DANONE : succès du lancement d'une émission obligataire de 1,3 milliard d'euros en deux tranches

08/01/2015 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Danone a annoncé, hier soir, le succès du lancement d'une émission obligataire en deux tranches euro d'un montant de 1,3 milliard d'euros. Cette émission s'inscrit dans le financement du groupe et de son développement, et permet à Danone d'allonger la maturité de sa dette dans un contexte de marché favorable aux émissions de qualité. Cette émission se structure en deux tranches : une tranche de 550 millions d'euros sur 5 ans à taux variable (coupon de Euribor 3 mois +33 points de base). La seconde tranche 750 millions d'euros sur 10 ans à taux fixe équivalent à mid swap +48 points de base (coupon de 1,125%). Cette émission a été largement souscrite par une base d'investisseurs diversifiée. Les obligations seront cotées sur Euronext Paris.

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Les points forts de la valeur

- Leader mondial de l'industrie alimentaire : premier dans les produits laitiers frais (56 % des ventes), deuxième mondial dans la nutrition infantile (20 %) et troisième dans les eaux embouteillées (18  %) et la nutrition médicale (6 %) ; - Stratégie de long terme visant à simplifier le portefeuille d'activités, à renforcer la visibilité des marques, dont 5 dépassent les 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, et à s'implanter durablement dans les pays émergents ; - Bonnes performances en termes de ventes et de rentabilité dans les " MICRUB ", ou six pays prioritaires définis par le groupe -Mexique, Indonésie, Chine, Russie, Etats-Unis et Brésil ; - Dans le lait (redressement fort en Russie (marque Unimilk) et en Amérique (yaourts grecs sous marques Oikos et Greek) ; - Après de longues difficultés à s'implanter en Chine, obtention de résultats concrets avec le groupe laitier Mengniu Diary : entrée dans le capital à hauteur de 9 %, partenariat capitalistique et industriel avec la filiale Yashili... - Meilleure visibilité du pôle Eaux (marques Evian, Badoit...), après la prise de contrôle de Sirma qui fait du groupe le leader en Turquie, onzième marché mondial en volume, et après l'ouverture d'une usine " Solok " en Indonésie ; - Capacité à accroître les prix de vente pour contrer la baisse des volumes ; - L'une des entreprises les mieux notées au monde en terme de " responsabilité sociétale des entreprises ".

Les points faibles de la valeur

- Encore une forte exposition à l'Europe de l'ouest (39 % des ventes) où le marasme de la consommation pèse sur la croissance et la rentabilité du groupe ; - Forte sensibilité aux risques sanitaires ; - Impact négatif des effets de change ; - Présence internationale insuffisamment diversifiée, les trois quarts des ventes se concentrant sur 10 pays ; 11 % en Russie, 10 % en France, 8 % au Royaume-Uni, 7 % en Chine, 6 % en Indonésie, 5 % en Espagne, Mexique, Argentine et Etats-Unis, 4 % au Brésil ; - Hausse continue du prix du lait depuis 2013 et difficultés à relancer la marque Dumex (20 % du portefeuille) en Chine ; - Incertitudes sur la capacité du groupe à relever sa rentabilité sur le second semestre 2014 ; - Perte du statut de valeur défensive en raison du tassement de la rentabilité opérationnelle.

Comment suivre la valeur

- Poursuite du plan de restructuration lancé début 2013 sur 26 pays européens, visant 200 M d'économies et la relance des ventes, grâce à des marques phares telles Actimel, Velouté, DanUp...; - Intégration des acquisitions 2013 : entrée dans la nutrition infantile bio avec Happy Family aux Etats-Unis, achat de l'américain YoCrunch, leader des yaourts avec garniture croustillante, et montée, à hauteur de 67 %, dans le capital de Centrale laitière, numéro un du lait et des yaourts au Maroc ; - Poursuite de l'expansion en Afrique, avec l'achat de Fan Milk (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria, Togo) qui fait suite à celui de la Centrale laitière au Maroc ; - Vers une cession de la division nutrition médicale à Nestlé ou Hospira ; - Rumeurs d'acquisitions dans le secteur des laits infantiles ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une croissance des ventes entre 4,5 et 5,5 % et d'un effritement de la marge opérationnelle ; - Société théoriquement opéable, sans actionnaire de référence, mais blocage par le biais de mesures dissuasives (droits de vote doubles, vote limité aux AG, autorisation financière en période d'offre publique...).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

L'embargo russe sur les produits agricoles et agroalimentaires européens (excepté le vin), en vigueur jusqu' 8 août 2015 en réponse aux sanctions des pays occidentaux dans le cadre de la crise ukrainienne, pèse sur le secteur agro-alimentaire français. La France est le dixième fournisseur de la Russie, derrière l'Allemagne, la Pologne et devant l'Italie et l'Espagne. Selon le président du principal syndicat agricole, la FNSEA, le commerce agroalimentaire avec la Russie croît de 10% par an depuis une dizaine d'années et représente un chiffre d'affaires d'environ 1 milliard d'euros. Cet embargo intervient alors que la situation est déjà difficile pour le secteur, qui a enregistré pour la première fois un net recul en volume de sa production au premier semestre 2014 (-2,2% contre + 0,6% en 2013), selon l'Insee. L'Association Nationale des Industries Alimentaires (Ania) estime que, depuis le début de l'année, un millier d'emplois ont été supprimés. La situation est particulièrement critique dans les secteurs du porc et de la volaille. En cause, notamment, la guerre des prix, qui pèse sur la rentabilité. FTB/ACT/