François Pinault n'est pas en mal d'idées ! Parallèlement à ses visées sur Suez, l'homme d'affaires breton a révélé hier que sa holding Artemis avait acquis discrètement des titres Vinci depuis septembre dernier, et qu'elle venait de franchir la barre des 5%, avec 5,1% du capital du numéro un mondial du BTP. Artemis n'exclut pas de poursuivre ses achats, selon sa déclaration de franchissement de seuil transmise à l'AMF....
Officiellement, il ne s'agirait que d'un placement financier, le titre Vinci "paraissant décoté", explique l'entourage de François Pinault. Mais le capital de Vinci étant très éclaté, cet investissement ne peut qu'alimenter les spéculations sur les intentions de Pinault vis-à-vis de Vinci, et aussi de son autre cible du moment, Suez.
Selon 'Le Figaro' publié ce vendredi, Pinault ne lancerait pas d'offre sur Suez avant le 2 février, date-butoir fixée par l'AMF, mais il resterait en embuscade pour profiter d'un éventuel changement de situation du groupe de "utilities" (échec de la fusion avec GDF, OPA concurrente...).
François Pinault, on le sait, s'intéresse surtout au pôle environnement de Suez : certains soulignent déjà que ces métiers (eau et propreté) pourraient compléter ceux de Vinci (BTP et concessions)... Pour l'instant, la direction du leader de Vinci, qui n'a été prévenue qu'hier des achats d'Artemis, s'est montrée prudente, en se contentant de "prendre acte" de l'arrivée de Pinault, qui devient ainsi le deuxième actionnaire du groupe après ses salariés (8,7% du capital).
Le secteur du BTP devrait continuer de défrayer la chronique ces prochains temps : rappelons que Vinci avait déjà repoussé l'an dernier une offre de la part de Veolia Environenment, puis envisagé un projet de mariage amical avec Eiffage, lorsque ce dernier avait subi les assauts de l'espagnol Sacyr Vallehermoso. A noter aussi qu'Artemis détient encore 2,8% du capital de Bouygues, et compte deux administrateurs à son conseil... Une situation qui paraît difficilement tenable si Artemis poursuit dans les prochaines semaines sa montée au capital de Vinci, concurrent de Bouygues. Encore une histoire boursière à écrire...
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