ALTRAN : fusion de 26 de ses filiales proposée aux actionnaires

29/12/2006 - 14:54 - Option Finance

(AOF) - Altran devrait entériner vendredi lors d'une assemblée générale extraordinaire l'absorption par Altran Technologies de 26 de ses filiales de conseil en recherche. La fusion juridique de ces filiales marque une nouvelle étape dans la réorganisation de la SSII entamée en 2005 avec la présentation du projet Altran 2008. Ce projet est destiné à transformer le groupe en développant son efficacité opérationnelle et les synergies mondiales entre les filiales du groupe organisées en réseau. Selon le journal "Les Echos", la fusion touchera environ 5600 salariés en France. Altran a vécu une véritable descente aux enfers en Bourse cette année. Au mois d'avril, l'action s'échangeait au-dessus des 12 euros, portée par une croissance organique trimestrielle de 4,9%. L'activité poursuivait sa décroissance en France certes, mais sur un rythme plus faible que prévu. Le titre a ensuite entamé sa chute. Le 3 août notamment, l'action a perdu près 12% à 7,98 euros pénalisée par un profit warning. La SSII souffrait alors d'une baisse de son activité en France combinée avec une inflation supérieure à ses anticipations. Fin septembre, coup de tonnerre sur le groupe. Le président du Directoire, Christophe Aulnette annonçait sa démission, remplacé Yves de Chaisemartin, un avocat de formation à qui les analystes reprochent son manque d'expérience au sein du secteur technologique. Dans la foulée, le nouveau Directeur lançait un second profit warning. Le groupe prévoit désormais une marge opérationnelle annuelle dans le bas d'une fourchette allant de 6,5% à 7,2%. Un mois plus tard, lors de la publication de ses résultats du premier semestre marqués par une dégradation de la rentabilité en France, le groupe avait annoncé une accélération des transformations. L'embellie est finalement arrivé en décembre, avec l'annonce par Yves de Chaisemartin, président du Directoire, de la mise en place d'un Comité de Direction Groupe composé d'un Comité Exécutif et d'un Comité Opérationnel. Cette annonce, saluée par le marché, a souligné la volonté d'Altran et de son nouveau président de redresser les performances de la SSII. Au final, entre les profits warning et l'arrivée d'Yves de Chaisemartin, la capitalisation d'Altran a fondu de 27% depuis le premier janvier 2006. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Créé en 1982, le groupe Altran est le leader européen du conseil en innovation technologique à forte valeur ajoutée. Son métier consiste à aider ses clients - de grands industriels et les principaux acteurs du secteur tertiaire - à améliorer leur compétitivité et leurs performances, en leur permettant notamment d'innover dans leurs produits ou leurs process. Les principaux marchés d'Altran sont l'automobile, les télécommunications, l'aéronautique / spatial et la banque / assurance. Plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe est réalisée à l'international, grâce à une présence dans une quinzaine de pays, à travers 200 sociétés. Les problèmes judiciaires d'Altran relatifs à la tenue de ses comptes en 2001 et 2002 et aux fausses informations diffusées ont débuté en 2002.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants. - Altran a nommé début 2005 un nouveau Directeur général en la personne de Christophe Aulnette, jusque là PDG de Microsoft France. Il a remplacé le fondateur de la société, Alexis Kniazeff, qui avait décidé de ne plus rester à la tête de la société suite à sa mise en examen en juillet 2004 pour diffusion d'informations trompeuses, présentation de comptes inexacts, faux et usage de faux. Cette nouvelle a contribué à consolider la confiance du marché. - Altran peut être considéré comme une valeur "recovery". Au premier semestre 2005, le résultat net est ressorti à 17,7 millions, dans le vert pour la première fois depuis le premier semestre de 2003. - Le groupe a lancé en 2005 un plan d'économies économies basé sur la réduction des frais de holding, la mise en commun des dépenses éparpillées au sein des 220 filiales et, sur la rationalisation de l'immobilier.

Les points faibles de la valeur

- Malgré ses efforts, le groupe souffre encore d'une crise de confiance des investisseurs, notamment sur la sincérité de ses comptes, et le regain de confiance risque de prendre du temps. - La visibilité de l'activité d'Altran est limitée par la structure très décentralisée du groupe (qui compte plus de 200 sociétés dispersées dans le monde). - Le groupe doit désormais s'attacher à restaurer ses marges. Le titre reste donc soumis à la capacité du groupe à réaliser cet objectif. - Les performances décevantes d'Altran en France contrastent avec la croissance de ses concurrents. - Le groupe doit s'attacher à faire baisser son taux de turn over et à substituer des ressources internes à la sous traitance.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité. - Parallèlement, l'effectif est à surveiller. Ces éléments sont d'autant plus importants que la rentabilité de ces sociétés est plafonnée. En effet, toute augmentation de chiffre d'affaires requiert une augmentation de l'effectif.