VINCI n'a pas terminé son ascension

15/01/2007 - 12:30 - Option Finance

(AOF) - Vinci gagne 0,16% à 96,9 euros. Le directeur général du groupe de construction et de concessions, Xavier Huillard, a affiché, dans une interview accordée à l'hebdomadaire "Investir", une solide assurance pour 2007. En 2006, le titre Vinci a enregistré une hausse presque continue, progressant sur l'année de 35,68%, et ce malgré les dissensions au sein de sa Direction. Charmés par les perspectives annoncées et les statistiques françaises, les brokers se veulent optimistes. Néanmoins, le titre évalouant à ses plus hauts dispose-t-il encore d'une marge de progression ? La valorisation boursière de l'action Vinci fait l'objet de nombreux débats. Son ascension perpétuelle depuis dix ans ne s'achemine pourtant pas vers un revers. Selon nombre d'analystes, le spécialiste de la construction et des concessions affiche un ratio de capitalisation proche de ceux des groupes de construction plutôt que de ceux des valeurs de concession, traditionnellement plus élevés. Vinci disposerait donc encore d'un potentiel d'appréciation. A ce sujet, le directeur général de Vinci, interrogé par "Investir", regrette que les marchés n'aient pas intégré les deux facettes du titre: à la fois valeur de croissance et valeur défensive. Le groupe réalise les deux tiers de sa capacité d'autofinancement dans les concessions et plus de la moitié de son bénéfice d'exploitation. La diversification du groupe lui a ainsi conféré une bonne assise financière. Xavier Huillard rappelle qu'il s'est également engagé à verser 50% de son bénéfice net pour faire du titre Vinci une valeur de rendement. Fort de l'acquisition d'ASF, le directeur général de Vinci table sur un chiffre d'affaires 2007 tournant autour de 26 milliards d'euros plutôt que de 25 milliards, et ce malgré la cession des activités de services aéroportuaires dont le chiffre d'affaires s'élevait à 500 millions d'euros. Xavier Huillard constate un croissance de 6% des recettes d'ASF et d'Escota et de plus de 7% chez Cofiroute. Vinci Park devrait enregistrer une hausse de 5 à 6%. Selon Xavier Huillard, la dynamique du marché de la construction s'est confirmée, avec un carnet de commandes en progression de 20% à la fin novembre et une croissance du chiffre d'affaires supérieure à 10%. UBS s'est appuyé sur les statistiques du trafic autoroutier français, en hausse au quatrième trimestre, et sur les perspectives du Ministère de l'Equipement, positives pour 2007, pour relever son objectif de cours sur Vinci de 103 à 108 euros. Le broker a maintenu sa recommandation d'achat. Oddo Securities est également acheteur. Le bureau d'études a relevé son objectif de cours de 100 à 104 euros. (A.C-F) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 2000 de la fusion de la SGE et de Groupe GTM, Vinci est le numéro un mondial des concessions, de la construction et des services associés. Présent dans plus de cent pays, le groupe est organisé autour de quatre pôles opérationnels: Vinci Concessions, Vinci Energies, Vinci Routes (Eurovia) et Vinci Construction. En décembre 2005, Vinci a été désigné par l'Etat pour la reprise de sa part de 50,4 % dans le groupe d'autoroutes ASF, pour un prix de 50 euros par action, qui sera porté à 51 euros par action une fois attribuée aux ASF la section Lyon-Balbigny de l'autoroute A89. Vinci était entré au capital des ASF dès l'introduction en Bourse du concessionnaire en mars 2002 et monté progressivement à 23 %. Avec un chiffre d'affaires de 25 milliards d'euros et 138 000 collaborateurs dans le monde (dont 82 000 en France), le nouvel ensemble bénéficiera d'un portefeuille de concessions sans équivalent. Les résultats du Vinci de demain, grossi d'ASF, proviendront à 85 % de France et seront pour une très large part liés aux concessions.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La société dispose d'un portefeuille d'activités très diversifié, qui lui permet de réduire sa sensibilité aux cycles économiques. En outre, les activités de concessions, très fortement renforcées par l'acquisition des ASF, assurent des revenus récurrents. - Dans l'activité Construction, Vinci est très sélectif, privilégiant les marges, c'est-à-dire les contrats rentables, au détriment des volumes. - Le groupe mène une politique active de distribution de dividende et de rachat d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe n'a que de faibles positions dans les pays en forte croissance. - TMS (installation et maintenance de robots pour l'industrie automobile) a subi une lourde restructuration et des pertes conséquentes. Son retour à l'équilibre est prévu pour 2006. - Le groupe n'a pas trouvé dans les services aéroportuaires au sol ce qu'il attendait, car les compagnies aériennes n'acceptent pas de rémunérer suffisamment leurs prestataires. Il devra certainement un jour réviser sa stratégie dans ce secteur. - Le groupe est exposé au retournement du marché français de la construction.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- L'activité Construction de Vinci est notamment sensible à l'évolution du secteur BTP, ainsi qu'à l'évolution des dépenses de l'Etat en matière d'aménagement du territoire, comme l'ensemble du secteur du BTP, ainsi qu'à la conjoncture économique, au niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et au climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Dans le sillage de l'acquisition des ASF, Vinci va lancer d'ici quelques mois une augmentation de capital qui ne devrait pas excéder 30 % du montant total de l'opération (8,9 à 9,1 milliards d'euros).