AREVA rappelé à l'ordre par l'autorité de sureté nucléaire

12/01/2015 - 18:09 - Option Finance

(AOF) - L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) a de nouveau rappelé à l'ordre Areva concernant le retard pris par le groupe nucléaire dans le conditionnement et le traitements de milliers de tonnes de déchets radioactifs entreposés dans son usine de la Manche. Areva s'expose à diverses sanctions si le calendrier de traitement de ces déchets n'était pas respecté. "Si ces échéances n'étaient pas respectées, on arriverait à des mesures de coercition, d'abord une mise en demeure", puis des "pénalités" si cette mise en demeure n'est pas entendue", a souligné Jean-Luc Lachaume, directeur général de l'ASN.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Paifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Reprise du marché mondial des centrales nucléaires, notamment en Chine, en Inde, en Russie et au Royaume-Uni où le groupe va participer à la construction du projet Hinkley Point C ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à près de 90 % grâce aux activités de maintenance et de services ; - Déconsolidation des activités dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), d'où une meilleure lisibilité de la stratégie ; - Signature à mi 2014 d'un accord avec le Niger (29 de la production totale d'uranium du groupe) sécurisant les approvisionnements du groupe et prévoyant l'ouverture de la mine géante d'Imouraren début 2020 ; - Amélioration de la visibilité avec une hausse du carnet de commandes égal à 9 années d'activité dans l'amont et 6 dans l'aval.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au débat sur la sûreté nucléaire et aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger et dégradation de la conjoncture du marché nucléaire ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Dépression des prix de l'uranium revenus à 45 la livre à mi- 2014, incapacité à résoudre les difficultés techniques des réacteurs en construction en Finlande et en France ; - Problèmes de commercialisation : sur les 70 réacteurs en cours de construction dans le monde, 4 le sont par Areva ; - Acquisitions trop nombreuses et chèrement acquises et entre 2006 et 2012, ayant affaibli la situation financière du groupe ; - Absence de dividende depuis 2010 ; - Avertissement sur résultat 2014 avec remise en cause des objectifs 2015-2016 ; - Endettement insupportable, d'où la dégradation de la note obligataire du groupe, revenue à BB chez Standard & Poor's, en catégorie spéculative ; - Flottant étroit.

Comment suivre la valeur

- Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) ; - Programme de cessions d'actifs pour améliorer la situation financière, de l'ordre de 800 M ; - Assemblée générale en janvier 2015 pour modifier la gouvernance, vers une structure unique à conseil d'administration, Philippe Varin, étant en charge du redressement ; - Rumeurs d'augmentation de capital et d'élargissement du flottant ; - Valeur non opéable, détenue par l'Etat à hauteur de 86,5 %, position qui pourrait évoluer d'ici fin 2014.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Engagés dans un nouveau paysage énergétique, les énergéticiens mondiaux, surtout européens, doivent s'adapter face à l'érosion de la rentabilité de leur activité de production électrique, d'après le cabinet de conseil Bain & Company. Selon une étude, sur les cinq dernières années, dans certaines régions, les marges issues de la production d'électricité ont diminué de plus de moitié, ce qui rend non rentables de nombreuses centrales à charbon en Amérique du Nord et des centrales à cycle combiné gaz en Europe, conçues pour ne fonctionner que lors des périodes de pointe de la demande. Certains groupes doivent donc revoir leur portefeuille d'actifs et déterminer comment réduire les coûts. FTB/ACT/