L'AMF accrédite la thèse d'un projet d'OPA de F. Pinault sur SUEZ

04/01/2007 - 08:35 - Option Finance

(AOF) - D'après "Les Echos", le collège de l'AMF a considéré que François Pinault s'était placé dans le scénario de préparation d'une offre sur Suez en affirmant que "toutes les options" restaient "ouvertes", puis en confirmant dans un courrier au régulateur "l'existence, fût-elle très préliminaire, d'un projet relatif au groupe Suez". Selon la nouvelle réglementation "antirumeur", l'AMF doit maintenant fixer la date butoir à laquelle Artémis devra informer le marché sur les caractéristiques de son projet. Le collège arrêtera cette date lors de sa prochaine réunion, le 9 janvier, écrit "Les Echos". Si François Pinault ne respecte pas l'échéance fixée par l'AMF, il ne pourra plus déposer d'offre au cours des six mois suivants. Le journal rappelle qu'une OPA sur Suez, valorisé à 51 milliards en Bourse, dépasse les propres moyens de François Pinault. Aussi le milliardaire envisagerait-il de s'associer à des partenaires, financiers ou industriels, pour mener l'opération. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Spécialiste des services aux collectivités, Suez exerce son activité dans les domaines de l'énergie (73 % du chiffre d'affaires avec Electrabel, Elyo, Distrigaz, Fluxys, SUEZ Energie International ou encore Fabricom) et de l'environnement (27 % du chiffre d'affaires avec Ondeo, Ondeo Industrial Solutions, SITA et Degrémont). Le groupe compte 160 700 collaborateurs dans le monde, 200 millions de clients individuels, 3 000 municipalités desservies au quotidien et 500 000 clients industriels et commerciaux. Près de 80% de son chiffre d'affaires est réalisé en Europe

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe axe son développement sur ses métiers centraux (énergie, eau, propreté) et a mis en œuvre un important plan de restructuration comprenant la cession de participations non stratégiques (conduisant à la sortie définitive du groupe du secteur de la communication), une réorganisation des divisions, un recentrage géographique, etc. Chaque métier est aujourd'hui rentable. - Le niveau de dette du groupe n'est aujourd'hui plus un soucis et le groupe peut combiner croissance et génération de cash. - Suez est particulièrement bien placé dans le secteur de l'énergie avec une offre globale et semble bien positionné pour profiter de la convergence gaz-électricité. - Suez a mené une importante politique de rachat des minoritaires d'un certain nombre de ses filiales avec en point d'orgue le rachat des minoritaires de sa filiale belge Electrabel fin 2005. - Le groupe dispose encore d'un potentiel de restructurations et d'économies. - Le dividende versé par le groupe offre un rendement qui constitue une protection à la baisse. Avec la progression du titre, le rendement est toutefois devenu moins enthousiasmant.

Les points faibles de la valeur

- La faiblesse des synergies entre les deux métiers de l'énergie et de l'environnement pose la question de la cohérence du groupe. - Le marché attend un redressement des résultats du pôle déchets. - Suez apparaît peu équilibré géographiquement en raison du poids du pôle belge dans l'ensemble. - Implanté, de manière toutefois moindre que par le passé, dans les pays émergents, Suez est exposé au risque d'instabilité inhérent à ces marchés. - Comme ses concurrents, le groupe peut notamment éprouver des difficultés à faire respecter les clauses de révision des tarifs dans le cadre de contrats signés auprès de certaines collectivités.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Les échanges sur le titre Suez sont régulièrement animés par le débat lancé par certains fonds actionnaires minoritaires sur l'opportunité d'une scission du groupe entre l'Energie et l'Environnement, à laquelle s'oppose le management.