Art Market Insight, agence d'Artprice est revenue sur le cas du groupe artistique dit "Supports-Surfaces". En 1969, contestant les conventions du cadre et du tableau ainsi que le carcan des galeries et des musées, des artistes du Sud de la France choisissent ainsi de peindre à l'aide d'un pigment coloré déposé en "surface" sur un "support", une toile montée ou non sur un châssis, relate Art Market Insight. Les fondateurs du groupe, Dezeuze, Pagès, Saytour, Valensi et Viallat, vont, pendant quelques années, explorer "une des faces peu exploitée de la peinture mais formant son essence même : les matériaux constitutifs de l'oeuvre", rappelle l'agence.
Le support (le cadre de la toile), qui n'était jusqu'alors jamais montré, devient sujet d'expérimentation : les oeuvres naissent du travail autour du support même. "Il ne s'agit ni d'un retour aux sources de la peinture, ni de la recherche d'une pureté primitive, mais de la simple mise à nu des éléments picturaux", selon Art Market Insight.
Articulé à partir de 1969 autour de Cane, Dezeuze, Saytour et Viallat, le groupe Supports-Surfaces trouve rapidement écho auprès des musées parisiens. Leurs travaux sont exposés dès septembre 1970 à l'ARC, au musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Par la suite, les expositions du groupe s'étofferont avec les travaux de Pagès, Arnal, Cane, Dolla, Pincemin. "Mais, très vite, le groupe se disloque et, à partir de 1972, les artistes poursuivent des chemins distincts, enchaînant les expositions personnelles dans les galeries et les musées en France et à l'étranger, ou se croisant par petits groupes dans les expositions collectives", explique Art Market Insight.
"Le mouvement Supports-Surfaces fait partie de ces grands courants qui ont marqué l'histoire de la peinture européenne contemporaine. C'est ce qui explique le nombre élevé d'oeuvres en ventes publiques : une centaine par an, pour un chiffre d'affaires de 300.000 à 400.000 euros", évalue Artprice. Le marché est davantage concentré autour de Cane, Viallat et Pincemin. Les oeuvres de Saytour et Pagès restent rares en salles. Ces artistes demeurent très accessibles : 80% des toiles sont adjugées moins de 10.000 euros selon Art Market Insight. L'exposition "Les Années Supports-Surfaces" dans les collections du Centre Georges-Pompidou à la Galerie nationale du Jeu de paume, à Paris en 1998, avait contribué à réveiller la cote. Mais, même si elle affiche une progression de +110% depuis cet événement, elle reste actuellement encore inférieure de 38% au niveau atteint en 1989-1990, selon la mesure d'Art Market Insight.
(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.