TF1 termine en tête du SBF 120, Exane adopte une opinion positive

09/01/2015 - 18:26 - Option Finance

(AOF) - TF1 (+2,17% à 13,18 euros) a enregistré la plus forte hausse de l'indice SBF 120, soutenu par le relèvement de l'opinion de l'influent bureau d'études Exane, de Neutre à Surperformance. L'objectif de cours a été rehaussé de 23% à 14,8 euros. Le bureau d'études souligne qu'il s'agit du dernier groupe de télévision affichant des marges faibles, des anticipations de croissance basses et une valorisation faible. Exane explique que ses contacts dans le secteur sont moins pessimistes qu'il y a quelques mois à propos de la situation économique en France, la baisse des cours du pétrole devrait en effet soutenir la consommation. La guerre des prix dans la publicité en France devrait par ailleurs s'apaiser. Le broker s'attend par ailleurs à ce que TF1 continue de gérer ses coûts de programmation de façon serrée après la fin de son plan d'économies de 85 millions d'euros. Le groupe de médias devrait aussi bénéficier de 10 millions d'euros de synergies grâce à la fusion des régies publicitaires. Ce qui devrait au total entraîner un bond de près de 50% de l'Ebita entre 2014 et 2016. Ses estimations de bénéfice par action ont été relevées de 7% pour 2015 et de 10% pour 2016. Par ailleurs, si le bureau d'études s'attend à ce que TF1 réalise des acquisitions, le groupe devrait cependant conserver suffisamment de trésorerie pour améliorer la rémunération de ses actionnaires. Selon lui, le groupe devrait clarifier ses intentions lors de la publication de ses résultats annuels. A propos de la valorisation, Exane précise qu'elle est bon marché, TF1 s'échangeant sur la base une valeur d'entreprise représentant 9,1 fois l'Ebita attendu en 2015 et 7,6 fois celui prévu pour 2016.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première chaîne française avec 29 % de parts de marché dans la télévision en clair avec 4 grandes marques -TF1 (23 % de parts d'audience), Eurosport, TMC, NTV- et, bientôt, HD1; - Première régie publicitaire en France, avec une expertise pluri-média remarquable ; - Large avance dans la TNT sur tous les aspects techniques, commerciaux, et éditoriaux, TMC étant la première chaîne de la TNT et la cinquième française ; - Poids croissant, à 31 % du chiffre d'affaires, des diversifications dans le mix-produit -télé-achat, e-commerce, contenus vidéo en rattrapage et à la demande, exploitation de licences, spectacles musicaux... ; - Stratégie pertinente dans la TV connectée (plateforme MyTF1 désormais disponible sur smartphone avec CONNECT) ; - Résistance des parts d'audience malgré la concurrence ; - Capacité à fortement diminuer le coût des programmes pour contrecarrer la baisse des recettes.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au marché publicitaire français, caractérisé par des pressions sur les prix et une baisse de l'activité ; - Secteur très réglementé, d'où des limites aux redéploiements et à la croissance externe ; - Risque de fragmentation des audiences avec l'attribution de nouvelles fréquences de TNT et le démarrage fort de D8, filiale de Canal +, dans la TV gratuite ; - Envolée des coûts de retransmission des matchs de football et arrivée de la concurrente BeIN Sport.

Comment suivre la valeur

- Secteur cyclique dépendant du marché publicitaire français ; - Stratégie de réduction des coûts dite " plan d'optimisation " dont la phase II, mise en oeuvre fin 2014, s'appuie sur la hausse des volumes publicitaires pour compenser la baisse des prix et sur une poursuite de la réduction des coûts ; - Utilisation du cash obtenu de la cession d'Eurosport International à l'américain Discovery ; - Avenir de la chaîne d'informations continues LCI dont la confirmation du veto du CSA au transfert sur les canaux gratuits est attendu au premier semestre 2015 ; - Anticipation d'un assouplissement de la réglementation limitant la concentration dans les médias ; - Impact sur les recettes de la hausse des audiences pour les retransmissions de la Coupe du monde de football et pour la série Blacklist ; - Capital verrouillé par Bouygues, actionnaire à hauteur de 43,7 %, et par l'impossibilité législative d'une OPA.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La presse écrite française a continué à éprouver des difficultés l'an passé. Le chiffre d'affaires du secteur (quotidiens et magazines) a, en effet, perdu 5,3% en 2013, atteignant 8,25 milliards d'euros. C'est la sixième année consécutive de baisse d'activité pour le secteur. Cette évolution négative a surtout été provoquée par une baisse des recettes publicitaires, qui n'a pu être compensée par la progression des recettes numériques. La Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) estime que ces dernières représentaient à peine 5% du chiffre d'affaires des trois cents plus grands acteurs de la presse en France en 2013. L'an passé les ventes de diffusion (ventes au numéro et abonnements) ont baissé de 3,5% et les recettes publicitaires ont chuté de 8,5%, suite au recul des recettes liées à la vente d'encarts et aux petites annonces, qui souffrent particulièrement de la mauvaise conjoncture. La DGMIC prévoit que le secteur de la presse écrite française est installé de façon durable dans un cycle négatif et que son modèle économique doit se transformer en profondeur. FTB/ACT/