le haut de gamme, des compagnies aériennes des états du Golfe et du Sud-est asiatique ; - Surcoût des escales et des taxes en France par rapport aux concurrents ; - Conflits sociaux récurrents en France qui freinent le redressement de la compagnie ; - Absence d'amélioration dans l'activité cargo ; - Long historique de pertes d'exploitation.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité du cours tant aux chiffres du trafic aérien mondial et à la géopolitique qu'aux spécificités de la compagnie (endettement, risques sociaux, impact du prix du carburant) ; - Suivi du plan " Transform 2020 " : réductions d'effectifs (plus de 5 100 départs entre 2012 et 2015, allongement de la durée et de la charge de travail des navigants); restructuration du réseau moyen courrier, toujours déficitaire, sous les marques Transavia et Hop !, avec fermeture de lignes; renforcement du long courrier ; développement dans la maintenance et le catering ; - Sans oublier la stratégie de développement des recettes auxiliaires (excédents de bagages, option d'un délai de réflexion avant la confirmation d'un achat de billet, surclassement, repas améliorés...) ; - Attente des résultats du référendum des pilotes sur la restructuration du groupe ; - Vers une cession de la filiale irlandaise CityJet, et rumeurs de vente de la participation dans Amadeus ; - Rumeurs de vente de Martinair, en charge de l'activité fret, principal foyer de perte pour le groupe ; - Capacité du président Alexandre Juniac à redresser la compagnie qui devra renouer avec les bénéfices, d'exploitation en 2014 (autour de 2,25 Mds), et en net en 2015 ; - Société non opéable, l'Etat détenant 15,9 % du capital, devant les salariés (9,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'IATA estime que le secteur devrait afficher des bénéfices en hausse cette année, tout en soulignant les facteurs de risque (en particulier les conflits en cours et la nouvelle épidémie d'Ebola). Le secteur aérien européen, l'un des moins rentables au monde, doit se transformer et s'engager, selon les analystes de la Coface, dans une nouvelle phase de concentration. Pour le moment, les acteurs traditionnels cherchent à se renforcer dans le low-cost, à l'image d'Air France-KLM avec Transavia. Depuis 2012, en Europe, pour les courts et moyens courriers la part de marché du low-cost a dépassé celle des transporteurs traditionnels. Les compagnies à bas coûts se développent, elles, depuis quelques années sur le marché du voyage d'affaires. La compagnie irlandaise Ryanair a récemment franchi le pas tandis qu'EasyJet affirme séduire de plus en plus de clients d'affaires. FTB/ACT/