Les marchés financiers semblent certains que l’épisode inflationniste est bel et bien derrière nous, ce que les derniers chiffres des prix à la consommation tendent à confirmer. Cette conviction, Patrick Artus, conseiller économique chez Natixis, ne la partage cependant pas.
Les dernières données reflétant l'évolution des prix indiquent une décélération de l'inflation dans la zone euro. En mai, l'indice des prix à la consommation (IPC) s'est établi à 6,1 % dans la zone euro après avoir franchi le cap des 10 % en octobre 2022. En France, bien que la décrue soit un peu moins spectaculaire, le sommet ayant été atteint seulement en février 2023 (+6,3 %), une baisse de l'augmentation des prix à la consommation est néanmoins visible, avec un taux de 5,1 % en mai.
Patrick Artus, conseiller économique chez Natixis, estime que malgré cette décélération, l'inflation restera une préoccupation majeure.
Patrick Artus souligne l'importance de distinguer l'inflation excluant les prix de l'énergie et de l'alimentation de l’inflation globale comprenant ces deux composantes. Bien que les prix de l'énergie refluent et que ceux de l'alimentation paraissent voués à refluer de manière significative, entraînant dans leur sillon l’inflation globale, l'inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation restera élevée, selon l’expert. Par conséquent, le scénario actuel privilégié par les marchés de l’arrêt des hausses de taux à 4,25 %, voire d'une éventuelle baisse des taux par la BCE d'ici la fin de l'année, apparait peu probable aux yeux de l'économiste, ce qui laisse présager quelques remous à venir sur les marchés financiers.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien avec Patrick Artus en cliquant sur la vidéo ci-dessus.
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