L'enregistrement du document de base d'OL Groupe, le holding de l'Olympique Lyonnais, devrait lancer, en cas d'aval des autorités boursières puis de succès de l'opération, le mouvement de cotation des clubs sportifs en France. Si cela s'annonce comme une première dans l'hexagone, la brèche est déjà largement ouverte en Europe depuis l'entrée sur le marché londonien des Hotspurs de Tottenham en 1983.
Il y a actuellement en Europe et en Turquie une trentaine de clubs sportifs cotés, dont 27 sont référencés dans l'indice Bloomberg European Football Club. Il comprend les entreprises britanniques Arsenal Holdings, Newcastle United, Rangers Football Club, Charlton Athletic, Birmingham City, Manchester City, Southampton Leisure, Sheffield United, Celtic, Preston North End, Watford Leisure, Millwall Holdings et donc Tottenham Hotspurs (soit 12 clubs). Manchester United, un temps fleuron de l'indice, l'a quitté avec son rachat par Malcolm Glazer en 2005 pour 1,48 Milliard de Dollars. Les clubs italiens sont représentés par la Juventus, l'AS Roma et la Societa Sportiva Lazio. L'Allemagne dispose du Borussia Dortmund. La Turquie, de Galatasaray et Besikstas. Le Danemark, c'est plus méconnu, a une colonie importante cotée : Parken Sport (qui opère le stade et le club du FC Copenhague), Brondby, Aarhus, Aalborg et Schaumann (AB). Deux clubs portugais sont également cotés : Porto et le Sporting. Aux Pays-Bas, on retrouve enfin l'Ajax d'Amsterdam.
En 2006, l'indice Bloomberg European Football Club a enregistré une hausse globale de 4,35%, avec 12 progressions pour 13 replis et deux arrivées, les clubs portugais. Pour autant, le parcours boursier des clubs cotés est loin d'être un long fleuve tranquille en terme de rentabilité pour l'actionnaire : depuis le lancement de l'indice en 2000, seuls 3 dossiers ont connu des hausses : Parken Sport, Arsenal et Tottenham. Sur la période 1er janvier 2003 / 10 janvier 2007, l'indice a cependant crû de 12,07% et la proportion passe à 11 valeurs en hausse (les 3 précitées plus Newcastle, Sheffield, l'Ajax, Schauman, Brondby, Birmingham, ainsi que le Sporting et Porto depuis leur arrivée). Le bonnet d'âne boursier va aux clubs italiens sur cette période, la Juventus affichant la meilleure performance avec un titre divisé par deux, loin devant la Roma (-70%) et la Lazio (-97%).
Les deux meilleures performances de l'indice depuis l'origine vont à Parken Sport (+543%) et à Arsenal (+241%), deux groupes propriétaires de leurs stades. D'où la volonté de Jean-Michel Aulas d'utiliser son entrée en bourse pour participer au financement du grand stade de l'Olympique Lyonnais, accompagné du projet "OL Land", qualifié de "projet de sportainement". Le coût de l'investissement global est évalué à 390 à 455 Millions d'Euros, OL Groupe envisageant diverses formes de soutien financier pour accompagner la réalisation (le groupe conserverait la propriété du terrain et du stade, mais pourrait donner à ce dernier le nom d'un gros sponsor et trouver un opérateur pour son centre commercial). Notons qu'en France, un seul club de Ligue 1 est propriétaire de son stade : l'AJ Auxerre.
Dans les colonnes de 'France Football' paru hier, le président lyonnais espérait que la cotation interviendra avant le match retour de Ligue des Champions contre l'AS Rome, disputé le 6 mars prochain.
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