Exception culturelle française (Fidelity Patrimoine)

28/02/2017 - 10:07 - Sicavonline - David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine
Exception culturelle française (Fidelity Patrimoine)

David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine, s'intéresse à la perception de la situation économique de la France par les investisseurs étrangers.  

Alors que le risque politique concentre toute l’attention des investisseurs en Europe, les indicateurs peinent décidément à attirer les projecteurs. Pourtant, et plus que les autres régions – surtout au regard de la décote qui prévaut sur les marchés –, c’est bien la zone euro qui se distingue actuellement en matière de conjoncture. La litanie de chiffres publiés la semaine dernière renforce davantage ce sentiment. Les premières estimations de PMI sur février témoignent en effet de l’allant économique européen. Le composite (Markit) est en effet ressorti à 56 points soit un plus haut depuis avril 2011. Sans surprise, l’économie allemande reste le moteur de cette dynamique notamment dans le secteur industriel (57 pts). Même la France, habituellement parent pauvre de la croissance et mal-aimée des indicateurs, se prend à rêver d’un printemps conjoncturel. A 56,2 points, son PMI composite dépasse celui de la zone euro mais également celui de l’Allemagne (56,1 pts) pour la première fois depuis mai 2011 !

Mais, dans les circonstances actuelles, l’Hexagone pourrait devenir la locomotive économique de la zone euro que cela ne dissiperait pas les craintes à son endroit. Rien ne semble en effet pouvoir altérer la méfiance des investisseurs étrangers. Par deux fois échaudés l’an dernier à l’occasion d’échéances politiques dont l’issue invraisemblable a déjoué leur sagacité, ces derniers n’en démordent pas. On ne les y reprendra pas ! La virée en tête de la candidate de l’extrême droite au soir du 23 avril – comme le claironnent depuis le départ les sondages – suffit, dans leur esprit, à la voir emménager en mai à l’Élysée ... Et, le mois suivant, sortir de la zone euro. C’est bien méconnaitre l’exception culturelle française en matière de scrutin à deux tours. Cette subtilité électorale, aussi absconse pour un étranger que les grands électeurs américains pour le reste du monde, permet au moins jusqu’ici d’envisager cette échéance sans certitude mais avec flegme. Malheureusement, cette digression paraît nécessaire pour rassurer sur le fait que les méandres institutionnels tricolores tiennent, pour l’heure, à distance la perspective d’un « Frexit ». En dépit d’une détente sur l’OAT à 10 ans la semaine dernière, l’écart de rendement avec le Bund de même maturité reste pourtant conséquent. Reflet de cette carence pédagogique et du manque de discernement qui l’accompagne, ce spread évolue depuis début février dans une fourchette de 70 à 80 points de base. 

David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine

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